Quinze ans de Philippe Labro

Quinze ans de Philippe Labro

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Alizaryn, le 30 juin 2002 (Bruxelles, Inscrite le 5 mai 2002, 38 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (23 255ème position).
Visites : 5 720  (depuis Novembre 2007)

Les jours fragiles de l'adolescence, quand "tout était la première fois"...

Pour résumer ce livre, je suis désolée, mais je ne peux faire mieux que recopier ce qui figure au verso du livre.
J'ai trouvé ce texte très poétique, presque aussi poétique que le roman lui-même, alors de peur de ne pas pouvoir rendre cette poésie, voici...
"Le "petit garçon" a grandi. Lycéen à Paris, il a quinze ans. C'est l'âge de la solitude, des rêves, de l'attente. Un inconnu, Alexandre, entre alors dans sa vie. Le charme slave, la grâce, l'élégance font de lui un être à part. Le narrateur réussit à devenir son ami intime et gagne le droit d'aller prendre le thé avec lui au sortir du lycée, chez la vieille et curieuse "Madame Ku". Alexandre a une soeur. Et peut-être le merveilleux jeune homme n'est-il qu'une pâle copie de cette Anna, beauté fantasque et secrète, dont l'innocent narrateur va tomber totalement amoureux... Cette histoire tendre et cruelle se passe au début des années cinquante. Elle est à la fois le roman d'un premier amour, et la chronique exacte d'une époque où les jeunes n'avaient pas de droits, pas de moyens, où la guerre froide allait aboutir à la guerre de Corée - quand le verbe aimer avait tout son sens, quand l'air de cithare du Troisième homme résonnait dans un univers sans télé, sans pilule, sans vitesse... On se prend à envier ces adolescents dont les tumultes sentimentaux se déroulent entre le square Lamartine et la place du Trocadéro, qu'ils traversent parfois pour aller au Palais de Chaillot, écouter, sans comprendre la chance qui leur est donnée, le grand, l'unique Wilhelm Kempff. Humour, nostalgie, émotion et violence des premières expériences, on retrouve, dans ces dialogues, scènes et portraits, le ton de sincérité de l'auteur de L'étudiant étranger."
J'ai trouvé ce livre étonnement beau.
Il est écrit sur un ton léger et profond à la fois.
Je ne me suis jamais ennuyée en le lisant, bien que parfois je trouvais certaines descriptions un peu trop longues.
Je volais eu fil des pages.
je volais avec un bonheur immense au dessus du Paris des années 50, merveilleusement décrit par Labro.

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8 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 1 juillet 2002

J'avais à peu près l'age des personnages de ce livre en même temps qu'eux, un rien moins, mais j'ai aussi connu l'âge d'avant la pillule, d'avant la télé et d'avant la vitesse. Si la Corée était encore loin de mes préoccupations, Suez, la Hongrie et la guerre froide ne l'étaient pas. A chacun son univers et ses goûts: ici l'on vit en écoutant le "grand, l'unique Wilhelm Kempff", moi c'était Elvis, Bill Haley, Buddy Holly, Jerry Lee Lewis, Armstrong, Sydney Bechet, Bécaud, Brassens, Piaf, Brel et Aznavour. N'empêche, les émotions sont les mêmes !... Nous n'avions pas de droits ?... Peut-être, mais je ne me souviens pas d'en avoir été plus malheureux. Je dirais peut-être le contraire car la moindre chose obtenue nous semblait une victoire et nous donnait un bonheur énorme !... A avoir trop on est blasé et on profite moins. Bien sûr on a souvent râlé, mais nos bonheurs étaient aussi intenses que nos coups de cafards. Le sentiment d'injustice ne nous effleurait que peu, nous étions tous à la même enseigne en matière de droits, ou quasi, et souvent c'est la comparaison qui rend malheureux. Au niveau matériel, nous n'étions pas encore dans les "golden sixties" ni dans la surconsommation, la pub et l'argent roi.
Par contre, où je ne suis pas du tout d'accord avec le résumé du livre, c'est quand il dit "quand le verbe aimer avait tout son sens"... Quoi ? Le sens du verbe "aimer" varierait avec le temps ? Je me l'imagine mal ! Ne serait-on plus amoureux fou en 2002, comme on a pu l'être en 1.000 ou 1954 ?... D'accord pour dire que l'époque ne se caractérise plus par une ambiance globale romantique, mais le véritable amour, l'amour fou, il me semble qu'il reste ce qu'il a toujours été ! "Le diable au corps" doit se vivre aujourd'hui comme cela l'a été en 1914. Le danger de l'absence de contraception était davantage un frein à l'amour qu'un adjuvant, me semble-t-il. D'accord que l'acte sexuel s'en est trouvé un peu banalisé, mais le tremblement de tenir l'être aimé dans ses bras pour la première fois devrait être encore plus grand qu'aucune crainte n'est là pour en atténuer le plaisir !
Par contre, la presse... Pensez-vous qu'il existe encore beaucoup de patrons de journaux pour dire: "Il ne faut pas écouter les rêves du racolage, du sensationnel, de la poudre aux yeux. Il faut rester honnête." ? Non !... L'argent roi est passé par là et la vitesse, le goût du neuf, du sensationnel, de l'unique, du toujours plus !
Oui, ce livre est poétique, bien écrit et très agréable à lire, même si ce n'est pas Radiguet ou Fournier.

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