Ces nouvelles présentent des détails qui en disent long, comme souvent chez Le Clézio : sous couvert d'une réflexion apparemment digressive et de longues méditations de paysages et de têtes d'épingles ou d'anecdotes, l'auteur livre sa vision de l'humanité, des pays en voie de développement, de la perte des valeurs, du sens de l'histoire et des relations sociales, y compris dans des sociétés où pesaient de tout leur poids les traditions ancestrales et la vie en communauté.
Les apparentes descriptions naturelles et pensées intérieures amoindries par la vacuité de la vie de leurs auteurs servent de décor et de cadre languides à un état des lieux assez critique.
Mortifère, parfois assez glauque, cet ensemble de nouvelles n'en fait pas moins réfléchir, utilement, sur l'évolution de la vie en société et du rapport à autrui. S'il est dommage que ce recueil porte le titre du texte le moins riche et porteur de réflexion à mon sens, il vaut la peine d'être lu, et d'être poursuivi d'une réflexion personnelle.
Veneziano - Paris - 47 ans - 25 décembre 2011 |