La maison aux escaliers
de Ruth Rendell

critiqué par Echemane, le 6 août 2002
(Marseille - 45 ans)


La note:  étoiles
Vertigineux
Un suspense lent parmi les tous meilleurs de la romancière. Difficile d'en dévoiler l'intrigue tant elle est complexe: tout juste peut on dire qu'elle est basée sur celle des Ailes de la Colombe de Henry James, auquel la narratrice fait souvent référence. Allez, ajoutons quelques détails sur les personnages: autour de Cosette, riche veuve qui s'est installlée dans un drôle de grande maison du Londres des années 70 (période de communautés et de libération des moeurs), de nombreux jeunes gens gravitent. Parmi eux, Elizabeth, la narratrice, et Bell, jeune femme disons...mystérieuse. Elle introduit son frère Mark dans la communauté, vers qui Cosette sera attirée. Un drame se noue, qui ne sera révélé qu'à la fin. Construit en entremêlant passé et présent, le roman se dévoile difficilement et garde longtemps son secret, manipulant le lecteur avec un art consommé. On sait (?) dès le début que Bell passera en prison (20 ans!) mais pourquoi? C'est une question qui semble primordiale dès les premières pages mais on l'oublie vite en entrant dans l'univers de Ruth Rendell: elle est excellente à créer des personnages complexes en nombre impressionnant, à recréer l'ambiance des années 70, et surtout à faire traverser son oeuvre par des thèmes tels que la maladie, l'obsession de l'éternelle jeunesse de Cosette, l'art du mensonge, et surtout à écrire avec une finesse inégalée dans le genre du policier. Bref, ce livre se lit et se relit avec délectation, comme un bon vin pour lequel il faut posséder tous les codes pour le déguster pleinement et finement!
étrange... 6 étoiles

j'ai adoré cette ambiance bohême du bouquin, cette nonchalence des personnages étonnants dans leur personnalité.

C'est un livre qui nous embarque dans une histoire passionnante dans laquelle pourtant il ne se passe rien et cela quasiment jusqu'à la fin du roman.
C'est toute l'ambiguïté du livre !

à lire !!

Janou - - 48 ans - 7 décembre 2006


L’automne de Cosette 8 étoiles

Paradoxalement tout commence dans un ascenseur dans lequel disparaît Bell. Mais était-ce bien elle ou comme le pense Elizabeth n’était-ce qu’une hallucination que cette image surgie d’un lourd et douloureux passé. Très tôt orpheline de mère, Elizabeth fut officieusement adoptée par Cosette une parente. Cosette devenu veuve fortunée, aménage dans une grande maison pour lutter contre la solitude, la maison aux escaliers. La maison est rapidement investie par une kyrielle de personnages plus ou moins bohême qui ne sont pas tous désintéressés. Comme dans "l’Eté de Trapellune" on retrouve une construction où sont menés en parallèle le présent et le passé et également le thème de la vie communautaire qui se termine en tragédie. Malgré cet impression de déjà vu l’écriture de Ruth Rendell fait toujours mouche tant elle excelle a brosser le portrait de personnages ayant des trajectoires hors norme, crédibilisé par un traitement en profondeur.

Ena - Le Gosier - 62 ans - 22 octobre 2005