Une corne d'abondance
de Barbara Pym

critiqué par Jfp, le 19 novembre 2011
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
un certain parfum d'encens...
Dans l'Angleterre des années 50, Wilmeth Forsyth, une jeune femme de la "bonne" société, s'ennuie ferme dans sa paroisse (anglicane) de Saint Luc. L'arrivée du jeune et fringant pasteur Marius Ransome va mettre son coeur en émoi, ainsi que la rencontre de Piers Longridge, un personnage marginal, correcteur dans une maison d'édition et professeur de portugais à ses moments perdus. On visite au long de ce roman une mini-société assez fermée sur elle-même, curieusement ignorante des bouleversements qui ne vont pas tarder à agiter la jeunesse londonienne. La religion, dans ce qu'elle a de plus superficiel (l'encens, les vêtements sacerdotaux, la beauté des vitraux), est présente à toutes les pages et imprègne la mentalité des personnages qui gravitent autour de l'héroïne. Si certains signes ne l'alertaient pas sur l'époque à laquelle se déroule l'histoire, le lecteur se croirait transporté à l'ère victorienne. Malgré le manque d'intérêt que l'on éprouve pour la plupart des personnages et leurs angoisses assez futiles, l'écriture et la traduction sont de qualité et on prend un certain plaisir à la narration des aventures de cette moderne (?) Emma Bovary.