Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle de Fabien Nury (Scénario), Brüno (Dessin)
Catégorie(s) : Bande dessinée => Aventures, policiers et thrillers
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Atar Gull, un tragique destin
J'ai tout de suite été attiré par cette bd pour deux raisons: Nury, un des nos meilleurs scénaristes, aux commandes et Brüno, dont le travail dans Biotope m'avait époustouflé.
Pourtant, je m'étais juré de ne plus acheter d'adaptation littéraire, l'histoire d'Atar Gull étant à l'origine un roman d'Eugène Sue, célèbre par ses "Mystères de Paris".
Ayant longuement hésité (non sur l'achat) mais sur les versions en présence, j'ai finalement opté sur celle en noir et blanc, proposée par Dargaud.
Au fil des pages, on peut admirer le trait assez épuré de Brüno, mais qui arrive à nous proposer des personnages forts, surtout les plus antipathiques: Brulart, par exemple est parfaitement réussi, Atar Gull, n'étant pas en reste.
L'histoire peut se résumer en deux parties distinctes: la première étant consacrée au commerce triangulaire, qui peut parfois fait songer à Bourgeon avec Les Passagers du vent, et la seconde se focalisant sur le destin d'Atar Gull, destin singulier et rempli d’ambiguïté et dominé par la vengeance.
Même dans la version en noir et blanc, la violence de l'esclavage se fait ressentir (voir page 52 par exemple).
Le récit est violent, dur, parfois insoutenable mais formidablement écrit et dessiné.
Un des albums incontournables de cette rentrée.
Les éditions
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Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle
de Nury, Fabien Brüno,
Dargaud / Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle
ISBN : 9782205067460 ; 16,95 € ; 07/10/2011 ; 88 p. ; Cartonné
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Les critiques éclairs (2)
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Le mythe du bon sauvage mis en pièce
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 18 août 2014
Quant à l’histoire en elle-même, elle constitue une puissante matière à réflexion à propos de l’éternelle question du bien et du mal, par le biais de personnages très bien campés. D’abord Atar Gull, très éloigné du cliché du bon sauvage en cours à l’époque où fut écrit le roman, dont on peut comprendre la haine légitime qui l’anime, mais qui, tout en jouant « l’esclave modèle », finira par se révéler incroyablement machiavélique. De même son propriétaire, le planteur de coton Will, qui passe pour un « bon » maître alors qu’il n’hésite pas à punir cruellement et sans états d’âme ses esclaves, notamment le père d’Atar Gull, dont la mort va faire du fils sa Nemesis. La vengeance de ce dernier, digne d’un supplice chinois, sera spectaculaire et plongera le lecteur dans l’effroi le plus glacial, questionnant avec acuité le bien-fondé de la loi du Talion.
Ceux qui ont apprécié Tyler Cross auraient tort de passer à côté d’Atar Gull. Pour ma part, J’espère que ces deux auteurs réenfourcheront au plus vite leur tandem prodigieux. Du coup dans certaines situations, j’aime à croire en ce dicton débile : « jamais deux sans trois ».
Puissant.
Critique de Sotelo (Sèvres, Inscrit le 25 mars 2013, 41 ans) - 19 avril 2013
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