Il ne faut pas parler dans l'ascenseur
de Martin Michaud

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 1 décembre 2011
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
Excellent chassé-croisé
Nouvel auteur dans le paysage quasi désertique du polar québécois, Michaud avec ce premier roman prend déjà une longueur d’avance sur la concurrence. Avocat de profession, il nous offre ici une enquête haletante et dense parfaitement balisée par les codes usuels du genre. De plus, une petite touche de fantastique – certains personnages sont liés suite à un coma – ajoute du mystère. Ceci est particulièrement original.

Comme c’est souvent le cas dans un premier opus, il y’a des maladresses. Le choix du titre par exemple. Aussi, l’utilisation d’un point de vue première personne pour le personnage de Simone avec le résultat que cette dernière devient l’héroïne du roman au lieu du policier Lessard - d’autant plus que ce dernier est cliché et peu attachant, "Ce n'est pas la bouche qu'il faudrait lui laver avec du savon, mais l'âme."

Le début du livre est confus puisque l’on alterne entre le tueur, une victime et autres personnages. En quelques chapitres, il y’a deux meurtres, un délit de fuite, des retours-arrières donc beaucoup de matériel énigmatique à digérer. Heureusement, après cent pages, lorsque la trame s’éclaircit, l’intrigue prend son air d’aller et se transforme en un captivant puzzle.

Michaud se débrouille très bien avec la langue et son talent pour la construction d’histoires est impressionnant. Définitivement, un excellent divertissement.