La lagune de Venise
de Vincent Brunot

critiqué par Shelton, le 12 octobre 2011
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Bon voyage !!!
Oui, c’est toujours fascinant, à l’heure du numérique, de l’ordinateur et du téléphone multimédia, de constater que l’on peut encore voyager avec un papier, un crayon, des couleurs, une toile… Oui, la technologie n’a pas étouffé et tué, heureusement, toutes velléités de création narrative ! Merveille ! Miracle ! Fondement humain, tout simplement…

L’homme a toujours voulu échanger, partager, raconter ses expériences. J’adore ceux qui le font avec simplicité, celle des mots et des couleurs, comme ce Vincent Brunot qui nous raconte Venise et sa lagune. Plus fort que du technicolor, du numérique ou du James Bond, voilà tout simplement un carnet de voyage, à l’ancienne, diront certains.

Une lagune, c’est un ensemble d’îles, de flots, de constructions et de personnes… avec des couleurs, des ombres, des sentiments, des impressions, des afflux de monde et des déserts, ou presque. C’est tout cela que nous fait visiter l’auteur lors de son voyage. Il n’a pas voulu ou pu insister uniquement sur les clichés de cette ville mondialement connue. Comment se poser au milieu d’une grande foule et dessiner pour retransmettre ? Presque impossible, alors il se pose là où c’est possible et tout devient merveilleux.

Les bateaux, de tout genre, ont une place capitale dans l’ouvrage. Dans une zone emplie d’eau, c’est le moyen de transport, c’est le lien entre les femmes et les hommes… mais, en plus, il aime les dessiner : « J’ai beaucoup de plaisir à dessiner les vaporetti et motoscafi dont les va-et-vient incessants animent canaux et quais de Venise ». Même les plus grands pétroliers trouvent leur place dans cette vision réaliste et poétique de la lagune de Venise.

Les activités humaines sont présentes mais, avouons-le, les gens, eux, ne sont pas tous là. Ceux qui ont réussi à se glisser jusqu’au dessin de Vincent Bruno sont des pêcheurs de palourdes, des trieurs de crabes, des navigateurs… c’est-à-dire tous ceux que vous ne verrez pas en vous rendant à Venise pour le prochain Carnaval. Un clin d’œil pour vous montrer tout ce qui vous échappera. C’est l’avantage indiscutable de ce magnifique carnet de voyage, découvrir Venise que trop peu de voyageurs prennent le temps de rencontrer…

Soyons clairs ! Je n’ai jamais été à Venise et voilà que soudain j’en aurais presque envie. Pas pour deux jours en voyage organisé à l’occasion du Carnaval avec des passages obligés où tout un chacun prend la même photo souvenir ! Non, un petit voyage pour aller constater par moi-même si on pêche la palourde à Venise (en fait, pour être précis, entre le Lido, Sant’Erasmo et Punta Sabbioni) comme on le fait à Carnac où je passe régulièrement quelques jours de vacances…

Magnifique, tout simplement !!!