L'honneur de Sharpe
de Bernard Cornwell

critiqué par Patman, le 22 novembre 2011
(Paris - 62 ans)


La note:  étoiles
L'honneur, toujours l'honneur...
Sixième épisode de la série, L’Honneur de Sharpe m’a un tantinet déçu. Richard Sharpe est dorénavant Commandant. Il continue son irrésistible ascension dans la hiérarchie militaire. Côté cœur, c’est moins brillant puisqu’il est maintenant veuf et sa morosité influe sur son caractère, ce qui n’empêche pas ses hommes de l’idolâtrer. En ce printemps 1813, la position des Français en Espagne est on ne peut plus inconfortable. Presque tout le territoire est aux mains des troupes hispano-britanniques sous le commandement suprême de Wellington. Retranchés dans Burgos, ils s’apprêtent à se retirer vers la France. D’autant qu’au Nord l’empereur a fort à faire contre la coalition alliée après sa malheureuse expédition en Russie !
Pierre Ducos, l’espion français ennemi juré de Sharpe (voir tome précédent « l’ennemi de Sharpe ») peaufine sa vengeance grâce à l’aide intéressée de la belle « Marquesa » qui fût autrefois la maîtresse de notre héros. Il a mis au point un plan machiavélique avec l’aide d’un grand Inquisiteur et du frère de celui-ci, un redoutable chef de bande nommé El Matarife (l’Exécuteur). Ce plan doit permettre de remettre sur le trône d’Espagne le roi légitime, alors prisonnier en France, en échange d’une paix séparée ; Wellington serait ainsi obligé de se retirer d’Espagne. Par la même occasion, Ducos se débarrasserait définitivement de Sharpe qu’il déteste. La Marquesa écrit donc sous la dictée de l’agent français une lettre à son mari, un redoutable général espagnol, dénonçant Sharpe comme ayant essayé d’abuser d’elle. Blessé dans son honneur et sa virilité, le général défie Sharpe en duel… duel qui est interrompu au moment où Sharpe s’apprêtait à occire l’impétueux marquis. La nuit suivante, le général-marquis est assassiné dans son lit et des témoins certifient avoir vu un officier anglais quitter le château. Le piège machiavélique se referme…
Les amateurs de la série retrouvent ici plusieurs des personnages déjà rencontrés dans les épisodes précédents (du moins ceux qui n’ont pas encore été occis) mais je regrette un peu que les tribulations du beau ( ?) Richard soient de plus en plus rocambolesques (si je puis oser ce mot) et donc de moins en moins crédibles malheureusement. Ce qui sauve un peu cet épisode, c’est le récit de la destruction accidentelle de la citadelle de Burgos et la bataille de Vitoria, dernier grand affrontement de la campagne d’Espagne au début de l’été 1813. Sharpe hérite de quelques cicatrices de plus et on se demande dans quel état on va le retrouver dans la prochaine aventure !
Autre bémol, qui a trait lui à la qualité de l’édition ; un grand nombre de coquilles et fautes en tout genre témoignent d’une qualité de relecture et un travail de finition peu soigné. Mauvais point pour l’éditeur donc. Bon divertissement pour ceux qui comme moi apprécient la série, à éviter par contre si vous ne connaissez pas encore ce héros. Il faut impérativement lire la série dans l’ordre si l’on veut s’y retrouver dans les personnages !