Les calendes grecques
de Dan Franck

critiqué par CC.RIDER, le 13 décembre 2011
( - 66 ans)


La note:  étoiles
La vieillesse est un naufrage
Un très vieil homme impotent passe ses journées dans un fauteuil roulant à ressasser de lointains souvenirs, tout seul dans son appartement. Personne ne vient le voir excepté une femme, Mme Avery qui passe quelques minutes chaque matin pour s'assurer que tout va bien, l'habiller, l'aider à se lever et lui préparer son petit déjeuner. Aux portes de la mort, le vieillard se rappelle les épisodes de la guerre civile espagnole qu'il vécut dans les rangs des Brigades Internationales. L'image de Sabina, son grand amour de l'époque disparu mystérieusement, l'obsède à un demi siècle de distance...
Un roman lent, âpre et assez difficile d'accès. Ce vieillard grincheux et dont les pensées tournent en boucle finit par lasser tant il semble égocentrique et perdu dans ses obsessions. Le monde rétréci dans lequel il évolue (façon de parler) est totalement centré sur sa petite personne. Tout se passe dans un cerveau perturbé par la maladie, un cancer en phase terminale. L'homme imagine son décès et son enterrement (meilleur moment du livre) et croit retrouver Sabina sous les traits de Mme Avery (pire passage). Le lecteur sera sensible au ton un peu décalé et à la dérision caustique d'un texte traitant de l'amour, de la guerre, de la folie et du désespoir. Un cocktail pas tellement roboratif. Publicité mensongère, la quatrième de couverture parle de « récit chaleureux comme du Prévert et loufoque comme du Devos... Humour à revendre... Et pas mal de tendresse » On corrigera ces commentaires dithyrambiques en précisant que l'humour est surtout grinçant et la tendresse rare et un brin bourrue. Quant à Prévert et Devos, on les laissera se retourner dans leurs tombes respectives. Cette œuvrette ne mérite pas tant d'honneur !