Le tueur, tome 9 : Concurrence déloyale
de Matz (Scénario), Luc Jacamon (Dessin)

critiqué par Dirlandaise, le 29 septembre 2011
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
La fin n'est que le commencement...
Voici le neuvième tome des aventures de mon personnage bd favori surnommé le tueur car personne ne connaît sa véritable identité ce qui ajoute au charisme du personnage. La couverture est l'une des plus belles de la série. On y voit notre héros dans le désert du Texas, assis sur un tronc d’arbre et attendant patiemment les gens avec qui il a rendez-vous. Il affiche une attitude décontractée et un air désabusé qui me touche et me charme. Car du charme il en possède à revendre malgré le fait qu’il ne soit pas un Apollon comme il le mentionne lui-même. Sa lucidité face aux événements et aux gens qui l’entourent est fulgurante. On le retrouve ici à Mexico City en compagnie de son fidèle ami Mariano. L’alliance des Cubains avec les Vénézuéliens et les Chinois pour le pétrole est au centre de leurs préoccupations. Mais Mariano se plaint aussi de la concurrence déloyale exercée par les trafiquants de drogues synthétiques qui font perdre une sérieuse part de marché à son oncle, le Parrain. Mariano désire aussi savoir pourquoi les Cubains ont de nouveau fait appel aux services du tueur. Il apprend de la bouche de son ami que les Américains ont essayé d’anéantir les efforts des Cubains en vue d’établir une bonne collaboration avec les Chinois et les Vénézuéliens. Ayant échoué, ils n’ont cependant pas dit leur dernier mot car ils désirent le pétrole qui se trouve dans les eaux territoriales cubaines et ils ambitionnent de renverser le pouvoir à La Havane.

Notre héros se retrouve donc plongé dans une histoire complexe et farcie de situations dangereuses où il retrouve la belle cubaine Katia. Il doit se rendre au Texas et demande l’aide de Mariano afin de pouvoir passer la frontière en douce. Il se joint donc à un groupe d’immigrants illégaux. Mais assez de tout raconter.

C’est un épisode excellent. Les réflexions et interrogations du tueur sont toujours aussi savoureuses et son sang-froid fait plaisir à voir. Un personnage magnifique, un solitaire qui poursuit sa route et affronte tous les dangers avec une solide philosophie et une placidité à toute épreuve.

Un beau mélange de scènes sulfureuses et d’action. Il faut voir les planches des pages trente-huit et trente-neuf pour se rendre compte du talent de l’illustrateur Luc Jacamon. Le scénario est toujours aussi complexe et touffu. Il est essentiel de lire les épisodes précédents afin de bien comprendre celui-ci. La fin n’est que le commencement…

« Dans ce monde, il y a des tas de choses que je ne comprends pas, dont la logique m’échappe. Par exemple dans nos pays riches, les efforts qu’on faits pour secourir les gens qui se perdent en mer ou en montagne, qui s’aventurent dans le désert ou la jungle. On envoie sauveteurs, pompiers, flics, voitures, bateaux, hélicoptères, clébards, pour sortir de sous la neige des frimeurs en anorak qui ont ignoré les avis d’avalanche, des crétins qui ne distinguent pas bâbord de tribord, ou récupérer les passagers malchanceux d’un avion qui s’est crashé alors qu’à côté de ça on laisse crever de faim des milliers de gens dans les rues et sous les ponts, et des pays entiers se noyer dans la misère, sans que personne y trouve rien à redire. »