Effroyables jardins
de Michel Quint

critiqué par Chat pitre, le 5 janvier 2001
(Linkebeek - 53 ans)


La note:  étoiles
À lire sans tarder
Un court récit, un homme qui parle de la guerre. De sa guerre, celle à laquelle il a participé.
Ce texte d'une grande intensité réussit à résumer en quelques mots ce que furent certaines horreurs de la guerre.
Dans le même esprit qu'" Inconnu à cette adresse ", nous voilà en face d'un livre émouvant où le souvenir et la vérité sont liés.
Ces jardins au cordeau de l'émotion 9 étoiles

Cette histoire est courte et émouvante. C'est comme un polar….. et la fin est terrible !
C'est magnifique. Lisez-le !

Vinmont - - 50 ans - 24 septembre 2019


Clownesque 10 étoiles

Ce sabotage artisanal d’un transfo électrique par deux cousins résistants pendant la guerre puis déportés n’existerait pas s’il n’avait été extrait de l’oubli par la plume de Michel Quint. Histoire personnelle ou pas, vécue ou plutôt racontée façon pieds nickelés, elle ressemble à un rite de passage pour ce gamin pré-ado qui se voit transmettre par là même un héritage de dignité à nul autre pareil. Habilement construite, écrite dans un style polar original et puissant, en format nouvelle plus que roman, c’est une histoire magnifique, troublante, drôle, émouvante et profonde.

Colen8 - - 83 ans - 18 décembre 2017


une mémorable histoire 8 étoiles

Notre narrateur en a par-dessus la casquette : son père, l'instituteur, passe son temps à parcourir les rues et les manifestations déguisé en clown ; il n'est même pas drôle, ne semble même pas y prendre plaisir, et pourtant, toujours ce nez rouge et ses chaussures trop grandes. Et puis, les repas habituels avec le copain Gaston et sa femme Nicole, qui tirent le diable par la queue et s'embrassent comme s'ils venaient de se rencontrer... Non, ce n'est juste plus possible !

Sauf que les apparences sont parfois trompeuses. C'est le fameux Gaston qui va nous raconter l'histoire qu'il leur est arrivé ! En ce temps-là, c'était la guerre, sous le gouvernement de Vichy. Pour se faire mousser un peu devant les filles, Gaston et le père du narrateur rejoignent la résistance et font sauter un bâtiment. Ni une, ni deux, les voilà au fond d'un trou humide avec d'autres occupants. Les militaires allemands sont clairs : le coupable se dénonce, ou les têtes tomberont !

"Effroyables jardins" c'est une toute petite histoire de la grande histoire (enfin, celle avec un grand H) qu'on lit d'une traite. En quelques pages, Michel Quint nous dresse les portraits très réussis de deux gars gentils mais un peu couillons qui vont se retrouver "sans l'avoir cherché", ou du moins anticipé, à une situation dramatique. Comme un monologue "à la Pennac", avec des belles envolées gouailleuses, ce livre est une très jolie leçon d'humanité, et je ne doute pas que notre narrateur sortira de cette aventure comme nous : un peu moins arrogant, un peu moins méprisant. "Effroyables jardins", c'est un hommage à la vie et aux hommes, un court ouvrage intelligent dont il serait dommage de se passer !

Ellane92 - Boulogne-Billancourt - 49 ans - 8 septembre 2015


Les jardins des « grands » ne sont pas des jardins 8 étoiles

Très court mais aussi très touchant roman de Michel Quint. Un père, celui de Michel Quint apparemment (disons peut-être), se rend ridicule aux yeux de son fils en s’adonnant à un hobby particulier : il intervient, gracieusement, déguisé en clown aux fêtes enfantines d’anniversaires, de fins d’année scolaire … Chaussures trop grandes, nez rouge, la panoplie quoi, mais on comprend que ce père ne semble pas spécialement doué pour jouer ce rôle, voire peut-être qu’il n’y prend pas plaisir. C’est d’autant moins compréhensible que ce père est instituteur, donc détenteur d’un certain respect, au moins théorique, aux yeux des enfants. Et son fils le supporte de moins en moins, et son fils fait en sorte de ne plus assister à cela. Ce fils a onze ans quand son oncle le prend à part pour lui expliquer. Car explications il y a …
Et cette explication, c’est la chair du roman. Elle trouve ses racines pendant la seconde guerre mondiale, un moment où le père, jeune adulte, connût une chose terrible qui lui impose, en quelque sorte, d’exorciser ce moment ou rendre hommage, dans le fait de se produire en mauvais clown.
C’est là que le roman est touchant d’autant que Michel Quint n’enlève rien de ce qui pourrait prêter – et prête – le flanc à la critique, morale cette fois ci. Mais quelque chose me dit que la morale en temps de guerre passe après beaucoup d’autres concepts : le pragmatisme par exemple.
Toujours est-il que voilà le jeune garçon réconcilié avec l’attitude de son père et nous bien émus par cette histoire !

Tistou - - 68 ans - 26 octobre 2014


Résistance des deux côtés 9 étoiles

Il faut s'habituer au style du livre, un long dialogue sans chapitres, comme raconté d'une traite. Mais remarquablement écrit, dans ce genre.

En reposant ce petit bout de livre, je me souviens de quelques scènes du film de Jean Becker qui lui a rendu hommage.

Est-ce que tous les ennemis sont des bourreaux? Quelle vie ont abandonné les soldats pour entrer en guerre, que sont -ils dans un monde de paix ?

Yotoga - - - ans - 3 novembre 2013


Récit très court, bien trop pour m'accrocher 1 étoiles

Récit de l'incompréhension d'un fils vis à vis de son père, aux activités clownesques. Le père du narrateur est mis en évidence tout le long de ce très court roman.

J'ai été déçue par ce livre que l'on m'annonçait comme une oeuvre magistrale. Je n'ai pas accroché au style littéraire de l'auteur, et eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire.
Le thème abordé aurait mérité d'être très largement développé, ce qui aurait permis je pense de dresser davantage le décor et s'attacher aux personnages.

Lolita - Bormes les mimosas - 38 ans - 26 juillet 2013


Au fond du trou 9 étoiles

Texte coup de poing , monstrueusement magnifique.
La réhabilitation de l'image d'un père pour son fils trop honteux de voir son géniteur se grimer en clown .
Une histoire de pauvres gars , pris dans le tourbillon de la guerre, de la résistance .
On en sort bouleversé, conquis tant l’écriture est maitrisée (malgré certains passages en patois nordiste).
Des années après sa sortie et malgré sa (belle) adaptation cinématographique , (re)découvrez "Effroyables jardins", vous ne serez pas déçu.

Ndeprez - - 48 ans - 23 février 2013


Effroyable ! 8 étoiles

L'histoire de personnes prises en otages par les Allemands suite au plasticage d'un transformateur d'électricité . Sont-ils coupable ou innocent ?
Vont-ils avouer ou se taire ?
Seront-ils fusillés par ces mêmes Allemands ?
La fin est surprenante .
Très petit livre , mais qui montre s'il était besoin , l'absurdité d'une guerre .
Qui montre également la dureté des moments passés , la difficulté à prendre des décisions qui mettront votre vie en danger , et finalement le sacrifice de celle-ci .

Pat - PARIS - 60 ans - 16 juin 2010


La France de Vichy 8 étoiles

J’ai beaucoup aimé ce roman qui se lit très vite. D’une manière générale, j’aime les livres qui traitent de la première ou de la deuxième guerre mondiale, du point de vue des gens et non du point de vue des soldats, des hauts commandements ou des batailles proprement dites. L’écriture de Michel Quint est assez déroutante dans un premier temps, assez sèche et il utilise un vocabulaire parfois typique du Nord de la France. Personnellement, ce dernier aspect ne m’a pas dérangé, vu que je connaissais la plupart de ces termes, qui font aussi partie du patois du Sud de la Belgique. Mais si on peut être perturbé par la manière dont il écrit, ce qu’il raconte est émouvant et son écriture vivante. On visualise réellement les événements que Gaston raconte, on les vit. C’est rare qu’un écrivain réussisse cet exploit.

En plus d’être émouvant, ce livre est utile dans le travail contre l’oubli mais aussi pour apprendre aux générations qui, comme moi, n’ont pas connu la guerre, ce que c’était. Mon grand-père a été soldat et prisonnier en Allemagne. Lui, qui était un jeune homme espiègle, est revenu changé et n’a plus jamais connu l’insouciance qui le caractérisait avant son départ. Pourtant, il n’a jamais voulu trop raconter ce qu’il avait vu et connu. Heureusement d’autres le font et c’est pourquoi ce type de lecture m’est toute particulière.

Bref, un roman que je recommande. Il m’a donné envie de voir le film qui en a été tiré.

Féline - Binche - 46 ans - 4 juin 2008


Un court récit à déguster 8 étoiles

Ayant vu le film au cinéma l’année précédant cette lecture, le scénario m’ayant beaucoup plu, j’ai eu envie de lire ce récit. Dans le livre, seul le garçon a la parole. Il se lit aisément, la fin est atteinte rapidement (75 pages), j’aurais aimé rester en compagnie de ce jeune homme et qu’il nous amène dans la suite de son histoire. Il découvre la raison pour laquelle son père fait le clown régulièrement, je vous laisse découvrir. Un récit comme on aimerait tant en lire.

Ichampas - Saint-Gille - 60 ans - 26 octobre 2005


La vilaine place du méchant. 9 étoiles

Ce que j’aime avant tout dans ce livre, c’est la place et l’hommage trop longtemps négligé que l’on fait à tous ces soldats Allemands embringués dans une guerre dont ils ne voulaient pas.
Ce rôle de « méchants » qui leur colle à la peau. Je parle, bien entendu de ceux qui étaient tout autant que les Français et alliés, victimes de cette guerre.
Michel Quint parle en leur nom de leur souffrance loin de leur famille et leur pays. C’est tellement plus aisé d’être victime.
Cela me rappelle une histoire que ma mère et ma tante m’ont racontée un jour. La maison de mes grands parents devait être réquisitionnée par les Allemands, mais mon grand père étant « un mutilé de la guerre 14-18 », une convention interdisait la saisie de sa maison. En attendant d’avoir le papier officiel, les Allemand avaient mis en faction devant la porte de la villa, un garde. En passant à côté de lui, ma maman qui devait avoir une dizaine d’année, le vit regarder une photo d’enfant et pleurer. Elle rentre toute bouleversée dans la maison et le dit à mon grand-père. Sans attendre, il est allé le chercher dehors (c’était en hivers, il faisait très froid) et lui a donné le couvert et permis de se réchauffer un peu.
J’ai pensé à cet Allemand en lisant ces pages, et à tous ceux qui ont souffert de cette guerre mais dont la souffrance n’a pas été validée pendant longtemps. La mémoire collective commence à reconnaître la douleur du peuple allemand qui n’adhérait pas et subissait le nazisme. C’est pourquoi je pense que ce petit livre a eu autant de succès.
Mais, je vais peut-être en choquer certains, je n’ai pas aimé le style de la narration, il m’écorchait un peu. Peut-être qu’en étant « chti » cela passe mieux.
Quand au film, il est passé il n’y a pas longtemps à la télévision, aussi, je me suis dépêchée de lire ce petit bouquin avant de visualiser l’histoire car je n’aime pas faire l’inverse. Je préfère de loin le livre qui possède plus d’intrigues. Les quelques libertés prises par le metteur en scène n’apportent rien de mieux à l’histoire.
C’est une belle dédicace à tous ces clowns qui ont subi la guerre.

THYSBE - - 67 ans - 5 avril 2005


pas un mot inutile 6 étoiles

Je regrette d'avoir vu le film avant d'avoir lu le livre. L'intrigue m'est revenue très vite... Il m'a fallu également moins d'une heure pour le dévorer. On ne s'arrête pas. On ne peut pas. Magnifiquement écrit. Un vocabulaire riche et travaillé. C'est agréable. Mais avant tout un texte prenant. Bel hommage d'un fils envers son père.

Critique - Trets - 64 ans - 3 mars 2005


Un petit bouquin qui a son pesant d'or 8 étoiles

Il est précieux. Il faut le garder dans sa bibliothèque. Il m'a touchée. Il m'a émue.

Le seul hic, c'est qu'il était trop bref. J'ai dû le lire en moins d'une heure. J'ai eu l'impression de rester sur ma faim.

Trop court, trop court, trop court car vraiment trop bien. Très belle histoire sous fond de guerre.

Je l'ai passé à une amie qui avait vu le film. Elle a trouvé le bouquin pas mal, mais elle a nettement préféré l'adaptation cinématographique plus longue qui en a été fait.

Kreen78 - Limours - 46 ans - 28 janvier 2005


Un livre de plus, mais pas de trop 8 étoiles

"Effroyables jardins" est un roman qui se lit d'une traite, en une heure à peine. Michel Quint écrit très bien, et l'histoire qu'il nous conte nous touche. Sujet archi-rebattu dans la littérature française et étrangère, la barbarie nazie est vue sous un angle plutôt novateur. Celui de la dénazification de tous les militaires allemands. Ce ne sont pas tous des nazis... La plupart ont été enrôlés de force...
Et puis, ce fils qui parvient à sympathiser avec son père, qui le rend "honteux", car il est clown...

Bouleversant...

Le petit K.V.Q. - Paris - 32 ans - 22 janvier 2005


la "bascule" des dix dernières pages 8 étoiles

juste un tout petit mot à rajouter par rapport à tout ce qui est déjà dit ici de ce beau petit livre : il n'est pas si fréquent de tomber sur des romans dont les dix dernières pages font complètement basculer l'intrigue et/ou l'atmosphère. Elles m'ont littéralement soufflé, je garde encore en moi, toute chaude, l'émotion intense.

Jeparo - Bruxelles - 60 ans - 27 juin 2004


A faire lire à tous les Français 10 étoiles

Un chef-d'oeuvre
5 étoiles sans hésiter, c'est très très beau comme histoire, et l'écriture est pleine d'expressions du Nord-Pas-de-calais de la France, dont je suis originaire. Comme faire sa maguette pour une jeune fille, les histoires de Cafougnette.... C'est une histoire où chacune peut retrouver des sentiments déjà éprouvés, comme la "honte" de sa famille, une forme de mépris très bête et très adolescente, et un jour on comprend le pourquoi du comment et on se sent MINABLE de toute cette attitude....
MAgnifique, vraiment

Cuné - - 57 ans - 12 juin 2004


Pour se souvenir... 8 étoiles

Et oui, encore un roman découvert grâce au grand écran. Le film de Becker m'a tellement plu que j'ai fait l'effort (héroïque pour ceux qui connaissent mon aversion pour les auteurs français contemporains ;-)) de me procurer le livre, et dois-je l'avouer, la fin de ce très court roman m'a même arrachée une larme. Avec des mots touts simples, et familiers, Quint réussit à donner une âme à ses personnages en seulement 62 pages, et quelle tendresse pour eux... André qui cache ses sentiments et rend hommage aux disparus sous sa tenue d'auguste et le couple a priori si banal, si ordinaire, Gaston et Nicole, et Bernd le clown-soldat... La fin est très touchante, le geste du fils qui s'acquitte enfin de sa dette, et cette réflexion toujours d'actualité sur notre devoir de mémoire, et sur les absurdités de la vie, qui font que des monstres, rescapés de la seconde guerre mondiale, sont toujours vivants et libres, alors que les autres, les héros, les braves gens ne sont plus qu'un souvenir.
Merci à Michel Quint de m'avoir réconciliée, l'espace d'une lecture, avec la littérature française.

Folfaerie - - 56 ans - 21 avril 2004


Le roman ou le film? 9 étoiles

J'ai d'abord vu le film avant le livre, le moins que l'on puisse dire c'est que le film reprend bien la trame du livre, la modifie et l'allonge, Villeret Dussolier, Lhermitte, Magimel et tous les autres acteurs sont excellents.

Concernant le livre sa courte durée (60 pages) nous montre la maitrise de l'auteur qui jongle entre fiction et réalité, sans qu'on parvienne vraiment à les distinguer.

Je ne dirais pas que le film et le livre soient meilleurs l'un par rapport à l'autre, mais chacun dégage une humanité. A méditer en temps de guerre.

Killeur.extreme - Genève - 43 ans - 18 décembre 2003


"remarquables " jardins 10 étoiles

Un livre sur la guerre d'accord, mais surtout sur tous ces anonymes, ignorés de la grande histoire, des héros sans nom qui ont eu l'élégance de ne pas se vanter de leurs "exploits". En parallèle, un fabuleux hommage à un père que l'auteur jugeait si mal avec ses yeux ingrats d'adolescent.

Pegase - Laval - 65 ans - 17 juin 2001


0 étoiles

L' hommage magnifique d'un homme à son père.

En quelques pages, un homme parvient à "rencontrer" son père à travers son passé, qui est également le sien.

Spin Gourmet - BRUXELLES - 49 ans - 13 janvier 2001