Du domaine des murmures de Carole Martinez
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Un roman mystique et charnel.
Esclarmonde est une jeune femme vierge de quinze ans en 1187, quand son père le seigneur Du Domaine des Murmures décide de la mariée à Lothaire le Benjamin du domaine de Montfaucon. Un jeune homme capricieux, formé à tuer et trousseur de jupons. A cette époque on ne se soucie du désir des jeunes filles, ni des femmes d'ailleurs. Esclarmonde ne veut pas devenir un récipient à grossesse, elle rêve d'une autre liberté, elle veut être l'épouse du Christ et prier pour l'équilibre du monde, une condition inconcevable pour une fille de sa caste ! Cette autonomie va donc lui demander les plus grands sacrifices. Ainsi le jour de ces noces, elle ose dire non et s'offre à Christ, elle se tranche l'oreille reniant ainsi le sang de son père et demande à ce que sa dot serve à ériger une chapelle dédiée à sainte Agnès. Attenante à cette chapelle sera aménagée une cellule pourvue d'une simple fenestrelle ou la jeune fille sera emmurée pour qu'elle puisse se séparer du monde. Ainsi la recluse se consacre à la prière, à l'adoration, de son oreille mutilée elle écoute les fautes des âmes et des pèlerins. Sa miséricorde finie par attirer les foules. Elle devient une prophétesse adulée, alors le jour où la rumeur se répand qu'elle souhaite renier son vœu, la foule craignant de ne plus bénéficier des bienfaits de ses prières est prise de folie. Tel un fabliau contemporain, l'auteure conduit son lecteur dans une ambiance moyenâgeuse mystique et sauvage. La condition féminine, l'engagement chrétien, les croisades y sont largement abordés sans être ennuyeux. L'auteure mêle poésie, fantaisie et nous sert un récit d'une douce sensualité malgré un contexte souvent cruel. Les lycéens ont vu juste en votant pour ce roman au Prix Goncourt des Lycéens 2011, nos lycéens sont toujours perceptifs pour ce prix !
"Modulation splendide de la douleur, le chant recoud ce que le cri déchire."
Les éditions
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Du domaine des murmures [Texte imprimé], roman Carole Martinez
de Martinez, Carole
Gallimard
ISBN : 9782070131495 ; 16,90 € ; 18/08/2011 ; 208 p. ; Broché -
Du domaine des Murmures [Texte imprimé] Carole Martinez
de Martinez, Carole
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070450497 ; 7,50 € ; 28/02/2013 ; 240 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (27)
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Une recluse au Moyen Âge.
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 6 novembre 2017
Son second roman, "Du domaine des Murmures" (2011), est nommé pour le prix Goncourt mais obtient finalement le prix Goncourt des lycéens.
"En cet an 1187, Esclarmonde, Damoiselle des Murmures, prend le party de vivre en recluse à Hautepierre, enfermée jusqu'à la mort dans la petite cellule scellée aménagée pour elle par son père contre les murs de la Chapelle qu'il a bâtie sur ses terres en l'honneur de sainte Agnès, morte en martyre à treize ans de n'avoir pas accepté d'autres époux que le Christ."
Pour échapper à un mariage arrangé, Esclarmonde, fille du seigneur du domaine des Murmures, épouse une vie de recluse consacrée à la prière.
Elle est confinée dans une petite pièce, coupée de toute communication à l'exception d'une étroite grille par laquelle elle peut confesser les pèlerins venus des villages voisins et bientôt de tout le pays.
Même au fond de son Reclusoire, elle découvre les joies et les peines d'une vie par procuration.
"Le monde en mon temps était poreux, pénétrable au merveilleux. Vous avez coupé les voies, réduit les fables à rien, niant ce qui vous échappait, oubliant la force des vieux récits. Vous avez étouffé la magie, le spirituel et la contemplation dans le vacarme de vos villes, et rares sont ceux qui, prenant le temps de tendre l'oreille, peuvent encore entendre le murmure des temps anciens ou le bruit du vent dans les branches. Mais n'imaginez pas que ce massacre des contes a chassé la peur ! Non, vous tremblez toujours sans même savoir pourquoi. "
Une oeuvre forte, hautement poétique ou le conte, le merveilleux chrétien et la poésie sont mis à l'honneur.
Parole est donnée aux femmes en une période où elles étaient reléguées aux seules tâches domestiques.
Un incroyable moment de lecture, où chaque phrase sonne juste. Une oeuvre courte, riche et originale qui permet de découvrir ces femmes aux destins souvent tragiques
Un magnifique récit!
Critique de Palmyre (, Inscrite le 15 avril 2004, 63 ans) - 18 juillet 2015
La période médiévale en écriture me plaît particulièrement, le mélange de religion hyper présente et de croyances fantastiques en tout genre est un terreau très fertile pour de belles histoires!
Bien que plus court, j'ai de beaucoup préféré ce roman-ci à l'autre livre de Carole Martinez "Le cœur cousu".
Emmurée vivante
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 18 novembre 2014
Elle coupe court à ce processus en osant dire non le jour du mariage, se tranchant l’oreille et en réclamant à son père, plutôt déshonoré en la matière, de consacrer sa dot à l’édification d’une chapelle dédiée à Sainte Agnès, une chapelle doublée d’une cellule sans autre ouverture qu’une fenêtre à barreaux dans laquelle elle passera le restant de sa vie ; emmurée vivante donc.
Mais un « miracle » va survenir qui va déclencher des évènements imprévisibles. Enfin, miracle … si l’on qualifie ainsi le viol d’Esclandre juste avant l’enfermement et la maternité d’icelle subséquente « in cellulo » (je viens probablement de l’inventer celui-là !). Quoiqu’il en soit cette maternité est vécue comme miraculeuse et l’audience d’Esclarmonde, recluse vivante, va franchir les frontières de sa région, la Franche Comté, et devenir une étape importante sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. L’influence et les effets économiques induits aussi vont monter en puissance et Carole Martinez se sert magnifiquement de ces effets … secondaires pour tramer la suite de l’histoire … que je ne vous conterai pas mais qui mérite d’être lue.
Il ne s’agit pas d’un roman mystique, il n’est pas réservé aux adeptes de la foi chrétienne, non, ce roman transcende tout ceci.
A lire
Critique de Clacla44 (, Inscrite le 4 mars 2011, 36 ans) - 13 novembre 2014
...?
Critique de Provisette1 (, Inscrite le 7 mai 2013, 12 ans) - 20 mai 2014
Sans doute attendais-je trop de ce livre et j'en ressors plutôt déçue globalement.
Le conte d'Esclarmonde
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 24 octobre 2013
L'histoire: inutile d'y revenir une fois de plus, la critique précédente s'y attelle très bien. Par contre à l'image de @Lolita je n'ai pas été convaincu par le personnage central qui ne m'a pas ou pour ainsi dire peu touché ou ému. Du coup la lecture devient moins avenante même si ce roman se laisse lire facilement.
Cependant l'aspect historique du "Domaine des Murmures", les récits (courts) sur une des croisade ainsi que les personnages secondaires donnent du souffle à ce récit qui manquait d'allant à mon goût.
Au final une déception tout de même...
Ecoute les murmures d'Esclarmonde
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 30 septembre 2013
C’est donc avec grand plaisir que je suis entré dans ce texte où j’ai retrouvé des lieux connus, des personnages que j’ai étudiés, des événements que j’ai relatés dans mon mémoire, des légendes que j’ai entendues ou que j’ai lues, un vocabulaire que je n’ai pas pu oublier, et beaucoup de détails et de petites choses qui m’ont laissé penser que l’auteure connaissait bien l’histoire médiévale en général et plus particulièrement l’histoire et la tradition locales. Ils ne sont pas nombreux ceux qui peuvent mettre en scène Berthe de Joux, la célèbre prisonnière du château pontissalien, la Vouivre qui n’est jamais nommée mais qu’on reconnait aisément, la tradition des « brandons » encore vivante à Mouthier-Hautepierre, Thierry II de Montfaucon, l’archevêque bisontin mort à la croisade et d’autres encore.
Avec cette intrigue, Carole Martinez m’a ramené quarante ans en arrière quand j’étais encore un étudiant insouciant et fêtard qui se passionnait cependant pour l’histoire médiévale et surtout pour ce merveilleux treizième siècle, celui de « l’Europe des cathédrales » selon la formule chère à Georges Duby, à l’aube duquel elle situe son histoire. J’apprécie le cheminement de son intrigue qui nous montre combien, à cette époque, la vie d’après était plus importante que la vie d’ici bas, comment le « merveilleux » puisait ses racines dans un obscurantisme religieux fervent mélangé à des reliquats de croyances païennes fortement ancrés dans la mémoire collective, comment ces populations qu’on croyait isolées, étaient en contact avec le monde entier pour échanger des biens et des idées, une emmurée pouvait ainsi communiquer avec tout l’Occident chrétien sans téléphone ni réseau social.
J’avais retrouvé un univers qui m’est cher mais hélas l’auteure a jugé bon d’envoyer certains des protagonistes de son histoire à la croisade avec Barberousse pour expier, comme il était d’usage à cette époque, les fautes qu’ils avaient commises. Carole ne triche pas avec l’histoire, cette croisade a bien eu lieu, c’est la troisième, elle fut une véritable déroute pour la partie qui concerne Frédéric Barberousse au moins qui y laissa sa vie comme Thierry II l’archevêque de Besançon, mais elle nous embarque dans un récit grandiloquent et pathétique alors qu’il aurait dû être épique et mythologique. Quel dommage, cet épisode est vraiment une ombre sur ce récit qui évoque si bien cette période où un syncrétisme entre religion chrétienne et croyances païennes dominait encore le monde sans se soucier des puissances économiques qui se mettaient déjà en place.
On peut aussi remarquer, dans ce texte, qu’à cette époque, les femmes avaient pris le pouvoir abandonné par les hommes partis expier leurs péchés en délivrant le trône du Christ et que l’auteure en profite, au moment d’un vaste débat sur la maternité et la paternité, pour valoriser les relations biologiques entre la mère et l’enfant qui était souvent retiré à ses géniteurs pour être confié à une nourrice puis à un seigneur voisin.
« Que cherchai-je donc en entrant entre ces murs ? L’extase mystique, la proximité de Dieu, la splendeur du sacrifice ou la liberté qu’on me refusait en m’offrant en mariage ? » Elle ne savait pas ce qu’elle cherchait mais elle a trouvé cette belle page de sagesse qu’elle nous laisse en héritage : « Le monde en mon temps était poreux, pénétrable au merveilleux. Vous avez coupé les voies, réduit les fables à rien, niant ce qui vous échappait, oubliant la force des vieux récits. Vous avez étouffé la magie, le spirituel et la contemplation dans le vacarme de vos villes, et rares sont ceux qui, prenant le temps de tendre l’oreille, peuvent encore entendre le murmure des temps anciens ou le bruit du vent dans les branches. Mais n’imaginez pas que ce massacre des contes a chassé la peur ! Non, vous tremblez toujours et même sans savoir pourquoi ».
Coup de coeur !
Critique de Camillew (, Inscrite le 29 septembre 2013, 30 ans) - 29 septembre 2013
Un mélange de roman historique, de sorcellerie, de romantisme ... Tout pour séduire le lecteur, qui se laisse vite prendre par l'intrigue.
Séduite par ce roman de Carole Martinez, j'ai voulu tout de suite lire" Le cœur cousu" qui a su enflammer la plupart des lecteurs. Toutefois, personnellement, j'ai largement préféré Du Domaine des murmures.
En effet, le récit reste plus marquant dans ce dernier, et est davantage saisissant !
Je le recommande vivement. (Merci à l'auteure !)
Agréable plongeon dans le Moyen Age
Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 83 ans) - 5 août 2013
Carole Martinez est une auteure qui ne laisse pas insensible le lecteur. En 2011, elle rate de peu le Goncourt mais elle remporte quand même le Prix Goncourt des Lycéens avec Du domaine des Murmures qui est son deuxième roman. Son premier paru en 2007, Le cœur cousu, a été primé à Chambéry (Prix du premier roman) et a obtenu les Prix Renaudot des Lycéens, Ulysse et Emmanuel-Robles.
Pour Esclarmonde, avoir 15 ans en 1187 n’est pas simple. Son père veut la marier à Lothaire de Montfaucon, mais le jour des noces, Esclarmonde ne dit pas oui et se tranche l’oreille en face de toute la hiérarchie tant ecclésiastique que de la noblesse. Un véritable scandale ! Elle veut se consacrer à la vie religieuse. Son père construit une chapelle murée où vivra désormais sa fille. Lui-même se mutile en se clouant une main à la table. Mais, d’autre part, Esclarmonde reçoit les confessions des manants et autres pèlerins, des miracles se produisent. Elle est de bon conseil et la Grande Faucheuse a déserté les lieux !
C’est aussi le temps des croisades qui bouleversent la vie des Seigneurs et le domaine des Murmures n’y échappe pas !
Quelle saveur ! On se croirait presqu’au Moyen Age en lisant ce roman car il est truffé de termes obsolètes aujourd’hui¬. Il en retrace bien l’esprit : l’influence de la religion catholique, ses rites, ses pèlerinages, les croyances. Aussi le merveilleux avec des faits extraordinaires colportés, enjolivés de bouche à oreille ; l’oral supplante l’écrit réservé aux moines et autres seigneurs.
Déception
Critique de Lolita (Bormes les mimosas, Inscrite le 11 décembre 2001, 38 ans) - 7 juillet 2013
J'ai rencontré beaucoup de difficultés à m'imprégner de ce récit, où Esclarmonde, jeune damoiselle, bigote et masochiste, ne m'a en rien émerveillée.
Celle-ci vit une quasi-sanctification, mais je ne peux m'empêcher de la trouver orgueilleuse et présomptueuse : elle n'hésite d'ailleurs pas à mentir par omission et à abuser de l'ignorance de son entourage.
C'est mièvre, surtout que lorsque notre jeune héroïne se prend soudain d'affection pour l'amant rejeté et se pâme devant ses ballades. Les personnages secondaires ont au final presque plus de coffre.
Le côté mystique est troublant, alors que l'écriture soi-disant poétique manque cruellement de raffinement. Les situations bégueules, liées à des événements pêle-mêle, sans consistance et avec cruauté ponctuent la narration.
Quand à la "sensualité prenante" que l'on nous promet dans le résumé, je la cherche encore.
Je ne suis ni convaincue ni émue par ce récit mystique et fantasmagorique qui me laisse indifférente et m'a assommée tout le long.
Dommage car à travers un style précieux, cette histoire moyenâgeuse aborde les thèmes de la condition féminine et de l'obscurantisme religieux.
La fin est pire que le reste.
Un conte pour adultes qui valait la peine d'être conté !
Critique de Nola Tagada (Paris, Inscrite le 22 octobre 2012, 39 ans) - 12 juin 2013
On lit ce livre presque comme on écouterait une chanson, mais pas n’importe quelle chanson, une chanson empreinte d’une grande beauté mais également d’une tristesse lancinante, à la fois tragique et magnifique.
A tel point qu’en lisant ce “drôle” de conte, je me suis demandée quelle était réellement la définition du “conte”. Naïvement j’en ai gardé une image enfantine faite de princesses et de princes charmants, des histoires simples dans un univers plutôt féerique et qui se terminent bien. Ma curiosité m’a donc poussée vers un grand ami, qui n’est autre que le Larousse, mais qui ne m’en a pas vraiment dit plus et pour qui le conte n’est autre qu’un récit, en général assez court, de faits imaginaires. Je n’étais donc pas plus avancée ! Wikpédia quant à lui, a été plus bavard mais a plutôt contribué à m’embrouiller l’esprit. Toujours est-il que j’ai pu y lire “ le terme de conte littéraire n’est pas synonyme de conte de fées ou de littérature exclusivement enfantine, contrairement à ce que son caractère volontiers fantaisiste et invraisemblable laisse souvent penser.” Wikipédia 1 – Nola 0. Bon. Que dire “Du Domaine des Murmures” avec tout ça ?
“Du domaine des Murmures” est un roman souvent qualifié de conte mystique. J’ai trouvé que c’était une bonne conclusion lorsque j’ai refermé ce petit bouquin. En tout cas, pas de doute, il y a quelque chose du conte. Une princesse, on peut dire qu’il y en a une, c’est l’héroïne. Elle a un prénom à dormir debout mais digne de conte puisqu’elle s’appelle rien de moins qu’Esclarmonde. Ne rigolez pas, c’est un prénom qui pourrait revenir à la mode avec cette fâcheuse tendance qu’on a ces derniers temps à appeler nos enfants avec des prénoms moyenâgeux. Oui, parce que l’histoire se déroule au Moyen-âge, à l’époque donc des châteaux et des chevaliers. Ce n’est pas un autre élément du conte ça ? Pour ce qui est du caractère fantaisiste et invraisemblable souligné par Wikipédia, je ne peux, une nouvelle fois, qu’approuver. Notre Esclarmonde, elle a des visions tout à fait mystiques, j’irais même jusqu’à dire qu’on frôle le paranormal même si on est dans un tout autre registre. Enfin, Esclarmonde fait partie de ces gens au destin hors du commun et dont l’histoire sera largement véhiculée par le bouche à oreille au fil des siècles, autre caractéristique indéniable du conte. Conclusion : je n’avais pas complètement tort depuis le début !
“Du Domaine des Murmures”, conte ou pas conte, c’est l’histoire d’une histoire d’amour qui n’avait rien à faire là, qui n’a pas prévenu et qui s’est pointée avec son lot de joies et de désillusions. A 16 ans, Esclarmonde, très jolie jeune fille et fille unique du Seigneur du Domaine des Murmures doit prendre pour époux Lothaire de Montfaucon, jeune et beau chevalier au palmarès hallucinant que toutes les donzelles de la région rêvent d’épouser. Oui mais voilà, rien ne va se passer comme prévu car au pied de l’autel Esclarmonde dira non au beau Lothaire, à la stupéfaction générale de l’assemblée. Esclarmonde a décidé de s’offrir à Dieu en s’emmurant dans une cellule attenante à la chapelle qu’elle demande à son Père de construire pour elle.
“Je suis Esclarmonde, la sacrifiée, la colombe, la chair offerte à Dieu, sa part.”
Convaincue que seul l’amour de Dieu est le plus beau, le plus grand, le plus fort, le seul capable de vous faire déplacer des montagnes et de vous combler, Esclarmonde sera emmurée et pensera alors avoir trouvé la clé de sa liberté. C’est là qu’un invité surprise va quelque peu bouleverser ses plans.
« Je suis celle qui s’est volontairement clôturée pour tenter d’exister. Je suis devenue la vierge des murmures. »
Contre toute attente, cet isolement va nous faire voyager et voyager loin, autant sur un plan spirituel que physique. Entre extases et souffrances, voyages mystiques et solitude insoutenable, honneur et infamie, croyances et désenchantements, Carole Martinez nous fait vibrer au côté de la belle sacrifiée Esclarmonde en nous refaisant découvrir l’époque exaltante du Moyen-âge, à la fois cruelle et magique.
C’est un livre qui sort du lot, ceux qui pensent s’ennuyer en écoutant l’histoire d’une nénette emmurée se mettent un doigt dans l’oeil ! Carole Martinez signe ici un livre des plus esthétiques à l’écriture romanesque, poétique et fluide où l’amour, la dévotion et l’honneur conditionneront le destin d’Esclarmonde, un destin qui vaut la peine d’être conté et encore plus sous la plume de Carole Martinez.
Un récit touchant
Critique de AmaranthMimo (, Inscrite le 25 mai 2013, 34 ans) - 1 juin 2013
J'ai été transportée au Moyen-Age et vécue avec elle l’emmure-ment, le silence, le manque de luminosité, le jeun..
Cependant, à travers la fenestrelle d'Esclarmonde on observe le monde, on l'imagine : point de vue très intéressant. Il est rare de se retrouver enfermé avec le personnage principal et de ne bénéficier que de son récit. Mais son récit est enrichi par la visite des autres, leurs récits et leurs rythmes de vie.
On revit également l'époque des saintes, attachées à beaucoup de superstition et de "pouvoirs" magiques.
Emmurée pour être libre ?
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 7 mars 2013
Ce roman est celui d’un combat spirituel. Le cœur d'Esclarmonde est déchiré : entre son désir de ne pas mentir et celui de protéger le père, entre son souhait de pouvoir continuer à attirer le monde qui vient se confier à elle et se faire consoler et sa peur d’être dénoncée comme imposture et plus durement encore entre son désir de garder son fils pour elle et la torture d’en être séparée à jamais dès qu’il ne pourra plus passer entre ses barreaux. La souffrance l’emporte sur la prière, sur la ‘bonne âme’, qui s’aigrit. Elle était prête à tout endurer, mais n’avait pas prévu l’amour de cet enfant.
Ce roman est empreint de poésie et d’un magnifique langage sur les petits bonheurs de la vie, sur la magie de l’ordinaire : savoureux !
On résiste à tout, sauf à son enfant!
Critique de Deashelle (Tervuren, Inscrite le 22 décembre 2009, 15 ans) - 21 février 2013
Troquant son voile de mariée contre son gré, contre celui de nonne murée vivante dans une chapelle, en plein temps des croisades, la jeune Esclarmonde se donne à Dieu pour l’éternité et garde sa dignité et sa liberté d’être.
Quitte à se trancher une oreille, pour mieux entendre. Pure et sainte par le sacrifice de la réclusion pour les autres, elle acquiert des pouvoirs quasi magiques. On retrouve le souffle épique du « Cœur cousu » très approprié à une histoire du Moyen-Âge. Est-ce son rôle de bouc émissaire ou sa capacité d’écoute et de compassion qui la rendent capable d’arrêter la Mort en personne ? De transfigurer un homme qui déflorait en série les jeunes filles dans les bois en un paisible ménestrel accompli?
La langue est belle et enluminée comme déjà elle l'était dans "Cœur cousu". Puis cette broderie d’Epinal est soudain fracassée par une réalité humaine qui dépasse de loin le mysticisme! C’est violent, sauvage, charnel, plus puissant même, que Gauvain, le cheval mythique qui hante l'imaginaire des villageois comme celui des preux chevaliers. Cela incarne la révolte de la vie. Cela met en scène l’amour inconditionnel que (seule) la femme peut éprouver dans sa chair et dans son âme, cependant que l’homme guerroie ici et là.
La souffrance de la femme est plus incandescente que toutes les tortures de l’enfer. La méchanceté des manants est incommensurable. Foule, assoiffée de sang et de bûchers, comme je vous hais! Mais la puissance poétique de la conteuse nous ouvre le paradis des mots.
Un beau conte
Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 7 décembre 2012
J'ai vraiment apprécié ce conte plein de poésie , et bravo aux lycéens (si ce sont réellement eux qui choisissent) d'avoir récompensé cette histoire moyenâgeuse.
beaucoup de poésie
Critique de Cecilg (Nantes, Inscrite le 11 septembre 2012, 48 ans) - 11 septembre 2012
La partie sur la croisade m'a un peu moins intéressée car l'auteur y passe plus rapidement et finalement de manière exagérée...
Mais ils est néanmoins intéressant de lire comment au Moyen Age les gens accouraient en entendant ouïr des miracles divins !
C'est un destin de femme peu commun que l'on prend plaisir à lire.
Je recommande, tout comme son 1er livre Le coeur cousu.
Au Moyen-Age, la réclusion pour refus d’un mariage arrangé !
Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 89 ans) - 12 août 2012
La violence de son récit, la grandeur de son style, ainsi que sa prose souvent poétique semblent renvoyer à Racine et, dès les premières pages de ce roman, le lecteur a l’immédiate sensation de se trouver en présence du chef d’œuvre, longtemps attendu parmi la profusion des actuelles parutions littéraires à la qualité approximative !
Une auteure à suivre avec beaucoup d’intérêt !
Du bel ouvrage
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 29 juillet 2012
« Le monde en mon temps était poreux, pénétrable au merveilleux. Vous avez coupé les voies, réduit les fables à rien, niant ce qui vous échappait, oubliant la force des vieux récits. »
Une belle histoire de femme, d'amour maternel dans une époque tellement éloignée de notre société mais qui semble d'une grande justesse historique autour d'un personnage mystique attachant, écrite avec beaucoup de sensibilité.
Une auteure dont je lirai, j'espère avec autant de plaisir, d'autres titres.
Conte du Moyen-Age
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 23 avril 2012
superbe écriture !
Critique de Francesca_1 (, Inscrite le 30 décembre 2011, 70 ans) - 1 janvier 2012
Enfin un roman qui nous parle d'autres choses que des tracas d'aujourd'hui et du nombrilisme de tant d'écrivains très moyens.
Carole Martinez sait rendre à merveille l'ambiance de ce Moyen Age, l'atmosphère des croisades, l'attitude des pélerins, des religieux (les descriptions de l'évêque Thierry et de sa mort sont particulièrement réussies) et surtout elle sait dire avec beaucoup d'authenticité l'amour et l'attachement maternels. Le tout dans une langue ciselée, poétique, qui crée énormément d'images chez le lecteur.
On se souvient longtemps des livres de Carole Martinez ! Signe de qualité !
Ecoute ma voix, écoute ma prière
Critique de Lu7 (Amiens, Inscrite le 29 janvier 2010, 38 ans) - 21 décembre 2011
L'histoire en tant que telle ne m'a pas autant transportée que celle du coeur cousu, à tel point que j'ai du m'y prendre à 2 fois pour réellement me plonger dans le récit.
Par contre le style de Carole Martinez reste inchangé d'un roman à l'autre, et ce pour mon plus grand plaisir : quelle douceur, quelle justesse dans les mots, dans le ton !
Je comprends la critique d'Ultralucide qui trouve que le récit regorge de formules reconstituant un style faussement moyenâgeux; certains propos mis dans la bouche des personnages semblent parfois anachroniques, maladroits.
Mais enfin, que peut-on attendre d'autre d'un livre écrit au 21ème siècle pour des lecteurs du 21ème siècle ?
J'attends avec impatience le prochain ouvrage de Carole Martinez, curieuse de savoir si la condition de la Femme à travers le monde et les âges l'inspirera à nouveau et avec autant de brio.
Un roman singulier, mystique et sensuel...
Critique de Papyrus (Montperreux, Inscrite le 13 octobre 2006, 64 ans) - 21 décembre 2011
Elle y conte une histoire empreinte de mysticisme, mais aussi de sensualité et de réalisme où elle fait revivre et se croiser des personnages historiques, des lieux et des héros de légende (la Vouivre) bien connus des francs-comtois. Entre autre, les seigneurs Amaury de Joux, Amey de Montfaucon, Berthe de Joux sont les protagonistes d’une histoire dans l’Histoire, que Carole Martinez a ancrée dans un moyen-âge haut en couleur, plein de superstitions et de violence, où l’Eglise est à la fois un refuge, une prison et une arme politique.
Que des lycéens de 2011 aient attribué leur prix à ce roman est étonnant et ma foi plutôt rassurant. Phillipe Claudel avait été distingué par ce même prix en 2007 pour Le rapport de Brodeck, un roman de qualité, lui aussi atypique et original, que j'avais beaucoup aimé.
On sait que les prix sont une grosse entreprise commerciale, comme tout le reste de la communication dans notre société où l’argent est roi, mais quand le choix se porte sur un texte qui serait peut-être passé inaperçu sans cette mise en lumière, on est assez satisfait.
Un enchantement
Critique de Roselune (, Inscrite le 17 décembre 2011, 64 ans) - 19 décembre 2011
Bravo les lycéens
Critique de Saperlipop (, Inscrite le 8 mars 2006, 42 ans) - 6 décembre 2011
L'ambiance du Moyen-Age est à mon avis très bien retransmise : croisades, croyances et superstition.
Carole Martinez nous emmène une fois de plus dans un monde de rêverie qui nous éloigne de notre quotidien.
Pour ceux qui ne l'auraient pas lu, je leur conseillerai très vivement son autre roman "Le coeur cousu" qui m'a encore davantage transportée et enchantée.
Sublime
Critique de Sanchan (, Inscrite le 28 avril 2009, 41 ans) - 6 décembre 2011
Au delà de l'écriture, j'ai adoré l'histoire d'Esclarmonde. Carole Martinez a parfaitement rendu les croyances populaires de l'époque et la manière dont le religieux était omniprésent dans la vie des gens.
Très poétique
Critique de PA57 (, Inscrite le 25 octobre 2006, 41 ans) - 2 décembre 2011
Un roman très agréable à lire et vraiment joliment écrit. C'est l'un de mes coups de cœur de cet automne.
"Falso", du toc
Critique de Ultralucide (, Inscrite le 29 janvier 2011, - ans) - 23 novembre 2011
Il joue sur une vogue des textes inspirés par "l'ancien temps", le moyen-âge, et cela plaît à certains.
Mais je trouve que le style est boursouflé par des formules qui sont destinées à "faire ancien" et et qui font en réalité très artificiel.
"J'ai soufflé ma volonté depuis la fenestrelle et mon souffle a parcouru le monde jusqu'aux portes de Jérusalem"
"Derrière mon visage d'albâtre"...
"Quelques glaives lumineux zèbrent d'or les sous-bois comme dans les enluminures d'un vieux livre de contes. "
Tout ça est très affecté et sent le "faux", comme du plaqué par rapport au massif.
De plus, le récit est encombré d'une religiosité envahissante, à grand coups de "se donner à dieu", de "se sacrifier"... avec une sorte de prosélytisme qui finit par être gênant, comme s'il était grandiose et fabuleux qu'un être humain s'enfonce dans la superstition, à force d'ignorance et de bourrage de crâne.
Quand au "Prix Goncourt [soit-disant] des Lycéens"... c'est de la blague : on c'est le même gang de gros Editeurs qui rafle : Gallimard, Le Seuil, Actes Sud, Stock... Bizarre que le goût de nos jeunes se porte systématiquement sur les mêmes éditeurs : on nous prend pour des imbéciles.
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