Les fantômes de Breslau
de Marek Krajewski

critiqué par Jfp, le 13 novembre 2011
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
breslau, là-haut...
Breslau, aujourd'hui Wroclaw depuis son rattachement à la Pologne en 1945, était appelée la Petite Venise du Nord en raison des nombreuses îles sur lesquelles elle avait été bâtie sur le fleuve Oder. Le roman de Marek Krajewski se déroule en 1919, au lendemain de la Grande Guerre, dans une ville portuaire rappelant étrangement l'atmosphère de la Vienne du célèbre "Troisième homme". Bas-fonds, profiteurs de tout poil, voisinent avec les barons allemands dont la richesse s'est accumulée au cours de l'essor industriel de la Silésie. Quatre corps affublés de costumes de marins sont retrouvés mutilés et assemblés selon un ordre rituel. Ce crime atroce est suivi de l’assassinat du directeur du port et de celui d'une prostituée, dont les corps sont retrouvés avec les yeux crevés et munis d'un étrange message tiré de la Bible: "Bienheureux ceux qui n'ont point vu et qui ont cru...". Il n'en faut pas plus à l'assistant criminel Eberhard Mock (Ebi pour les intimes) pour se lancer dans une enquête qui va l'amener à côtoyer les milieux interlopes d'une société en décomposition. Alcoolique au grand coeur, aimé des femmes et grand connaisseur des tragédies grecques, notre enquêteur va nous emmener de mystère en mystère jusqu'au dénouement final, inattendu. Une atmosphère étrange, des portraits brossés au vitriol, et un réel bonheur d'écriture pour un polar noir, très noir...