Des gens comme les autres
de Alison Lurie

critiqué par CC.RIDER, le 7 octobre 2011
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Colonie d'artistes
La novelliste Janet Belle Smith, mariée à Clark, un assureur, et mère de deux enfants est invitée dans la magnifique propriété d'Illyria mise à la disposition d'artistes plus ou moins renommés par une famille de riches mécènes américains. Chaque année, s'y retrouvent peintres, musiciens, poètes et romanciers pour y travailler à leurs oeuvres sous la houlette de Caroline Kent qui veille à leur bien-être avec l'aide d'un bataillon de domestiques. L'ambiance est assez bonne jusqu'à l'arrivée d'Anna May, la filleule de Caroline, jolie fille aussi allumeuse qu'écervelée, qui sème le trouble et insupporte la distinguée Janet qui a toutes les peines du monde à écrire une petite nouvelle et songe même à abandonner la littérature. Elle se lie d'amitié avec Kenneth, un peintre d'inspiration classique qu'elle soupçonne d'avoir quelques sentiments pour elle et finit par coucher avec Nick Donato, un peintre aussi avant-gardiste que mal embouché...
Cette description d'une colonie d'artistes sent le vécu et ne manque pas d'un certain intérêt. Il y a là toute une série de portraits de personnages à la fois atypiques et convenus comme le hippie à cheveux longs et idées courtes, le sous-Picasso négligé et inculte, la vieille fille poétesse excentrique, le romancier communiste alcoolique ou le peintre homosexuel ventripotent et maniéré. L'intrigue n'est pas d'un grand intérêt et frise presque avec le roman à l'eau de rose type Harlequin. Toute la problématique littéraire se résume aux problèmes de la création littéraire d'un auteur en plein doute et en grand manque d'humour. Janet juge sa nouvelle « banale, répétitive et ennuyeuse. » On peut craindre que le lecteur en pense autant de l'ouvrage de Mme Lurie...