Le rouge et le blanc de Jean-Marie Laclavetine

Le rouge et le blanc de Jean-Marie Laclavetine

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Tistou, le 14 décembre 2011 (Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans)
La note : 8 étoiles
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10 nouvelles

« Le rouge et le blanc » … Ca vous fait penser à quelque chose ? … Cherchez bien. Rouge et blanc, comme les vins. « Le rouge et le blanc » est un recueil de nouvelles qui ont un rapport au vin. Elles s’y rapportent ou le vin en est un des éléments. Sauf une. La troisième : « Accessoires ».
De bien belles nouvelles. Bien imaginatives, consistantes. Un peu à la littérature ce que de superbes amuse-gueules sont à un repas. On en prend un, on picore, et on se retrouve à avoir fini le plat et l’appétit comblé pour le coup.
- « Mouches noyées » ne déparerait pas dans un recueil de Jim Harrison puisque les mouches en question sont des mouches à pêcher.

« Le plus difficile est de ne pas leur arracher la gorge. Pour peu qu’ils aient eu le temps d’avaler profondément l’hameçon, on se trouve contraint à des actes de chirurgie fine.
Rémi regretta de n’avoir pas ferré plus vite. Il prit son dégorgeoir, une mince tige d’inox dont il fit glisser l’extrémité fourchue le long du fil de nylon jusqu’à l’hameçon, solidement planté dans un anneau de la trachée. Par bonheur, les perches, pourvues d’une gueule vaste et souple, se prêtent de bonne grâce à ce type d’opération.
- Ne bouge pas, tu es presque sauvée, murmura-t-il sans chercher à convaincre. »
Mais qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas d’un précis de pêche. Le vin va débouler aussi. Mais bien d’autres choses, et des choses violentes et surprenantes. Laclavetine ne fait pas dans la nouvelle mièvre !
- « Vendanges tardives », je m’en aperçois en tapant le titre de la nouvelle, pourrait se lire aisément « vengeances tardives », et serait un titre tout aussi adapté à cette nouvelle à la fin morbide. Vengeance.
- « Accessoires » fait plutôt dans le coup de foudre réciproque d’un homme et d’une femme, plus heureux dans leurs couples respectifs. Coup de foudre éclair, faudrait-il plutôt dire, et tout aussi vite consumé. Désillusion.
- « La Coupe d’oubli » est tout aussi désillusionné. Dans le genre « tel est pris qui croyait prendre ». Antoine, le père finit en prison, après s’être débarrassé de la mère. Benoit, le fils, ramasse la mise, de manière plutôt machiavélique. Mais il y a un dernier petit paragraphe, avec Sophie, la nouvelle compagne de Benoit … La nouvelle n’est certainement pas terminée …
- « Djinn », une histoire de saoulerie, triste. C’est triste les saouleries.
- « La mort par transparence » ferait l’amorce d’un superbe scénario, entre amour, guerre, chienneries de la vie. Le vin n’y fait qu’un passage secondaire.

De belles nouvelles de grande originalité. JM Laclavetine aurait du mal à prétendre n’être pas français. Je ne sais pas pourquoi précisément, feuilletant le recueil pour me remémorer les 10 nouvelles, cette pensée me traverse l’esprit. L’esprit des nouvelles de Laclavetine est français. Sans cocorico.

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