Portugal de Cyril Pedrosa
Catégorie(s) : Bande dessinée => Divers
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Du Portugal ou d'ailleurs...
Cyril Pedrosa est un auteur de bandes dessinées qui a su toucher des publics différents avec des bandes dessinées différentes portant chacune les marques du talent, du génie, d’une humanité profonde. Je pense, bien sûr, à « Trois ombres », « Auto bio », « Les cœurs solitaires » ou « Ring Circus »… Mais à chaque fois, cet auteur se mettait au service d’une histoire, si forte ou si belle soit-elle. Cette fois-ci, l’auteur va avoir fort à faire car il est à la fois l’auteur de l’histoire mais aussi un des acteurs, l’aspect autobiographique étant bien réel.
Simon est un auteur de bandes dessinées d’origine portugaise. Il ne connaît pas ce pays mais quand il est invité à un petit salon de bédés, il n’hésite pas et le voilà parti. Il découvre un bord de mer, une ville, un accent, une langue qu’il ne sait pas parler et le voilà à s’interroger sur ses racines, sur son passé, sur ce Portugal si lointain et si proche…
Mais la vie familiale de Simon est assez tumultueuse, ses parents, ses oncles et tantes… Il faudra un mariage dans notre chère Bourgogne pour qu’il veuille découvrir les siens. C’est souvent dans ces grandes fêtes où deux familles se rencontrent que l’on découvre la sienne, une sorte de mécanisme de repli sur soi, un phénomène identitaire.
Ce qui sera le sommet du récit c’est le moment où Simon va retrouver le Portugal pour de vrai, en prenant le temps de rencontrer des personnes, des lieux, des ambiances. Il découvre les membres de sa famille, ceux qui ont quitté le pays, leurs motivations…
Au fil de l’ouvrage, on sent aussi Simon progresser, devenir plus autonome et responsable de sa vie. Il se donne les outils de la décision, de la construction, de l’amour, de la vie familiale. Et pourtant, au début du récit, il n’est déjà plus un petit jeune… Mais devenir adulte à part entière n’est pas seulement une histoire d’âge, c’est un cheminement, une initiation…
J’ai adoré – pas d’autres mots disponibles pour décrire mes sentiments – cet album. Pourtant je n’ai aucune ascendance portugaise mais j’ai l’impression que nous sommes là en présence de l’album que chaque humain pourrait écrire, devrait lire, pour retrouver ses racines, ses origines, son pays, sa famille. Oui, Cyril Pedrosa est excellent car il est universel tout simplement !
La narration graphique en surprendra plus d’un et nécessitera un temps d’adaptation. En effet, il ne s’agit pas du tout d’une bande dessinée réaliste où chacun pourrait reconnaître le Portugal, la Bourgogne ou Paris. Chacun de ces lieux est évoqué à travers des personnages, des pensées, des souvenirs… Par contre, les couleurs sont importantes et participent grandement tant au récit qu’à la localisation (elles sont signées par Cyril Pedrosa et Ruby).
Laissez-vous prendre et surprendre par ce récit d’une grande taille, plus de 250 planches de grand format. Ce sera certainement un événement de l’année littéraire, du moins en bédé, et j’espère pour vous un excellent souvenir de lecteur.
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Les éditions
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Portugal [Texte imprimé] Pedrosa
de Pedrosa, Cyril
Dupuis / Aire libre (Bruxelles)
ISBN : 9782800148137 ; 35,00 € ; 04/10/2011 ; 1 vol. (261 p.) p. ; Kindle Edition
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Les critiques éclairs (6)
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Voyage vers le Portugal
Critique de Coper (, Inscrite le 2 octobre 2014, 41 ans) - 24 décembre 2018
J’avoue, j’aurais préféré y arriver plus vite mais j’ai su être patiente.
Pedrosa est un doux rêveur qui sait nous faire rêver avec lui.
Un très bel album
Critique de Fredericpaul (Chereng, Inscrit le 19 mai 2013, 63 ans) - 24 mars 2015
Le narrateur, qui vit en France, part à la recherche de ses racines portugaises.
Cette quête se fait par des rencontres des membres proches et éloignés de sa familles.
Les dialogues sonnent justes. Les textes sont simples et pertinents. Le graphisme colle à l'histoire.
L'esprit de famille sort grandi de ce livre.
On passe un très bon moment nostalgique et tendre avec cette belle et grande famille; on est ému et compréhensif envers les hésitations du personnage principal, un peu paumé, ne sachant où aller mais incapable de la moindre méchanceté.
Un très bel album.
Un beau roman graphique
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 45 ans) - 17 décembre 2014
Ce roman graphique se lit avec un vrai plaisir parce que les dessins sont expressifs et semblent retranscrire avec justesse le dynamisme de certaines scènes. Les couleurs ont un véritable rôle et permettent de passer de l'introspection à l'énergie positive des rues de Lisbonne. Le texte est bien écrit et permet de toucher le lecteur par sa simplicité et son authenticité. De nombreuses phrases en portugais essaiment ce texte, sans être traduites, et permettent ainsi de ressentir les impressions du personnage plongé dans un pays dont il ne comprend pas la langue, mais l'on perçoit l'accent chantant et le verbe latin de ces hommes.
Cette bande dessinée parle des origines, mais tout bêtement aussi de la famille, des parents, des oncles, de ce passé commun qui relie tous les membres d'une même famille. Simon a besoin de se ressourcer auprès de sa famille pour se comprendre et s'accomplir. Les récits de sa lignée le passionnent et ils écoutent ces anecdotes comme un petit garçon, ce sont ses mythes familiaux. Il est difficile de renier ses origines, elles sont même déterminantes.
Une quête des racines charmante et délicate
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 18 mars 2013
Il est vrai qu’on oublie très vite ce côté crayonné du trait qui en fait confère une certaine poésie à l’ensemble. Ces lignes très fines collent bien à la fragilité du personnage principal, très sensible et en proie à ses interrogations métaphysiques. Le choix des couleurs est subtil et particulièrement réussi, avec un ton dominant pour chaque scène, et un élargissement de la palette vers des teintes plus chaudes au fur et à mesure qu’on avance dans l’histoire. Pour les yeux, c’est un vrai festival, un émerveillement permanent.
L’ouvrage est composé de trois parties qui délimitent les différentes étapes de la quête du « héros » : sa rupture conjugale nécessaire pour entamer le processus (« Selon Simon »), les « retrouvailles » avec un père accaparé par son boulot lors du mariage de la cousine en Bourgogne (« Selon Jean ») et le séjour au Portugal sur les traces du grand-père (« Selon Abel »). Les plus pressés pourront y trouver des longueurs mais on est quand même dans l’introspectif, ce qui ne veut pas dire chiant, au contraire. « Portugal » est une sorte de road movie humaniste où l’auteur a opté pour les routes départementales plutôt que les autoroutes… A travers cette quête, il nous invite à prendre le temps de réfléchir aussi sur nous-mêmes (car la question de nos racines nous concerne tous), sans lourdeurs, avec délicatesse et humanité. Il y est question de mémoire, de notre condition tragique d’homme moderne mais aussi de reconstruction de soi-même quand la vie paraît vaine. Plusieurs anecdotes et passages drôles ou touchants émaillent le récit, notamment quand Simon apprend l’origine de son nom.
J’y ai moi-même retrouvé l’ambiance chaleureuse et la douceur de vivre méditerranéenne d’un pays où les gens ont su rester authentiques. Laissez-vous donc enchanter par ce Portugal à cent lieues de la carte postale ! Pour les plus rétifs à la bande dessinée, c’est tout à fait le genre d’ouvrage que je recommanderais, car outre son graphisme subtil et ses couleurs superbes, il y a ici tout l’aspect littéraire du roman graphique.
Une merveille !
Critique de Pilyen (Le Mans, Inscrit le 8 janvier 2012, 67 ans) - 8 janvier 2012
Oui MERCI à Cyril Pedrosa d'avoir passé 2 ans de sa vie de créateur à produire un si bel album, rempli d' humanité et dont chaque page, magnifiquement illustrée, recèle une multitude de petits détails de vie, de notre vie, qui nous enchante ou nous émeut.
MERCI à ce petit salon de BD, perdu au Portugal, d'avoir invité Cyril Pedrosa et de lui avoir ainsi donné, comme à son héros, l'envie d'écrire cette histoire de racines et de quête d'identité.
MERCI et BRAVO de réussir la prouesse de nous passionner en suivant Simon, jeune auteur de bande dessinée, à l'inspiration en panne, dont la vie ne va guère mieux et qui va redécouvrir, en se perdant dans le Portugal et l'histoire de sa famille, le goût de vivre.
MERCI et BRAVO de nous promener avec autant de talents dans les émotions et les sentiments les plus secrets avec seulement la magie du dessin et la fabuleuse palettes de couleurs qui accompagnent avec délicatesse le cheminement des personnages.
MERCI aux éditions Dupuis d'avoir osé publié ce gros album de 260 pages et d'avoir ainsi permis à un de nos meilleurs auteurs de pouvoir s'exprimer librement. Car ici, et surtout dans la troisième partie, le dessin de Cyril Pedrosa explose littéralement, à l'image de son héros qui s'ouvre à la vie.
Vous l'avez compris, dans cette rentrée littéraire, mon premier coup de coeur est pour une bande dessinée. Je ne résiste pas au plaisir de citer Cyril Pedrosa, l'Auteur qui fait dire à son héros, perdu au milieu de cousins portugais qu'il ne connait pas :
" Je parviens à peine à communiquer avec la plupart d'entre eux. Quelques phrases de mauvais anglais, des gestes de la main, parfois rehaussées d'un sourire ou d'un sourcil levé. Ce langage sommaire, concentré sur l'essentiel, aussi frustrant qu'il soit, permet de ne montrer que le meilleur de nous mêmes. Les signes infime, qui trahissent, dans une langue maternelle, la bêtise ou la jalousie, sont ici effacés. Je ne vois que leurs sourires." Ajouter à cela un dessin à l'émotion palpable et vous obtenez un pur moment de bonheur littéraire.
Encore une fois MERCI!
pointillisme
Critique de B1p (, Inscrit le 4 janvier 2004, 51 ans) - 31 octobre 2011
Il nous a déjà fait le coup plusieurs fois, et "Portugal" en est une nouvelle déclinaison.
Graphiquement, c'est très très beau. Pedrosa a délaissé depuis un moment maintenant ses dessins à volutes géométriques pour laisser place à la distorsion, au croquis, à l'extrapolation des couleurs, et il faut bien dire que le résultat est réjouissant pour les yeux.
Un Portugal comme ça, on a envie d'y aller illico presto.
Reste que l'intrigue m'a laissé sur ma faim.
La quête des racines n'est pour moi que superficiellement évoquée, à travers des impressions, certes sympathiques, certes intéressantes, certes exprimées dans des répliques qui tirent les personnages vers le réalisme le plus pur, mais tout ce beau cheminement semble avorté, comme la promesse d'une révélation définitive qui ne vient pas.
Personnellement, je n'ai pas perçu de catharsis à la lecture, juste une destinée en pointillés qui laisse un goût de trop peu.
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| Shelton a dégainé plus vite!! | 3 | Clamence | 13 novembre 2011 @ 22:16 |
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