La femme au miroir de Éric-Emmanuel Schmitt
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Un peu trop ambitieux
Difficile de "noter" un roman comme celui-ci. L'idée du roman est originale mais la manière de la traiter tombe vite dans le cliché. Eric-Emmanuel Schmitt écrit avec une plume très douce, mélangeant bons sentiments et phrases gentilles. Si au départ du roman cela n'est pas dérangeant ( le début est même plutôt bon), on se lasse un peu au fil des pages. Mais surtout le dénouement vient tout gâcher, comme s'il fallait trouver une fin concrète. Le 1+1=2 en littérature n'existe pas.
Ce roman aurait pu être bon s'il avait eu 100 pages de moins et un dénouement plus original. Il n'en est rien. "La Femme au Miroir" est un simple Passe-Temps qui déçoit tant les personnages qu'il décrit sont vides, alors que cela aurait dû être l'inverse. On ne retrouve aucune psychologie, seulement des situations qu'un livre d'histoire est en mesure de nous donner, en mille fois mieux.
Bref, d'un point de vue extérieur ce roman peut paraître attirant. Il n'en est rien.
Les éditions
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La femme au miroir [Texte imprimé], roman Éric-Emmanuel Schmitt
de Schmitt, Éric-Emmanuel
Albin Michel
ISBN : 9782226229861 ; 22,30 € ; 17/08/2011 ; 455 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (8)
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Trois femmes
Critique de Ardeo (Flémalle, Inscrit le 29 juin 2012, 77 ans) - 2 mars 2014
Mais Schmitt n’en reste pas là car, de belle façon, il relie ces 3 destins et parvient à nous intéresser jusqu’à la dernière ligne de son roman après nous avoir fait traverser l’Histoire de notre civilisation -et quelques-unes de ses principales « péripéties »- et de notre « condition humaine » !
Un livre aux nombreux clichés
Critique de Chewingirlz (, Inscrite le 18 septembre 2013, 29 ans) - 18 septembre 2013
Parmi les trois histoires, seulement une m'a réellement touchée, celle d'Hanna, vivant dans la Vienne d'avant-guerre et se posant des questions sur son statut de femme.
Elle représente bien l'état des femmes de 1944, donc bien en avance sur son temps, recherchant l'autonomie, la liberté, le fait de ne plus avoir besoin d'être liée à un homme. La première partie de son histoire m'a particulièrement plu, on ressent cette frustration qu'elle garde au fond d'elle. Ensuite, l'émancipation à travers la psychanalyse. J'ignore si cela a été vraiment le cas pour certaines femmes, si leur frustration d'être génisse a été balayée et leur liberté subitement retrouvée à travers la psychanalyse. Enfin, l'histoire tient la route, et je me suis beaucoup attachée à ce personnage.
Concernant les points négatifs, je tiens à souligner le fait que le livre est pour moi mal constitué : on a beaucoup de mal à suivre, à se plonger dans les trois histoires puisqu'elles sont sans cesse coupées en trois : Anne, Hanna puis Annie. J'avais souvent envie de sauter Anne et Annie pour suivre l'histoire d'Hanna.
De plus, j'ai trouvé qu'Annie, la star hollywoodienne, est truffée de clichés : femme magnifique, attirante, mais totalement droguée et déchirée. Honnêtement, c'est du vu et revu. Que soudainement elle décide de changer et se voit à travers le "miroir" me laisse réellement perplexe.
Enfin, pour finir, Anne est aussi l'archétype de la jeune fille vierge aux nombreux dons. Conversations avec un loup, sombre histoire avec Ida... le sort s'acharne, si bien que la crédibilité de son histoire en prend un coup.
Pour conclure, c'est un livre qui manque cruellement d'originalité. On a du mal à se fondre dans les personnages, à les analyser correctement. Toutefois il reste agréable à lire car l'écriture est fluide et les chapitres sont courts.
Un bon EES, sans plus.
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 16 août 2013
Un conte philosophique sur la condition humaine
Critique de RYM26 (, Inscrit le 4 septembre 2012, 84 ans) - 22 novembre 2012
Comme tous les livres d’Eric Emmanuel Schmitt que j’ai lu jusqu’ici, je le classerai dans la catégorie des contes philosophiques. Il y a en effet chez cet auteur un petit côté 18ème: il reconnaît lui-même que Diderot est son maître, tandis qu’il a une fascination pour Mozart. Donc ses livres, c’est un peu du Diderot, mais écrits avec la musique de Mozart en sourdine. Il y a effectivement quelque chose de mozartien dans son style, de l’harmonie, de la mesure, de la limpidité, toutes les notes sont bien là et il n’y en a pas plus qu’il ne faut. Le vocabulaire est riche, les mots sont bien choisis et sonnent justes. On se laisse bercer par la mélodie des phrases toujours si limpides, toujours si poétiques, toujours si parfaites.
Sur le plan philosophique, l’histoire est intéressante: elle décrit le destin de trois femmes Anne, Hannah et Annie, qui vivent à des époques très différentes l’une de l’autre, mais qui sont toutes trois en décalage avec leur temps, confrontées au même problème: comment se trouver et une fois trouvé, comment oser être soi-même, en dépit de l’image que vous renvoie la société et des contraintes qu’elle vous impose? Chacune à sa façon se cherche, se trouve et tente de s’affirmer en renonçant à la cage dorée dans laquelle la société de son époque essaye de l’enfermer: Anne, qui vit à Bruges à la Renaissance, refuse d’épouser un “beau parti”, Philippe, pour vivre sa vie dans le béguinage; Hannah, une Autrichienne vivant au tournant du siècle dernier quitte son mari Franz, riche bourgeois de Vienne qui l’adore, car elle refuse la voie toute tracée de femme au foyer avec enfants que son entourage tente de lui imposer; Annie qui vit aujourd’hui à Los Angeles, renonce à la célébrité et à la drogue pour se sauver d’elle-même et trouver enfin la vraie vie auprès d’un modeste infirmier qui l’aime d’un amour sincère..
Tous ces personnages sont inadaptés à la vie qu’on veut leur faire mener et doivent transgresser des tabous sociaux énormes pour se réaliser. C’est en particulier le cas pour Anne qui, vivant à une époque particulièrement intolérante sur le plan religieux, se voit accusée de sorcellerie par un clergé voulant maintenir son emprise tyrannique sur les âmes, et finit sur le bûcher. Si Hannah, quant à elle, ne subit pas le même sort, Dieu merci, elle se retrouve quand même au ban de la société viennoise et obligée de s’exiler, d’abord en Suisse, puis en Belgique. Annie, elle, subit une contrainte plus subtile: elle est un peu comme le papillon qui est venu se brûler les ailes à la lumière aveuglante de Hollywood. Elle est insensiblement entrée dans un engrenage infernal de la drogue et de la célébrité pour devenir prisonnière d’un personnage médiatique dans lequel elle ne se reconnaît pas.
Pour chacune de ces femmes se pose le problème de la condition humaine et du sens de la vie. Chacune tente d’y répondre à sa manière. Pour Anne, c’est de vivre en osmose avec la nature. C’est une sorte de sainte qui rejette les superstitions et l’obscurantisme de son époque, savamment entretenus par une église qui se sent menacée par les thèses “hérétiques”, une église dont les membres se déclarent haut et fort « ministres de Dieu », seuls capables de diriger les consciences et de définir ce qu’est un bon chrétien. Pour Hannah, trouver sa voie c’est choisir librement sa vocation, dans son cas celle de devenir psychiatre. Enfin, pour Annie, il s’agit d’écouter son cœur, d’échapper à la pression médiatique et poursuivre la vie qui lui convient avec l’homme qu’elle aime en ayant la liberté de choisir de jouer ce qu’il lui plaît, même si cette attitude rebelle risque de la rendre impopulaire.
Ce livre donne incontestablement à réfléchir et peut alimenter une introspection à laquelle chacun d’entre nous se prête de temps en temps: « Et moi, qu’ai-je fait de ma vie? Me suis-je contenté de plaire à mon entourage? A me fondre dans la masse? A suivre la ligne de moindre résistance? Par lâcheté, pour ne pas faire de vagues, pour ne pas faire de la peine à mes géniteurs, que sais-je encore? Et si j’avais fait autrement, que serait ma vie? Serais-je plus heureux aujourd’hui? Ma vie aurait-elle été plus riche, plus satisfaisante? Évidemment, ce sont des questions auxquelles il est difficile - sinon impossible - de répondre. D’ailleurs le livre d’Eric Emmanuel Schmitt ne donne pas de réponse à ce sujet: deux de ses héroïnes, Hannah et Annie semblent avoir fait le bon choix, malgré le prix à payer en terme de statut social pour Hannah et de célébrité pour Annie. Anne, par contre, est perçue comme une sorcière quand elle sort du rang et elle finit sur le bûcher. Donc “vouloir vivre sa vie” n’est pas sans risques et il y a toujours un prix à payer. Cela peut néanmoins être un bon choix pour certains, même si ce n’est pas de tout repos. Par contre cela peut finir très mal pour d’autres!..
On trouve dans la littérature plusieurs personnages célèbres qui font face aux mêmes dilemmes que nos trois héroïnes. Je pense d’abord à Emma Bovary qui ne peut supporter sa vie étriquée de provinciale et finit par se suicider. Je pense aussi à Thérèse Desqueyroux qui, mariée sans amour, se sentant prisonnière dans une vie qui lui est étrangère, va jusqu’à tenter d’empoisonner son mari, par hasard, sans réfléchir. Quand, après son procès, elle tente d’expliquer son geste à son mari, celui-ci la rejette violemment et finit par l’abandonner à Paris pour sauver les apparences. Elle se sent alors enfin libérée. Donc, c’est à cause de son geste fou que Thérèse se trouve enfin libre, mais ce geste elle ne l’a pas posé sciemment. En outre, si elle est libre c’est malgré elle, parce qu’elle a été chassée. Sa démarche est donc très différente de celles de Anne, Hannah et Annie, qui sont toutes trois des actrices conscientes de leur destin.
Un autre personnage que l’on pourrait rapprocher de ceux de La femme au miroir, c’est l’un des héros de Starmania et son célèbre monologue “J’aurais voulu être un artiste..”. Il illustre un peu le cas inverse de celui qui a suivi le chemin tout tracé que la société lui a imposé (selon lui), et qui regrette plus tard de n’avoir pas fait un autre choix. Mais aurait-il été plus heureux? Rien n’est moins sûr: dans le métier artistique il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Tenter de “vivre sa vie” a un coût (ce que l’on quitte, ce que l’on aurait pu faire autrement) et implique un risque (de ne pas réussir ce que l’on tente de faire, il ne faut pas seulement vouloir, il faut aussi avoir le talent nécessaire pour réussir). En outre, même si on réussit dans son entreprise, on ne sait jamais si, une fois réalisé, le rêve ne se transforme pas en cauchemar, simplement parce qu’on ne se connaît pas vraiment.
Donc en conclusion, je voudrais remercier Eric Emmanuel Schmitt pour alimenter mes ruminations. J’ai pris grand plaisir à lire ce livre qui vous fait réfléchir sur la condition humaine, l’absurdité de la vie diront certains. Néanmoins, je dois, pour être honnête, émettre une petite réserve: comme je l’ai dit plus haut, j’ai lu ce livre comme un conte philosophique: il est très bien écrit et stimulant sur le plan intellectuel. Mais je dois avouer qu’il m’a quand même laissé un peu froid: il y a un petit côté artificiel dans les personnages, dont certains sont parfois très caricaturaux (je pense en particulier à Joana, l’agente d’Annie). Bref, c’est un livre séduisant mais qui ne vous prend pas aux tripes.
Trois femmes "différentes"
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 11 mars 2012
L'auteur s'interroge sur le comportement d'une femme face à un destin tracé par les autres; comment une femme, à travers les époques peut-elle choisir une autre vie que celle choisie par la société de son temps et de sa condition.
Les chapitres racontent donc trois histoires bien distinctes, en une alternance régulière qui donnerait presque envie de sauter deux chapitres pour reconstituer chaque vie sans interruption.
Anne quitte la maison de sa tante le jour de son mariage avec un beau jeune homme très amoureux, pour aller vivre une sorte d'extase dans la forêt. A son retour, quelques personnes hors du commun essaieront de lui faire embrasser une « carrière » monastique , persuadées qu'Anne marche sur les pas de Saint-François d'Assise.
Hanna vient de se marier et désespère sa belle famille de ne pas avoir d'enfant. À la suite d'une grossesse « spéciale », elle va commencer une psychanalyse, alors que Freud commence juste à faire parler de ses méthodes dans Vienne. Son histoire est racontée sous forme épistolaire et est, pour moi, la plus vivante, la plus dynamique.
Annie est une jeune star de Hollywood, complètement droguée, alcoolisée. Entourée d'une autre espèce de prédateurs, elle va rencontrer un véritable ami en la personne d'un infirmier. Un milieu d'excès, d'argent, d'image à tout prix.
Seule la fin réunira ces trois femmes d'une manière que , personnellement, j'ai trouvé inattendue.
Si l'écriture de M. Schmitt est toujours agréable et fluide (avec toujours de belles images comme « Le printemps déboutonnait les fleurs ») , je préfère la concision de ses nouvelles que j'apprécie tant. Ce livre m'a paru long même si la lecture en est très facile. Donc, un peu déçue...
Bof bof
Critique de Flo29 (, Inscrite le 7 octobre 2009, 52 ans) - 25 février 2012
Tout cela est très symbolique, trop sans doute. Pour moi ce livre ne restera pas un grand souvenir.
Des femmes non formatées !
Critique de Oops (Bordeaux, Inscrite le 30 juillet 2011, 58 ans) - 20 janvier 2012
J'ai adoré!
Critique de Deashelle (Tervuren, Inscrite le 22 décembre 2009, 15 ans) - 30 décembre 2011
Quelle image la femme veut-elle donner d’elle-même ? Quand ne se sentira-telle plus objet de désir, prisonnière d’un monde d’hommes ? Miroir, miroir, dis-moi qui est la plus femme ?
Mystères de la création romanesque d’un maître de l’écriture, les failles et les forces féminines sont pleinement mises à jour, dans une langue savoureuse, avec la perfection de l’art de la broderie, chaque époque ayant de rutilants lexiques et syntaxes… différentes.
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