Renégat, roman du temps nerveux
de Reinhard Jirgl

critiqué par Isad, le 28 août 2011
( - - ans)


La note:  étoiles
Curiosité difficile à lire
Il s’agit d’un roman de 525 pages avec une orthographe expérimentale qui le rend assez difficile à lire. D’ailleurs, je n’en ai lu qu’une centaine de pages car les histoires ne m’ont pas passionnée !

Un homme a perdu brutalement sa femme d’un cancer, ce qu’il accepte difficilement car il l’aimait beaucoup. Alors qu’il surveille en l'an 2000 la frontière avec l’Est, il aide une jeune femme à passer clandestinement car elle la lui rappelle. Il abandonne son travail pour aller à Berlin car on lui aurait promis un emploi dans un hôtel.
Un autre homme, journaliste free-lance est devenu alcoolique et divorce après la mort de son père. Il tombe amoureux de sa thérapeute mariée et déménage à Berlin pour l’y rejoindre.
Ensuite ??? .. et la fin (curiosité oblige) boucle sur le début.

Un exemple à la page 101 : les 1, é, &, -, = et ! parsèment le texte.
« Comme si le mot génie était 1 nom de code, le musicien à la coupe mathieusienne bondit nerveux & perturbé de sa place sous la plante verre, il lance encore l'1 ou l'autre regard double-crocheté é incertain à-la-ronde, puis se hâte vers la porte et quitte la pièce sans un mot. Et je vois Sophia (un sourire affable irradiant son visage) pousser enfin un soupir de !soulagement - comme à l'issue d'un exercice d'acrobatie réussi.
Tous les invités sont partis. Sophia, moi, - l’heure tardive de la nuit nous enferme tous=les=deux dans les effluves humaines é tiédies du salon. »

IF-0811-3778
Une œuvre majeure 10 étoiles

Je n'aime pas beaucoup cette expression - une œuvre majeure. Pourtant c'est le sentiment que j'ai eu en lisant ce roman cet été - en effet il y faut un peu de temps. Rarement dimension sociale et questionnement linguistique ont été à ce point approfondis dans une œuvre en même temps si humaine dans ce qu'elle dit de l'homme par rapport à son origine, la possibilité / l'impossibilité de sa vie amoureuse, sa place discutable à ses propres yeux comme homme et comme écrivain dans cette ville - Berlin - qui lui reste étrangère. Le roman et son auteur ont été récompensés par divers prix, pour une fois je me dis qu'ils ne sont pas usurpés.

Feint - - 61 ans - 3 septembre 2011