Triste vie de Chi Li
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Une journée ordinaire dans une vie ordinaire...
Triste vie, ou une journée comme les autres dans la vie de Yin Jiahou, ouvrier chinois dans une usine métallurgique. Logement trop petit, trajets interminables, brimades au travail, reproches d'une épouse insatisfaite, Yin affronte tout cela avec un fatalisme désabusé. Par intermittences pourtant brillent l'une ou l'autre lumière dans la grisaille de sa vie : le rire de son fills, Leilei, 4 ans, le sourire de Yali, une collègue, ou le souvenir de Nie Ling, un amour de jeunesse. Mais Yin a-t-il vraiment envie que sa vie change ou l'idée même d'un rêve de changement lui suffit-elle pour supporter la réalité quotidienne? Et ce changement, quel qu'il soit, le supporterait-il? On ne trouvera pas dans ce court roman l'écho du communisme triomphant exaltant le héros travailleur.
Yin est l'antihéros aménageant le mieux possible sa vie insignifiante.
C'est tout l'art de Chi Li de le rendre, sans fioritures inutiles, important et émouvant dans son insignifiance.
Les éditions
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Triste vie [Texte imprimé] Chi Li trad. du chinois par Shao Baoqing
de Li, Chi Baoqing, Shao (Traducteur)
Actes Sud / Lettres chinoises.
ISBN : 9782742720071 ; 11,20 € ; 01/11/1998 ; 100 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (3)
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Insignifiance d'une vie et non du livre
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 22 février 2009
Yin, le personnage principal, père de famille, n'est même pas touchant comme on peut le dire de la plupart des personnages principaux habituellement : il est solitaire, triste, insignifiant, monotone. Il n'a pas de vie, il EST sa vie.
Il ne se passe pas grand chose dans ce livre, et cela et tout à fait compréhensible car il illustre une vie banale d'un homme à qui il n'arrive jamais rien, à part les soucis quotidiens. Cependant, cette impression nous laisse tout de même un peu sur notre faim.
Triste vie hélas...
Critique de Campanule (Orp-Le-Grand, Inscrite le 10 octobre 2007, 62 ans) - 11 mai 2008
On le suit une journée pendant laquelle on peut mieux comprendre son triste sort.Il est sans cesse bafoué entre sa femme,son fils,les transports en commun,le travail et ses collègues,le rêve inaccessible....
Et demain sera pareil.....
Magnifique livre qui se lit d'une traite,sans prétention.
Néo-réalisme chinois
Critique de BMR & MAM (Paris, Inscrit le 27 avril 2007, 64 ans) - 30 janvier 2008
Voilà un petit opuscule (juste la centaine de pages réglementaire) qui est à lire d'une traite, en une heure de temps, en tout cas pas plus d'une journée car l'action se déroule précisément en une journée.
Une journée de la vie d'un ouvrier chinois du Wuhan, une journée, métaphore de sa vie.
Il part le matin de bonne heure en ferry (il faut traverser le fleuve pour aller bosser), son gosse sous le bras (la Chine et l'enfant unique), pour rentrer at home le soir venu.
Entre temps, on aura eu un aperçu de la vie de Yin Jiahou, de ses rêves d'amour perdues (au passage on notera que c'est bien la première fois dans la littérature chinoise que les exils à la campagne de la Révolution Culturelle sont ici prétextes à de douces rêveries ...), de ses rêves professionnels inachevés, de ses rêves de ..., de ses rêves de ..., bref de sa triste vie quotidienne ...
[...] Avec sa femme,Yin avait déjà tiré des plans pour l'utilisation de cette somme : on achèterait un jouet électrique au petit et on dépenserait le reste dans un restaurant qui sert de la cuisine occidentale. «Pour une fois, on va enfin en profiter un peu et se faire plaisir» avait-il annoncé à sa femme. Elle avait eu un large sourire : cela faisait si longtemps qu'elle rêvait de goûter à la cuisine occidentale, mais comme chaque fois on arrivait tout juste à boucler le mois, elle n'y avait jamais songé sérieusement.
«Tu as eu ta prime ?» lui avait-elle demandé encore quelques jours auparavant.
Même la fin de cette presque nouvelle laisse un goût amer, sans trop qu'on sache si c'est du lard ou du cochon : rentre-t-il chez lui le soir retrouver bobonne car finalement cet amour-là est la seule valeur sûre ? ou rentre-t-il chez lui désabusé parce que tout le reste n'est que fantasmes et que son humble foyer est la seule et triste réalité, la triste vie ?
Brrrr, néo-réalisme, on vous a dit !
Profitons en pour glisser notre propre morale : on n'a qu'une vie et faisons en sorte qu'elle ne soit pas triste !
Carpe diem !
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