Le locataire chimérique
de Roland Topor

critiqué par Catinus, le 18 octobre 2011
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Te-rrrr-ifiant
Trelkovsky n’a pas le choix, il doit absolument trouver un nouveau logement. Très vite, il en trouve un, qui n’est pas l’idéal rêvé, mais qui lui convient ne fut-ce qu’au point de vue financier. Cependant il y a un hic, même deux ; l’appartement appartenait à une certaine mademoiselle Choule qui s’est suicidée il y a peu en se jetant sur la verrière et le propriétaire, Monsieur Zy, a vraiment un caractère de chien. Cependant les choses s’arrangent. Plus ou moins d’ailleurs puisque les voisins accusent Trelkovky – qui est un brave homme, discret et tout – de faire du bruit, beaucoup de bruit, jours et nuits. Notre locataire va être littéralement englué par les incessantes pressions, dénonciations de tous ces voisins qui le harcèlent psychologiquement. Sans compter que ses amis s’y mettent aussi. Puis il y a tous ces gens qui se rendent à la toilette commune situé juste en face de l’appart, des gens qui ont des agissements plus qu’étranges, troublants, effrayants. Notre héros va donc tout doucement perdre pied et va même devoir lutter contre un autre lui-même. Nous sommes constamment au bord du cauchemar éveillé, de la folie.
Roland Topor a écrit là un roman brut, brutal même. Il n’y a pas une seule trace de « littérature « - comprenez de longues descriptions, des tas de qualificatifs, de jolies phrases, d’admirables sentences, un style très pointu, admirable, pur -. Ici, tout est dit de façon directe, acérée, coupante, choquante parfois ce qui cadre à merveille avec l’histoire ici racontée.
Une merveille !

Extrait :
- A propos, ajouta Monsieur Zy, l’ancienne locataire portait des pantoufles après dix heures. C’était tellement plus agréable pour elle et pour les voisins d’en dessous.
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Roman Polanski a réalisé un film à partir de ce livre de Roland Topor.