Une année à la campagne
de Sue Hubbell

critiqué par Vigno, le 13 août 2002
( - - ans)


La note:  étoiles
Autobiographie? Récit écologique?
Un jour, Paul et Sue Hubbell en ont assez de la vie trépidante des grandes villes. Ils quittent leur milieu universitaire et achètent une ferme, au milieu de nulle part, dans les Monts Ozark au sud du Missouri, et se lancent dans l'apiculture pour assurer leur subsistance. Quelques années plus tard, leur union vieille d'une trentaine d'année s'étant dissoute, Sue se retrouve seule, à la tête de l'entreprise. Cette femme, scientifique de formation et ex-libraire, devient une apicultrice avisée et mérite l'estime des Ozarkiens et le titre de "Reine des abeilles".
Le livre nous intéresse à divers titres. D’abord, il y a l’aventure de cette femme, dans la solitude des Monts Ozark. Il y a aussi son immense compréhension de la faune et de la flore, alimentée par ses connaissances scientifiques qu'elle sait nous communiquer sans nous assommer. Mais il y a plus : cette femme porte un immense respect à tous les êtres vivants, à commencer par ses abeilles, dont elle tire sa subsistance sans les exploiter. « Pendant ces douze années, j’ai appris qu'un arbre a besoin d'espace pour pousser, que les coyotes chantent près du ruisseau en janvier, que je peux enfoncer un clou dans du chêne seulement quand le bois est vert, que les abeilles en savent plus long que moi sur la fabrication du miel, que l’amour peut devenir souffrance, et qu'il y a davantage de questions que de réponses. »
Le récit, qui épouse le rythme des saisons, est parsemé d'anecdotes cocasses, de rencontres avec les animaux, de chants d'oiseaux, de croassements de grenouilles, de hululements de coyotes, de serpents, d’insectes et des frasques de ses propres chiens ou de son coq de basse-cour. Bien entendu, les humains, à qui l'auteure porte la même attention, font aussi partie du décor.
Disons-le, ce livre est fascinant et a obtenu un immense succès de librairie à l’époque de sa publication. Probablement que cette femme a réalisé le rêve de bien des lecteurs : se soustraire aux impératifs de la société de consommation et retrouver une vie en harmonie avec la nature. Mais attention, Sue Hubbell n’a de cesse de nous faire comprendre que cette vie, si simple aux yeux des citadins, est difficile, compliquée comme n’importe quelle autre vie.
Traduit par Janine Hérisson Préface de J.M.G. Le Clézio
A lire absolument ! 10 étoiles

Bonjour,

Je souhaite vous transmettre cette lecture. Ce récit de Sue Hubbell est un petit bijou. L'écriture est douce, agréable, on se laisse transporter avec délice dans son univers. Jamais de leçon sur la vie, uniquement des observations. La nature omniprésente nous accompagne; l'auteur nous dévoile les liens entre les plantes, les animaux et nous. Liens indissociables et indiscutables. J'ai aussi beaucoup apprécié la philosophie et les réflexions dont l'auteur nous fait part, les pointes subtiles d'humour ne gâchent rien.
A lire dès que possible!

Clacla44 - - 36 ans - 16 février 2018


Un rêve 10 étoiles

Une vie rêvée, par moi en tout cas !
Je vous recommande ce livre? Un hymne à la vie rude de la campagne. Des explications simples sur la faune et la flore. Un bonheur d'écriture.

Dranac - Lectoure - 75 ans - 15 février 2014


Que du bonheur ! 8 étoiles

Que dire de plus que Vigno, dont la critique reflète à merveille mes sentiments à propos de ce petit livre sans prétentions.

Sue Hubbell nous communique avec brio son amour de la nature, d'une vie simple remplie de beaucoup de travail, d'un rapport à la nature fait de passion et de respect, de solitude mais aussi de moments de fraternité et d'amitié.

Personnellement, je l'ai lu petit à petit, prenant mon temps pour déguster chaque anecdote. Ce n'est pas un titre qui se lit d'un trait comme on pourrait le faire d'un roman à suspense. "Ô temps ! suspends ton vol !" ... Laissez-vous bercer par le rythme d'une année qui s'écoule tranquillement, saison après saison.

A la fin, on se sent bien et on en voudrait encore. Mais l'expérience de ce livre tire sa richesse de son côté unique et fugace.

Lejak - Metz - 49 ans - 24 juin 2012