Maigret et son mort de Georges Simenon
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Un Maigret du Marais, inquiet, désorienté, déterminé.
Le mot de l'éditeur
- Pardon, madame... Après des minutes de patients efforts, Maigret parvenait enfin à interrompre sa visiteuse... - Vous me dites à présent que votre fille vous empoisonne lentement... - C'est la vérité... - Tout à l'heure, vous m'avez affirmé avec non moins de force que c'était votre beau-fils qui s'arrangeait pour croiser la femme de chambre dans les couloirs et pour verser du poison soit dans votre café, soit dans une de vos nombreuses tisanes... - C'est la vérité... - Néanmoins... - il consulta ou feignit de consulter les notes qu'il avait prises au cours de l'entretien, lequel durait depuis plus d'une heure - vous m'avez appris en commençant que votre fille et son mari se haïssent... - C'est toujours la vérité, monsieur le commissaire. - Et ils sont d'accord pour vous supprimer ? - Mais non ! Justement... Ils essayent de m'empoisonner séparément, comprenez-vous ?.... - Et votre nièce Rita ? - Séparément aussi...
Critique
Le quatrième de couverture est un des plus beaux exemples de « j’m’en foutisme » éditorial. Se contenter de reprendre les premières phrases d’un roman afin de délivrer un résumé éditeur enfonce les barrières habituelles de l’affliction, d'autant que ce "résumé" n'a strictement rien à voir avec le sujet du roman !
Maigret est appelé au téléphone par un homme terrorisé, se sachant suivi, et qui demande sa protection. Il change souvent de lieu, mais sans s’éloigner des quartiers Chatelet-Marais-Bastille. L’inspecteur que Maigret envoie sur ses traces arrivera trop tard et perdra la trace de l’homme, dont le corps sera retrouvé en pleine nuit, le visage défiguré à coups de masse, et gisant place de la Concorde.
Donner une identité au cadavre sera le premier travail du commissaire. Lorsqu’il la connaitra, visiter son domicile deviendra aisé. L’homme était bistrot, et cette révélation donnera à Maigret l’idée de rouvrir le Petit Albert, un troquet parigot comme on n’en voit plus que rarement, en y plaçant un de ses inspecteurs. Cette ouverture permettra à la police de se lancer sur la piste de tueurs, et à Maigret de jouer les clients somnolant au fond, derrière le poêle.
Il s’agit d’un Maigret parisien, un de ceux qui me parlent le plus car j’ai une longue histoire d’amour avec le Marais (ça n’intéresse personne, d’accord).
Nous avons ici affaire à un roman dont la violence est prégnante, violence ressentie tout au long du roman, violence de bêtes fauves et non de petits malfrats qu’affectionne, en son for intérieur, Jules Maigret. Ce dernier se sent à la fois plus responsable et concerné qu’à l’habitude : concerné parce qu’il s’en veut de n’avoir pas été capable de sauver un homme lui demandant de l’aide ; responsable parce que ces gens là n’ont pas d’âme, parce qu’ils tuent sans hésitation, parce qu’ils tueront encore et toujours.
C’est en finale un Maigret dans lequel il y a de l’action, beaucoup, contrairement à certaines enquêtes versant dans la pure réflexion. Un Maigret dur, superbe. Rien que la description de la rafle rue du Roi de Sicile vaut qu’on dévore ce livre.
Les éditions
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Maigret et son mort [Texte imprimé] Simenon
de Simenon, Georges
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253142430 ; 6,20 € ; 19/03/2003 ; 220 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (2)
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Maigret possessif
Critique de Millepages (Bruxelles, Inscrit le 26 mai 2010, 65 ans) - 26 septembre 2012
D'autres appels allaient se succéder et on pouvait presque suivre le bonhomme à la trace, d'un troquet à l'autre.
Et puis plus rien. Jusqu'à la découverte de ce corps, place de la Concorde. Le commissaire y est, bien sûr, et prend le mort sous son aile.
Il se promet, il jure de donner un sens, une utilité à cette mort. Cela emmènera Maigret à enquêter et ordonner des descentes dans les hôtels les plus glauques et miteux du quartier du Marais.
Au passage, on notera la petite guéguerre des polices où on n'hésite pas à lancer des peaux de bananes sous les pieds de confrères du corps "rival".
Nous sommes également accueillis dans le modeste foyer des Maigret où un délicieux fumet s'échappent des casseroles de Madame, venant chatouiller les narines des petits délinquants dont le commissaire espère bien tirer les vers du nez.
Ambiance garantie !
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 14 janvier 2012
Où notre commissaire s’est chopé un rhume ; – à ses supérieurs, il la qualifiera de bronchite -,
Où Maigret se transforme en patron de bistrot ( pour la bonne cause ),
Où madame Maigret joue les téléphonistes pour son bonhomme de mari,
Où le petit Albert se fait dégommer (transpercer même) et où un Tchèque se ramasse un fatal pruneau,
Où on assiste à une rafale de première dans le quartier de la rue Roi-de-Sicile et des Rosiers,
Où l’on fait la connaissance d’une sale bande de malfrats (y compris la très belle Maria) qui trucide des fermiers à coups de haches,
…
Ambiance garantie, comme on disait dans les bals d’antan …
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