La fête des écoles
de Georges Coulonges

critiqué par CC.RIDER, le 11 octobre 2011
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Une petite hussarde de la République
A la fin du XIXème siècle, la jeune Adeline Bézian quitte l'Ecole Normale d'Institutrices de Rodez pour prendre son premier poste dans un petit village de l'Aveyron où elle se trouve en butte à l'hostilité des hommes qui ne comprennent pas la nécessité de l'enseignement pour les filles. (« On n'a pas besoin d'instruction pour faire aller son ménage... ») Sentimentalement, elle est très partagée entre deux ex-normaliens, Elie, un premier amour à peine entrevu lors d'une promenade et Alphonse, plus entreprenant, qu'elle finit par épouser un peu malgré elle. Parviendra-t-elle à s'épanouir dans sa vie sentimentale et professionnelle alors que tout s'enclenche si mal ?
Un très beau roman aux confins du style « terroir » (Coulonges connaît particulièrement bien le milieu rouergat de cette époque difficile), « politico-social » (Cette histoire se passe dans l'ambiance d'une guerre scolaire dont on n'imagine plus aujourd'hui la virulence) et « sentimental » (l'auteur heureusement a su éviter les écueils du roman à l'eau de rose et passer habilement de l'inquiétude, au drame pour finir en pure tragédie). Le personnage d'Adeline, la petite « hussarde de la République », est absolument magnifique. C'est l'incarnation de l'amour désintéressé, de l'altruisme sublimé, et de l'idéal trompé se prenant de plein fouet des réalités qui peuvent la broyer. Le style classique, parfaitement écrit, ajoute encore à l'excellence d'un ensemble parfaitement réussi. Emotion et réflexion garanties.