Montedidio de Erri De Luca
( Montedidio)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Pure poésie
Cela faisait longtemps que je n'avais plus rêvé en lisant un livre.
Ce manque est largement comblé par Montedidio.
Le narrateur est un jeune garçon de 13 ans qui vit à Naples, dans ce quartier nommé « Montedidio ».
Son père a décidé de le retirer de l’école et de l’envoyer travailler chez un menuisier, décision qui rencontre le désir du petit garçon.
Il est là en « apprentissage ».
Apprentissage global : de l'amour du bois, de l'humanité, de l’Histoire, de la sagesse, de la simplicité, de l’échange, du Beau, du Vrai, de l’extraordinaire.
Deux hommes le guideront sur cette voie : le menuisier, mast’Errico, ainsi qu'un cordonnier juif, Rafaniello, qui a installé pour un temps son tabouret et ses outils dans l’échoppe.
Rafaniello se distingue de deux manières.
D'abord, il ne fait payer personne de ce quartier pauvre où l'on vit l’un sur l'autre.
Ensuite, une protubérance déforme son dos.
Elle grandit, fait un bruit étrange, comme celui d’ailes qui poussent.
Le jeune homme reçoit de son père un « boumeran » dont il ne se sépare pas, bien qu'il ne puisse le faire voler tant les rues de Montedidio sont étroites.
Alors il monte au lavoir, tout en haut du village, et exerce son mouvement, sans jamais lâcher l’objet.
Il ne le fera que lorsqu'il sera prêt, lorsque son geste sera parfait.
Il découvre également l’amour grâce à Maria, une petite voisine entreprenante.
Leur relation commence doucement, puis s'épanouit, s'élance enfin…
Oui, tout « s’élance » dans ce livre.
L'amour, l’amitié, le retour au pays, le grand saut, le « boumeran », la maturité.
Quel souffle !
Que de symboles !
Et tout cela dans une langue des plus limpides, forcément puisque le narrateur a douze ans.
Des images à profusion, un style approprié à une sérénité qui transpire, de la douceur, et enfin l’envol…
Les éditions
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Montedidio [Texte imprimé], roman Erri De Luca trad. de l'italien par Danièle Valin
de De Luca, Erri Valin, Danièle (Traducteur)
Gallimard / Du monde entier (Paris).
ISBN : 9782070762682 ; 18,80 € ; 17/01/2002 ; 207 p. ; Broché -
Montedidio [Texte imprimé] Erri De Luca trad. de l'italien par Danièle Valin
de De Luca, Erri Valin, Danièle (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070302703 ; 7,50 € ; 23/10/2003 ; 240 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (9)
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Petite parenthèse napolitaine
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 30 août 2022
A cela s’ajoutent des chapitres ultra courts, le roman fait 230 pages mais tiendrait aisément en une centaine. Un format sûrement idéal pour une lecture de détente.
J’en retiendrai quelques beaux passages et la sensation d’avoir vécu une courte parenthèse napolitaine.
Une lecture agréable mais dont j’attendais plus.
Un poétique apprentissage de la vie
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 25 février 2019
un peu de ciel
Critique de Catoate (, Inscrite le 6 octobre 2014, 41 ans) - 6 octobre 2014
Comme à chaque fois, on retrouve la poésie d'Erri de Luca, ses phrases coups de poing qui "versatilent" et "poétisent" avec des thèmes souvent violents : la croissance rapide d'un enfant qui doit devenir homme et faire un deuil trop vite; la pauvreté; les corps qui changent et s'apprennent en cachette...
C'est le premier roman de De Luca que j'ai découvert il y a de cela des années. Je ne cesse de défendre l'écrivain et le poète. Je vis désormais un peu plus près de lui, de ses mots et de ses récits...
Voyage en terre napolitaine. Beau, populaire et poétique.
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 45 ans) - 19 septembre 2014
Le narrateur est un adolescent de 13 ans vivant dans le quartier de Montedidio. Il travaille déjà aux côtés de mast’Errico, un menuisier et ne se sépare plus de son boomerang offert par son père, qui a beaucoup à faire avec son épouse gravement malade. Le narrateur fait son apprentissage et semble basculer dans l'âge adulte en vivant des scènes fortes et décisives. Sa rencontre avec Maria lui permet de découvrir l'amour. Un autre personnage fascinera notre jeune adolescent, c'est Rafaniello, un cordonnier juif, bossu. Mais il n'est pas un simple artisan, il est aux yeux de l'enfant un ange qui cache ses ailes dans sa bosse.
Ce roman permet de s'imprégner d'une atmosphère, du quotidien de ces hommes qui vivent dans la simplicité. Le regard de l'enfant transfigure parfois la réalité et l'on s'attache rapidement à ce lieu où il vit, avec ces coutumes et ces êtres croyants. Les dernières pages sont magnifiques. Chez Erri de Luca, l'on rencontre des personnages touchants. L'auteur ne tombe pas dans la facilité et évite le mélo, même dans les scènes qui s'y prêteraient bien. Il y a une humanité que l'on retrouve rarement en littérature.
Erri de Luca peint avec talent un univers qu'il connaît bien et des gens simples qui deviennent inoubliables sous sa plume.
Poésie du regard
Critique de JEyre (Paris, Inscrite le 17 juillet 2010, 43 ans) - 9 juin 2013
"Quand tu es pris de nostalgie, ce n'est pas un manque, c'est une présence, c'est une visite, des personnes, des pays arrivent de loin et te tiennent un peu compagnie."
Alors don Rafaniè, les fois où il me vient la pensée d'un manque, je dois l'appeler présence ?
"C'est ça, et à chaque manque tu souhaites la bienvenue, tu lui fais bon accueil."
Alors quand vous serez envolé, je ne dois pas sentir votre manque, moi ?
"Non, dit-il, quand il t'arrive de penser à moi, je suis présent."
J'écris sur le rouleau les paroles de Rafaniello qui ont mis le manque sans dessus dessous et il est mieux comme ça maintenant. Lui avec ses pensées, il fait comme les chaussures, il les retourne sur sa caisse et les répare.
Naples après la guerre
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 4 octobre 2004
On peut également faire un parallèle entre cette rencontre avec un vieillard juif et la jeunesse d’Erri de Luca dont les parents lui racontaient souvent les horreurs de la guerre et la honte qu’ils avaient d’avoir été contemporains de toutes les atrocités commises sur les juifs.
C’est un beau roman poétique et réaliste à la fois.
Lyrique mais mince
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 4 octobre 2004
amour et poésie au naturel, un enchantement
Critique de Flo39 (, Inscrite le 25 janvier 2004, 64 ans) - 25 janvier 2004
Un peu de rêve
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 6 avril 2003
Cela se passe dans un quartier très populaire de Naples, les gens y vivent pauvrement mais ils sont riches de contacts humains ; on y croise quantité de personnages chaleureux, comme on imagine d'après les films italiens anciens: le cordonnier juif, le menuisier, les marchands ambulants, et tout les autres... A côté de la vie du quartier, si bien rendue, il y a la découverte par l'enfant de l'amitié, du travail, de la mort et de l'amour. Le tout est dépeint dans un langage simple et lumineux, plein de belles images, ce qui, comme le dit si bien S-G-d-P, nous fait rêver.
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