L'orfèvre de Saint-Séverin
de Anne Courtillé

critiqué par Pascale Ew., le 23 août 2011
( - 57 ans)


La note:  étoiles
Paris en 1406 comme si vous y étiez
Quel beau tableau de ce début de XVème siècle qu’Anne Courtillé nous brosse là !
En l’an de grâce 1406, Guillebert, un ‘faiseur de mots’ à la taille de géant, débarque à Paris entouré de mystères. Personne ne le connaît et il est avare d’explications. En fait, il est à la recherche d’un ancien amour, Gilette, qu’il a perdue alors qu’il était condamné pour avoir blasphémé, ce qui était alors sévèrement puni par la loi. Entre-temps, il a parcouru les chemins du monde, s’est enrichi et est revenu avec un filleul, Simon, qu’il tente d’établir en le plaçant comme apprenti chez un maître orfèvre reconnu, Jean Clerbourc.
S’en suivent des histoires de vie et d’amour avec pour toile de fond le royaume de France en proie à des mésententes parmi les grands favorisées par la folie du roi Charles VI (« Rien ne va plus dans un royaume où Dieu est sourd et n’entend pas que notre roi est fou », se plaît à répéter Guillebert).
C’est un monde parisien détaillé et savoureux que nous dépeint l’auteure. La précision historique de ce roman fait plaisir à lire et en rend la lecture d’autant plus vivante et réelle. Le lecteur apprend au passage beaucoup sur le mode de vie de l’époque à travers les différents métiers des bourgeois et artisans. Seul bémol : la passion d’Anne Courtillé pour l’Histoire la pousse à décrire les nombreux déplacements du récit dans leurs moindres détails et ruelles, ce qui à la longue devient un peu fastidieux.