Les Morues de Titiou Lecoq

Les Morues de Titiou Lecoq

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Isad, le 19 novembre 2011 (Inscrite le 3 avril 2011, - ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 5 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (56 144ème position).
Visites : 3 035 

Post-adolescence trentenaire

Le ton est alerte et on ne s’ennuie pas en lisant ce livre post-adolescent. On ressent la peur de rentrer dans la conformité policée du monde adulte et de quitter ses rêves ou ses pratiques instinctives. La sexualité et l’alcool sont très présents. La musique aussi avec la play-list de 3 titres qui clôt chaque chapitre.

On croise le milieu des consultants ou des médias, la bourgeoisie bon teint et la prostitution haut de gamme dans des intérieurs cossus, des restaurants haut de gamme, des bars ou des boites de nuit.

Ema, journaliste culturelle, la trentaine sexy assiste avec ses copains de lycée à l’enterrement de son amie d’enfance qui s’est suicidée. Elle n’y croit pas et va enquêter, ce qui la mènera à découvrir la révision générale des politiques publiques et les projets de privatisation des musées publics. Elle est licenciée pour avoir abusé de sa carte de presse et déprime d’autant plus que son petit ami graphiste vient de décrocher un emploi dans une revue prestigieuse et veut qu'elle vive avec lui. Elle demande l’aide de Fred, polytechnicien surdoué mais complexé, qui aspire à la transparence et à un emploi de secrétaire qui le satisfait. Elle a 2 amies avec qui elle échange des idées féministes, qu'elles ne suivent pas toujours, dans un bar et elles incluront Fred dans leur club des morues.

IF-1111-3808

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Avis mitigé

5 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 26 janvier 2017

Quand Ema assiste à l'inhumation de sa meilleure amie, elle ne sait si elle va être victime d'un fou rire incontrôlable ou d'un effondrement de douleur spectaculaire. Pourtant cela faisait des années qu'elle était fâchée avec Charlotte.
Charlotte qui menait une vie rangée avec son fiancé "Tout-mou", qui avait un bon travail dans sa société.
Ema ne comprend pas, n'admet pas le suicide de son amie et commence à poser des questions, à fureter dans ses affaires, finissant par découvrir un scandale politique sur des mesures ultra-libérales concernant les musées.
Pour cela, elle fait appel aux Morues, son groupe d'amies qu'elle retrouve dans un bar régulièrement, Alice, la serveuse, et Gabrielle d'Estrées.
Elle aura besoin aussi du brillant mais discret Fred, petit frère de son ex-petit ami.

Dès les premières pages, je suis gênée par cette Bridget Jones à un enterrement et le ton humoristique utilisé. (Je manque totalement d'humour sur certains sujets.)
L'enquête est bien menée et assez intelligente mais le ton utilisé enlève une grande partie de sa crédibilité ; tout cela sur fond de libidos exacerbées des deux héros.

Puis au fil des pages, j'ai eu de la sympathie pour Ema et Fred, tourmentés d'incertitudes, face à des questions existentielles qui ont peur des décisions à prendre, des choix que tout adulte doit faire un jour en essayant de ne pas renier ses engagements d'autrefois.

Même si je ne partage pas le coup de cœur de la bibliothécaire, même si j'ai fréquemment été perdue dans des expressions ou du vocabulaire, qui, comme les références musicales, ne concernent pas ma génération, j'ai finalement passé un gentil moment. Et finalement, ce que j'ai le moins aimé, c'est le titre !
Un bilan plus positif que ne le laissait prévoir le début de ma lecture.

Vive les morues !

8 étoiles

Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 2 novembre 2013

Ce roman au titre provocateur se lit très bien. Rythme enlevé, situations cocasses, répliques « qui tuent », il se situe entre le polar et la chronique sociale. De par les thèmes abordés, on peut le qualifier de roman générationnel, enrichi d’une réflexion politique et philosophique. Les Morues, c’est un club de réflexion composé de trois jeunes femmes réunies par l’amitié, la vodka et la cause féministe, dans un contexte où toutes les valeurs de progrès sont mises en pièce par un libéralisme mortifère et insaisissable. Ce dernier est symbolisé dans l’histoire par la Révision générale des politiques publiques (RGPP), expression austère et lénifiante masquant une guerre odieuse de la finance privée contre les services publics. Autre sujet on ne peut plus actuel : l’Internet avec ses divers questionnements (identités virtuelles, vacuité des réseaux sociaux, célébrité soudaine…). Principalement concerné par le sujet, Fred, génie introverti et immature en quête de normalité, refuse la notoriété que pourrait lui procurer son blog, ouvert au départ dans le seul but de garder le contact avec sa petite amie qui vient de le plaquer.

Ema et Fred sont les deux personnages marquants et attachants d’une histoire qui va les transformer et leur donner l’occasion de s’affranchir d’une pression sociale dont ils n’étaient pas forcément conscients eux-mêmes. Je ne peux en dire plus sous peine de révéler le dénouement, mais voilà à coup sûr un récit qui sent le vécu… Un reproche toutefois, j’ai eu l’impression que l’auteure, à vouloir aborder trop de thèmes de front, ne fait que les survoler. D’un autre côté, la fluidité de l’écriture pourra peut-être permettre à certains lecteurs, ignorants des méfaits du capitalisme, un peu à l’image des protagonistes du livre, d’être sensibilisés à la question. Pour le reste, je trouve ça un tantinet parisianiste, défaut vite compensé par l’intelligence avec laquelle est réalisée cette peinture moderne.

Et après ?

1 étoiles

Critique de Monde Vrai (Long Beach, Inscrit le 6 décembre 2011, - ans) - 28 février 2012

J'aime pas, tout cela sonne infiniment stupide et très niais. De plus nier ou flouter une appellation est non seulement malhonnête pour toutes les vamps ou vraies gorgones du monde entier, mais aussi mensonger (sans oublier insultant pour la femme en général...) surtout qu'en ce cas présent il n'y a pas de verve, et la prose est de toute façon onctueuse ainsi que courue. Et comme c'est très mal écrit sans talent aucun de la quatrième de couverture à la toute fin, on n'y croit donc pas une seule minute, en dépit des détails chics et des expressions en anglais qui font bien dans le texte. Criminel.

Y aura-il oui ou non un beau jour un moyen de se débarasser de cette littérature nuisible ??

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