Dernière station avant l'autoroute de Didier Daeninckx (Scénario), Mako (Dessin)

Dernière station avant l'autoroute de Didier Daeninckx (Scénario), Mako (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers

Critiqué par Dirlandaise, le 23 août 2011 (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 018ème position).
Visites : 4 344 

La déchéance irrémédiable d'un inspecteur parisien

Je continue mon exploration de cette collection de Rivages/Casterman/Noir car j’y fais de belles trouvailles et puis j’aime bien lire des bandes dessinées le soir. Le scénario de celle-ci a été tiré d’un roman de Hugues Pagan. Encore une fois, ce sont tous les clichés d’usage qui se retrouvent réunis dans cet album mais qu’importe, il est excellent.

Slim, un inspecteur parisien dans la quarantaine, vit seul. Il travaille la nuit et on le suit dans ses enquêtes. Il est souvent confronté à des scènes de meurtres répugnantes et pour tenir le coup, il recherche l’oubli dans l’alcool. Une nuit, il est appelé dans un hôtel de luxe pour constater la mort d’un type important, un sénateur rien de moins. De toute évidence, le mec s’est suicidé à l’aide d’une dose massive de médicaments arrosée de whisky. Sur la table de nuit, différents objets appartenant au mort sont soigneusement alignés dont deux enveloppes : l’une d’elle est adressée à l’officier de police chargé de l’enquête. Slim l’empoche et laisse l’autre à l’intention du parquet général. Le lendemain, une femme demande à le rencontrer. Il s’agit d’Alexandra, la femme du sénateur décédé. Slim a une brève aventure avec elle mais il est irrémédiablement engagé sur une mauvaise pente : celle de la déchéance.

J’ai beaucoup aimé cette bd en particulier pour son scénario noir à souhait mais aussi pour les dessins de Mako reproduisant bien le milieu urbain sordide et déprimant qui constitue le lieu habituel de travail de Slim. Les scènes de meurtres sont crues et le dessinateur n’épargne pas le lecteur. Les lieux sombres vaguement éclairés d’une lumière jaune blafarde contribuent à l’atmosphère glauque et déprimante qui caractérise cet album. Les dessins sont soignés, le trait est net et précis. Les personnages sont dessinés avec beaucoup de réalisme et leur physique correspond bien à leur âge. Les scènes de sexe sont parfaitement bien reproduites et correspondent à la réalité des personnages. Il y en a très peu et elles ne sont pas gratuites.

J’ai été un peu déçue par la tournure des événements. Je m’attendais à plus d’intrigues et de magouilles mais le scénario est surtout axé sur la vie et les difficultés du personnage principal au détriment des enquêtes policières ce que j’ai trouvé un peu dommage. Un bon équilibre entre ces deux aspects du scénario aurait fait de cet album une véritable réussite sur tous les plans.

Comme je n’ai pas lu le livre de Hugues Pagan, je ne sais pas du tout si le scénario du roman a été respecté à la lettre mais c’est fort probable.

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Les éditions

  • Dernière station avant l'autoroute [Texte imprimé] adapté du roman de Hugues Pagan par Mako, dessin et Didier Daeninckx, scénario couleurs, Domnok
    de Daeninckx, Didier Mako, Pagan, Hugues (Antécédent bibliographique)
    Casterman / Rivages-Casterman-noir
    ISBN : 9782203029460 ; 14,80 € ; 25/08/2010 ; 98 p. ; Broché
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Les livres liés

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Panique à Paname

4 étoiles

Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 24 avril 2014

Souillé et empli de touristes hystériques comme le métro parisien, c'est un peu l'impression que donne l'incertain récit de ce polar en BD. J'ai trouvé que ça n'était pas aussi chaud-bouillant que la rue du four mais néanmoins intéressant: on se croirait dans un film policier d'avant, quand Paris contenait encore en son sein des quartiers populaires...

Désolé mais ce n'est plus tellement le cas - et je parle en connaissance de cause - cela fait un bail que la capitale s'est métamorphosée en une sorte de résidence post-Disneyland, ou les riches estivants ainsi que les bobos ont remplacé les indigènes dans les lofts et appartements (une bonne idée de scénario au fait, non ?) D'abord ce roman graphique fait hélas aussi l'impasse sur les exceptions culturelles, le héros est un "dur" et en conséquence de cela, il a une sale gueule. Bon, chacun voit la vie comme il veut mais ce ne sont pas non plus les clichés qui manquent sur la P.J.; et quand ils enquêtent je pense qu'il n'y a pas d'ambiguité à propos du monde luxueux et très surfait des narcotrafiquants. Quand on les laisse faire, et on oublie les ripoux...

Dommage il y avait des bonnes idées ça et là, mais vous savez bien, l'Art supporte mal une création médiocre qui ne déparerait en rien. Quelques scènes glauques sauvent toutefois le tout du ton gris... très gris.


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