Innocent toujours
de Scott Turow

critiqué par Chrisland, le 20 octobre 2011
( - 64 ans)


La note:  étoiles
Turow : comment juridique peut rimer avec psychologique
Je suis tombé un peu par hasard (et pour la première fois) sur un roman de Scott Turow, spécialiste du polar juridique infiniment moins connu -en France- que John Grisham; et je ne le regrette pas du tout, au contraire. Le dernier opus de cet auteur à mi-temps (l'autre moitié de son temps professionnel étant consacrée à son métier d'avocat) est assez remarquable et parfaitement au niveau des premiers romans de Grisham.

Hors de question de vous dévoiler l'intrigue, qui met en scène les principaux protagonistes juristes (procureur, avocats) qui apparaissaient déjà dans le best-seller de Turow (Présumé innocent) écrit il y a 20 ans et porté à l'écran par Pakula avec Harisson Ford. Il suffit de savoir que la mécanique mise en place par l'auteur est particulièrement précise et huilée pour vous tenir en haleine tout au long des 500 pages.

Mais une bonne mécanique ne suffit pas à faire un bon thriller policier. C'est en fait la profondeur de la psychologie des principaux personnages et la qualité de la manipulation des impressions du lecteur qui fait toute la qualité de ce roman. La narration passe tour à tour par le point de vue de chacun des protagonistes, les perceptions étant bien entendu fort différentes, divergentes, voire opposées.

Turow joue également fort habilement sur une série de flash-back entrecroisés dans le temps qui finissent de tisser une toile suffisament complexes pour que le lecteur se sente vraiment ... perplexe : coupable ou pas coupable ? mais de quoi ?... Et ce sentiment de perplexité, c'est ce que tout amateur de roman policier recherche avant tout !

J'ajouterai que le style de Scott Turow est simple, direct et "propre" (comme beaucoup d'auteurs juristes). Et que je vais sans aucun doute m'employer à lire la dizaine de volumes de cet auteur que je n'ai pas encore lue.