Les secrets de la forêt
de Gilbert Bordes

critiqué par Tistou, le 21 mars 2013
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Un polar du terroir ?
Gilbert Bordes écrit couramment ce qu’on peut appeler des romans « de la terre », du terroir. Avec « les secrets de la forêt » le cas est un peu moins typique, dans la mesure où, si terroir il y a – nous sommes dans un village de Lozère – il y a surtout une trame policière, de thriller, plus originale pour ce qui concerne la production habituelle de Gilbert Bordes.
A Villeroy, village de Lozère, situé dans un Parc Naturel, un animal rapidement identifié comme un loup se met à attaquer des enfants, à les attaquer au visage pour les défigurer. Un loup en Lozère – même en ces temps de retour de la bête via les Alpes – ce n’est pas franchement banal et le modus operandi de la bête, lui non plus n’est pas banal.
Enquête il va y avoir, évidemment, et c’est le commissaire Boissy qui en est chargé. Mais l’intérêt du roman réside dans la galerie des personnages et des thèmes qui gravitent autour de cette enquête : préoccupations écologiques ( serait-ce le statut de Parc Naturel qui aurait amené la bête ?), racisme anti-gitans dont une communauté est installée à la lisière du village, fantasmes sur un Centre de recherches biologiques un peu mystérieux implanté à proximité … Gilbert Bordes balaie large et il faut reconnaître qu’il balaie proprement.
Et puis il y a le « gentil » de service. C’est un médecin, de campagne, accablé par la vie qui lui a enlevé d’un accident de voiture femme et enfant, qui survit plutôt que ne vit de son travail, presque une « mission ». Le docteur Juillet va se trouver impliqué dans cette enquête, d’autant qu’une belle gitane va le ramener à la vie d’un homme normal, qui n’a pas que son travail pour horizon.
Complexe mais sans jamais perdre le contrôle, Gilbert Bordes nous emmène jusqu’à la délivrance de la fin, oh, juste un peu trop « happy end » peut-être ?
Très recommandable ce polar et loin des éclaboussures de sang et autres infamies de ses confrères.