Zazie dans le métro
de Raymond Queneau, Clément Oubrerie (Dessin)

critiqué par Pucksimberg, le 14 décembre 2011
(Toulon - 45 ans)


La note:  étoiles
Zazie, une jeune provinciale dégourdie qui découvre la capitale !
J'ai longtemps été déçu par les bandes dessinées adaptées de romans, mais celle-ci reste fidèle au roman de Raymond Queneau, tout en ayant son originalité et ses qualités personnelles.

Zazie est une enfant qui possède un franc parler et qui se voit confiée à son oncle Gabriel pour deux jours afin de permettre à sa mère d'aller voir son amant. Elle est fascinée par les métros qui incarnent un mythe à ses yeux et n'aura de cesse de vouloir prendre cet engin moderne, en vain.

L'on pourrait penser que cette Zazie dont la mère accumule les amants est une enfant qui attire la pitié du lecteur, mais il n'en est rien. On sait aussi que sa mère a tué son père d'un coup d'hache car il avait des vues sur sa propre fille, mais ce n'est pas pour autant que le lecteur aura la larme à l'oeil. Zazie est une pile électrique, elle parle avec une extrême franchise aux adultes et n'hésite pas à les déstabiliser de surcroît. Elle sait déjouer les situations risquées et brusque parfois par ces paroles : "Mon cul !" est son expression préférée !

Toute une galerie de personnages viendra compléter le tableau : Charles le chauffeur de taxi, Trouscaillon le policier dont il faut se méfier, la veuve Mouaque véritable créature hors-norme, Mado la fiancée de Charles ... et le perroquet Laverdure. Zazie côtoie ce monde d'adultes où l'on parle d'argent, d'homosexuels et d'amour. La bande dessinée est aussi drôle que le roman et le langage de Queneau reste toujours aussi novateur. L'argot, les mots-valises et les phrases incorrectes s'entremêlent dans un joyeux maëlstrom langagier qui permet de souligner la richesse du vocabulaire populaire.

Une bande dessinée dont la poésie populaire est fortement rattachée au personnage de Zazie et à la créativité de Queneau.