Des bribes, des riens, du vent...

Impossible à résumer, ce roman qui n'en est pas un ne comportant ni intrigue ni histoire ni véritables personnages ne se compose en réalité que d'une accumulation de petites notes, de bouts de dialogues, de textes ou de notes sur des évènements de l'époque : chute du mur de Berlin, fin du règne des Ceausescu ou libération de Nelson Mandela. Deux femmes, complices et cousines papotent, parlent de tout et de rien, de petites ou grandes réalités de la vie, de leurs amours, de leur mal-être et de leur solitude.
Ce texte a fort mal vieilli. L'actualité par définition passe très vite et rien ne se démode plus que la mode. Mais, bien pire, ce style terriblement influencé par le style « nouveau roman » semble aujourd'hui vieillot suranné, presque insupportable. Le lecteur a l'impression que l'auteur parle pour ne rien dire, remplit des pages avec des bouts de notes de journal intime, des bribes, des riens, du vent... En un mot qu'il se moque du monde. On ne rêve pas, on ne vibre pas, on n'est pas transporté. Cardinal va même jusqu'à inclure un roman dans le roman, la fameuse mise en abysse des snobinards germanopratins, ce qui lui permet de dupliquer de nombreux paragraphes et tirer à la ligne. Et elle ose terminer son « oeuvre » par une série de biographies de ses ectoplasmes de personnages mêlées à des vies de philosophes comme Kant, Hegel, Heidegger ou Merleau-Ponty, de personnages historiques comme Jules César ou Attila ou de footballeurs comme Platini. On se demande comment une maison sérieuse comme Grasset a pu en son temps publier un tel texte juste bon à finir dans les poubelles de la littérature.

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  Comme si de rien n'était [Texte imprimé], roman Marie Cardinal

  de Cardinal, Marie
  B. Grasset
  ISBN : 9782246411819 ; 10,07 € ; 01/09/1990 ; 206 p. ; Broché

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