Pierre qui roule (version BD)
de Donald Westlake, Christian Lax (Scénario et dessin)

critiqué par Dirlandaise, le 2 septembre 2011
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
Recherche émeraude désespérément...
Je n’ai jamais lu de livres de Donald Westlake mais je commence à me demander si je ne devrais pas m’y mettre tellement j’ai aimé cette adaptation de Christian Lax. Petit résumé de l’histoire : nous sommes à New York en 1969, John Dortmunder sort tout juste de prison à la suite d’un casse qui a mal tourné. Il ne tarde pas à se laisser tenter par Kelp, un ancien condisciple qui lui propose une affaire juteuse. En effet, l’ambassadeur du Talabwo auprès des Etats-Unis offre cent cinquante mille dollars pour récupérer une émeraude dont le prix est estimé à un demi-million de dollars. Cette émeraude appartient au Talabwo mais suite au partage du territoire, conséquence d’une guerre d’indépendance, celle-ci s’est retrouvée sur le territoire de l’Akinzi, un pays voisin qui lui aussi vient tout juste d’accéder à l’indépendance. L’ambassadeur Iko dispose donc de fonds assez importants et accepte de financer l’opération. John et son complice devront donc réunir une petite équipe afin de mettre toutes les chances de leur côté mais c’est sans compter sur la malchance légendaire de John Dortmunder…

Histoire assez classique me direz-vous ! Je pensais de même et j’avançais dans la lecture avec un soupçon d’agacement et d’ennui jusqu’à ce que l’humour se mette de la partie. C’est d’ailleurs amené très subtilement et on se prend à sourire puis à rire au fil des pages. Je trouve l’idée absolument géniale et rarement une bande dessinée m’aura autant réjouie et amusée. Je ne peux pas raconter plus malgré une envie dévorante car je ne veux pas gâcher la joie des futurs lecteurs. C’est tellement drôle ! J’ai presque tout aimé autant le scénario que les dessins. Encore une fois, j’ai pensé au tueur et à son ami Marino. Il y a une vague ressemblance avec la série de Matz dans le scénario de même que dans le caractère des personnages. Les couleurs sont discrètes et agréables à l’œil : beaucoup de bleu acier, de gris sombre avec quelques touches de jaune. Les décors urbains new-yorkais sont réussis et les cadrages audacieux. Par contre, les textes sont difficiles à lire et font mal aux yeux. Une loupe m’a été nécessaire afin de bien tout décrypter. Peut-être ma vue n’est plus ce qu’elle était mais tout de même, il aurait été bien qu’on épargne au lecteur l’utilisation de cet instrument, ce que je déteste devoir faire surtout que les textes sont assez abondants.

Malheureusement, je n’ai pas aimé la fin. Ce réjouissant album méritait mieux. Elle n’est pas complètement ratée mais elle aurait pu être mieux, plus drôle et subtile. Vraiment dommage mais je recommande tout de même cette adaptation sans hésiter et je suis généreuse en étoiles car c’est amplement mérité.