L'Ascension du haut mal, tome 5
de David B.

critiqué par Jean Loup, le 21 juillet 2002
(Vaulx en Velin - 51 ans)


La note:  étoiles
Magistrale et novatrice bande dessinée autobiographique
... Et l'on retrouve la couverture jaune et noire, avec ces personnages figés dans une position à laquelle seul le temps vole son apparente éternité. Ce cinquième tome de "L'ascension du Haut Mal" est, avec le premier qui posait les bases de cette surprenante bande dessinée autobiographique, le meilleur de la série à ce jour. Entièrement en noir et blanc, imprimé sur un papier épais, le trait de David B frappe par sa noirceur. Les ombres et lumières n'ont jamais été aussi bien maîtrisées par le jeune auteur que dans cette avant-dernière incursion dans les souvenirs d'une famille meurtrie. Meurtrie par le Haut Mal, c'est-à-dire l'épilepsie de Jean-Christophe, l'aîné de la famille. La violence de celui-ci éclate dans cet album, bien plus que dans les précédents. Impossible de ne pas être touché en son for intérieur, de ne pas être atteint dans son humanité par cette magnifique mise en scène d'événements douloureux. La petite famille, qui nous est désormais familière, continue à multiplier les tentatives pour améliorer l'état de Jean-Christophe. Cette course contre la maladie, qui emprunte des chemins pour le moins sinueux, émeut par sa sincérité, son obstination à ne pas s'avouer vaincu.
"L'ascension du Haut Mal" est un chef d'oeuvre, un jalon dans l'histoire de la bande dessinée européenne : David B occupe avec talent un terrain qu'aucun auteur de BD n'avait su défricher à ce point. Cela en agacera sans doute certains, qui lui reprocheront d'en dire trop. Pour tous les autres, une seule alternative : lire "L'Ascension du Haut Mal", et le refermer la gorge nouée.