Ouf !
de Denise Bombardier

critiqué par Bridget Jones, le 31 juillet 2002
(Saint-Maur - 42 ans)


La note:  étoiles
Un petit bijou
Quand on a 50 ans , deux enfants pourris gâtés, un ex-mari qui refait bien vite sa vie,des copines qui ne pensent qu'à vous recaser,il y a de quoi perdre la tête.Sauf pour Jeanne, qui va petit à petit apprendre à ne plus vivre pour et par les autres, et pousser un grand OUF!!! Denise Bombardier nous livre un trésor d'humour et de générosité, avec une femme formidable pour héroïne. Alors,vous aussi dites "OUF "en lisant ce roman brillant et tonique.
OUF! de Denise Bombardier 5 étoiles

Ai-je vraiment aimé le roman de Denise Bombardier dont le titre est "OUF!" Mon avis semble bien partagé. J'ai d'abord apprécié le style d'écriture de l'auteure: classique tout en étant purement moderne.

Cependant, la facture même de l'oeuvre m'apparaît plutôt "chaotique". On éprouve beaucoup de difficultés à se retrouver de chapitre en chapitre.Ça prend presque une heure avant de voir se dénouer l'intrigue et autant de temps pour saisir les liens qui unissent ou divisent les personnages.

Après avoir réussi à comprendre le thème développé en trois volets: Le premier étant celui d' une quinquagénaire divorcée , responsable de deux ados plutôt rebelles, source de rapports conflictuels quotidiens. Le deuxième , celui d'une femme abandonnée par son mari , aigrie de le voir s'installer avec une autre femme, à peine plus vieille que sa propre fille. Le troisième, celui d'une héroïne constamment sollicitée par ses amies qui veulent la voir vivre de nouveau en couple, on se laisse prendre au jeu et le roman devient presque un défi: celui de le lire jusqu'au bout. Est-ce à cause de la lenteur du récit ou bien à cause de la fatigue de s'être creusé les méninges tout le long des premiers chapitres? Je ne saurais le dire.

Même si a priori, on croirait que je n'ai pas aimé le roman, je peux vous dire que suis contente de l'avoir ajouté à ma liste de lecture des écrits de Denise Bombardier. À quelques reprises, durant le récit du livre, j'ai esquissé des sourires à cause de la description cocasse de certains dialogues et de l 'humour caustique de certaines répliques. Il y a aussi des situations vraiment drôles vécues par chacun des personnages.

Je dirais même que chacun vit selon ses principes particuliers: l'une ne vit que grâce à un environnement zen, l'autre que par des critiques acerbes sur les gens , un autre encore se passionne uniquement pour l'exotisme et l'héroïne ne célèbre le monde qu'en idéalisant la vie de couple.

Enfin, chacun ou chacune ne cherche le bonheur qu'à travers d'expédients de toutes sortes: drogues , médicaments, sexe à outrance, sans vraiment chercher le secret caché dans la profondeur de son âme.

Nicole S.
Chicoutimi

Nicole S. - Chicoutimi - 80 ans - 10 mars 2009


Pas pour moi ! 5 étoiles

Mouais. Je viens de le finir, et franchement j'ai eu du mal. Certains passages sont sympas, c'est pas mal écrit, mais c'est fade. Aussitôt refermé, aussitôt oublié. ça n'a pas l'humour de Bridget Jones, et puis aussi la cinquantaine me parait encore loin....

Cuné - - 57 ans - 12 juin 2004


La Bourgeoise divorcée de 50 ans 8 étoiles

Denise Bombardier a entrepris un travail qui couvre toutes les périodes de la vie d'une femme. Avec Une enfance à l'eau bénite, elle s'attachait au sort de l'adolescente et de la jeune Québécoise élevées dans le respect de la religion catholique. D'oeuvre en oeuvre, elle est parvenue à la quinquagénaire que Ouf, son dernier roman, présente avec humour et ironie.
Pour cette oeuvre, l'auteure a dépoussiéré son écriture soutenue pour lui conférer un ton plus cool, qui convient mieux à une héroïne qui côtoie des intimes avec qui elle partage ses préoccupations. Elle le fait avec une honnêteté des plus louable, sans pudeur au risque de dévoiler sa vulnérabilité.
Denise Bombardier trace le portrait de cette battante, qui, pour entreprendre le dernier droit de sa vie, se retrouve divorcée avec deux jumeaux de 18 ans sur les bras. Comme le thème n'est pas nouveau, elle l'aborde en tirant toutes les ficelles qui pourraient rendre son traitement plus vivant. Elle recourt à la dérision, à l'humour, au cynisme même, pour le situer dans une perspective plutôt réconfortante pour la femme, victime d'abandon et victime du temps qui laisse des rides et des bourrelets au ventre et aux hanches. Ce n'est pas une oeuvre féministe. Les hommes sont les bienvenus dans cet univers de femmes - au pluriel - car il s'agit bien d'une galerie féminine que l'auteure présente.
Jeanne, l'héroïne, a quatre amies de son âge. Toutes vivent sa situation. Elles sont à la recherche de la perle rare, qui les comblera affectivement et sexuellement. Elles ne cherchent pas un pourvoyeur, car leurs professions les mettent à l'abri des contraintes pécuniaires. Elles se soutiennent dans leurs démarches et ne se privent pour se conseiller au risque de s'égratigner au passage. Leur amitié résiste aux phrases assassines qu'elles glissent parfois dans leurs discussions. Chacune a ses convictions. La juive exige la circoncision, l'autre cherche le prétendant zen et l'autre carbure à l'exotisme. Et Jeanne se moque de toutes les tendances. C'est un tableau assez complet des exigences de la femme bourgeoise à l'égard des hommes. Mais les lois du coeur font fi de leur rigueur.
A travers ces femmes, toutes les modes coûteuses sont passées aux cribles. Seule Jeanne est sceptique devant les vagues de la nouveauté. C'est une femme prise au piège. Elle est retenue par son éducation aux valeurs traditionnelles et réticente aux courants qui garantissent le bonheur. Comme ses rêves se sont effondrés avec son divorce, elle est très hésitante avant d'adhérer à un quelconque mouvement d'idées nouvelles. Que veut-elle? Elle se le demande elle-même. Ce qui comptait pour elle, c'était la famille. Elle a tout de même des jumeaux, un garçon et une fille chiante, dixit l'auteure, qu'elle considère et protège comme la prunelle de ses yeux. Malgré les différends, ils forment un noyau fort avec une ex-belle-mère qui s'est rangée du côté de la bru.
Après trois ans de célibat forcé, un candidat se présente enfin grâce à ses amies entremetteuses. Elle veut s'émoustiller, elle veut être aimée, mais veut-elle aimer? Sa relation à cet ophtalmologiste sert d'intrigue au roman. Un chat échaudé craint l'eau froide. Représente-t-il la substitution de choix? Voilà le dilemme d'une quinquagénaire balancée par un mari baba cool, qui revit ses 20 ans en unissant sa destinée à une jeune «poulette». Ouf, ce sera une décision déchirante. En attendant, elle soulage son mal à l'âme avec de la vodka, sans en abuser. Le dénouement de résout pas l'imbroglio, car c'est un roman ouvert à une suite.
C'est une oeuvre juste, mais échevelée. Ca part dans toutes les directions, mais les chemins mènent tous à Rome malgré des détours fastidieux pour le lecteur. Pour ne pas s'apitoyer sur le sort de la femme abandonnée, l'auteure a recours à une écriture légère, qui, à l'examen, se révèle plus corrosive qu'il n'y paraît. Ceux qui ont des préoccupations sociales resteront peut-être insensibles à la misère de ces bourgeoises indépendantes contrairement à celles qui n'ont comme héritage après une séparation que la mendicité telle qu'illustrée par Gueusaille de Lise Demers.

Libris québécis - Montréal - 82 ans - 25 avril 2003


Rafraîchissant 9 étoiles

J'ai terminé hier ce livre que j'ai beaucoup aimé. Je l'ai trouvé très rafraîchissant. Ca relate l'histoire de Jeanne, une publicitaire de 50 ans, qui vit les après coups du divorce. On la découvre comme femme abandonnée, mère, amie, etc. On arrive à suivre une certaine évolution dans sa vie et ça donne l'envie de lui souffler un peu d'air frais pour l'aider à sortir de sa déprime.
J'ai beaucoup aimé les personnages-caricatures que sont les amies de Jeanne. La psychologue dépendante affective, l'avocate spécialisée en divorce recherchant l'âme soeur...

Leïa - Montréal - 47 ans - 15 novembre 2002