La mort noire
de Christian Vilà

critiqué par Kalie, le 19 novembre 2011
(Sarthe - 54 ans)


La note:  étoiles
Des trips et des tripes
Béa, héroïnomane et prostituée, essaie une nouvelle drogue que lui propose, Evil, une mystérieuse inconnue. Une fois la pastille noire avalée, le trip de Béa passe par deux phases : la jouissance (un coït original) puis sans transition la souffrance (la sensation d’avoir chaque organe de son corps arraché et découpé). Au réveil, elle ressent une envie irrésistible de vampiriser l’énergie vitale des êtres vivants. C’est la seule façon de calmer la faim qui lui noue l’estomac et de lutter contre le froid qui lui gèle le sang. Béa est devenue une sangsue qui se nourrit des ondes vitales d’autrui.

Quelle est la véritable nature d’Evil et du tourbillon de particules noires qu’elle transporte dans son sac ? L’écoulement de sa drogue dans le milieu des camés ressemble à une invasion…

Ce troisième et dernier roman Gore de Christian Vilà est le meilleur. Les scènes gore sont des plus gerbeuses. Notamment lorsque son personnage mastique la chair avant de la recracher en maintenant ses victimes en vie le plus longtemps possible pour emmagasiner de l’énergie. Ainsi une innocente, la peau et les muscles déchirés, a le temps de voir ses intestins dégringoler de son ventre avant de mourir… Les sensations (dont la culpabilité) de Béa face à ses pulsions incontrôlables sont très bien décrites.

Cependant, tout n’est pas parfait. L’enquête de l’inspecteur Chipalon (personnage déjà présent dans « Clip de sang ») est inutile, les magouilles des dealers et des proxénètes pas des plus passionnantes. Sans compter certaines facilités comme le frère de Béa et le médecin spécialisé dans les maladies tropicales qui en savent plus que tout le monde. Enfin, certains détails me paraissent maladroits comme les noms ridicules (Evil, Nonos le chien de la concierge). Mais ne faisons pas la fine bouche devant ce Gore plutôt bon.