Betty
de Arnaldur Indridason

critiqué par BMR & MAM, le 21 décembre 2011
(Paris - 64 ans)


La note:  étoiles
Exercice de stýle
Un petit Indridason après les fêtes ? Allez, ça ne se refuse pas.
Surtout que pour une fois, Indridason délaisse son légendaire commissaire Erlendur pour un hommage aux séries noires du siècle passé.
Un prénom de femme fatale, avec juste ce qu'il faut d'exotisme nordique sur le ‘ý’, une couverture ad'hoc, une ambiance de polar noir : le mari, la femme (fatale, donc) et bien sûr le triangle amoureux.
Le mari a été assassiné, of course, mais la vraie ‘victime’ se retrouve en prison après avoir été manipulée avec brio. Ben oui, c'était pourtant bien marqué : Bettý, femme fatale, fallait pas y toucher.

[...] Lorsqu'il fut clair qu'elle avait raconté mensonge sur mensonge, c'était trop tard.

Tout est dit dès le départ.

[...] Qu'est-ce qui se passera s'il lui arrive quelque chose ? dit-elle en tirant sur sa cigarette grecque.
- S'il lui arrive quelque chose ? répétai-je.
- Oui, s'il arrive quelque chose, dit-elle.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Je ne sais pas, dit-elle. Un accident de voiture. N'importe quoi.

Finalement, comme on est en Islande, ce sera un accident de motoneige et la disparition dans une crevasse : Indridason ne renonce pas tout à fait à ses vieux démons.
Mais on se doute qu'avec Indridason, ça ne peut pas être tout à fait aussi simple, même sans Erlendur. L'auteur en rajoute même un peu avec des histoires de petite culotte (on y apprend que les femmes fatales n'en portent pas) et là on se dit, ben quand même il pousse eun peu l'Arnaldur, qu'est-ce qui lui prend, le démon de la cinquantaine ?

[...] J'avais réussi à la tenir à distance ; elle avait remis sa jupe en ordre et avait souri comme si elle venait de me faire une farce. J'étais sous le choc. Aucune femme dans ma vie n'était jamais allée aussi vite en besogne et je me demandai bien ce qu'elle pouvait savoir sur moi avant notre premier contact.

Et puis arrive la page 113, le début du chapitre 18 : et là badaboum, on se retrouve le cul par terre, Arnaldur vient de tirer le tapis. Bon sang de bonsoir ... Et on se prend à relire furieusement les premiers chapitres à toute vitesse : pour vérifier que oui, l'islandais nous a bien eus et re-eus, roulés et re-roulés dans la saumure, ... Chapeau l'artiste !
Évidemment on ne vous dira rien de plus.
arnadur sans erlendur 10 étoiles

Un Arnaldur sans Erlendur, les aficionados du célèbre détective de Reykjavik seront sans doute déçus. Pourtant, "Bettý" vaut d’être lu et apprécié à sa juste valeur. Plus thriller que polar, il nous dévoile une sombre machination dont est victime, non la "Bettý" du titre, mais sa proie consentante, emprisonnée pour un crime qu’elle n’a pas commis mais dont elle s’est seulement rendue complice sous son emprise. On ne dévoilera pas les tenants et aboutissants de cette histoire incroyable, aux multiples rebondissements, avec un "twist" en milieu d’ouvrage digne d’un Michel Bussi. Un beau, très beau moment de lecture…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 14 janvier 2024


Hors-série d’Arnaldur Indridason 7 étoiles

Hors-série car ne faisant pas partie de la série du célèbre commissaire Erlendur ou de la série Konrad. Roman indépendant donc. Et qui du coup donne un curieux sentiment ; celui de ne pas retrouver « son Indridason » !
Betty est ce qu’on pourrait couramment appeler une « femme fatale ». Elle est présentée comme telle et elle l’est, réellement. Le narrateur, qui nous raconte son histoire depuis sa prison islandaise, en a fait les frais après être tombé dans ses filets.
Il ne s’agit pourtant pas de n’importe qui puisqu’il est spécialiste juridique d’un sujet aussi aride que la pêche dans l’Union Européenne et qu’il va se faire engager à ce titre par un milliardaire islandais qui a des intérêts dans une flottille de pêche. Notre narrateur n’est donc pas, a priori, un oisillon innocent, mais voilà, Betty est la femme dudit milliardaire et va déployer ses manigances à son détriment.
Art de la manipulation et … énorme césure dans l’histoire qui vous fait tomber de votre chaise (si vous lisez assis sur une chaise, bien sûr !) au milieu de l’ouvrage. Le genre de césure qui vous donne un coup au plexus comme dans Sukkwan Island de David Vann, par exemple.
Pas un ouvrage typique « indridasonien » donc, mais une petite performance en soi.

Tistou - - 68 ans - 7 mars 2023


manque de personnalité 6 étoiles

C’est mon premier roman de cet auteur islandais. Selon les critiques précédentes, les autres polars qui font appel au commissaire fétiche Erlendur Sveinsson, seraient meilleurs.

Le roman débute par un mystère, on ignore pourquoi cette personne est en prison. On se rend compte ensuite que sa relation avec la fameuse Betty est l’élément central qui a complètement bouleversé sa vie.
Un rebondissement imprévu au milieu du livre m’a fait me demander si j’étais toujours dans le bon roman….

Une chose surprenante qui m’a déstabilisée, c’est le fait que toutes les conversations entre les protagonistes se font en utilisant le pronom « tu ». Au début, on se demande comment ils se connaissent. Rapidement, nous avons l’explication : en islandais, la forme polie « vous »n'existe pas. J’estime pour ma part que c’est une erreur d’utiliser le tutoiement dans la traduction car lorsqu’on traduit, il faut respecter les codes en vigueur de la langue d’arrivée.

Une seconde chose qui me semble incongrue, c’est la naïveté de la personne qui se trouve en prison. Selon l’histoire, cette personne est juriste, a fait de solides études de droit, a un travail bien rémunéré de conseiller juridique pour un milliardaire et, bizarrement ne comprend rien à la justice, ignore comment se défendre. C’est vrai qu’il y a une différence entre le droit pénal et le droit civil, mais vu les études réalisées, on connait tout de même quelques ficelles..

Sinon, j’ai lu ce roman en une petite soirée. Jusqu’à preuve du contraire, le talent de cet auteur islandais ne transparait pas dans ce polar-ci, la personnalité faiblarde de la personne qui parle, la rend peu crédible.

Darius - Bruxelles - - ans - 10 octobre 2016


La construction d'un roman 8 étoiles

Indridason construit le roman de Betty tout aussi bien que la trame des événements qu'il met en scène. La situation du narrateur apparaît fort mauvaise dès le départ, mais l'auteur ne dévoile les fils de l'énigme qu'au compte-gouttes, suivant l'introspection du narrateur. Il arrive ainsi à tenir le lecteur en haleine pendant que s'éclaire le mécanisme du piège. En même temps, il sait rendre crédible la psychologie de son personnage narrateur qui, malgré sa situation plutôt difficile, demeure ambivalent vis-à-vis de Betty.

Le rythme soutenu, découpé en chapitres courts, et l'originalité de la mise en forme du récit en font une œuvre remarquable avec un côté sombre qui transmet bien l'âme du narrateur.

Angreval - Brossard - 78 ans - 25 avril 2014


Insuffisant ... 4 étoiles

Mon sentiment est, comme celui de beaucoup si j'en crois les critiques, assez mitigé à la fin de la lecture de ce roman.

Il est vrai que le rebondissement à mi-course chamboule toute la lecture, nous oblige inévitablement à revenir en arrière.

L'auteur nous a bien eus, on en a le souffle coupé.... Il parvient à nous faire tourner en rond, reprendre le livre, essayer de comprendre, comme l'héroïne qui retourne dans sa tête, ce parallèle est d'ailleurs sans doute bien voulu et bien amené, mais ....

Car il y a un "mais" qui justifie à mon sens la faible note que je lui accorde : tout cela ne suffit pas à faire de ce livre ce que j'appellerais un "bon polar". Les personnages m'ont semblé insipides, et l'intrigue sommes toutes assez plate.

Je préfère, et de loin, les livres d'Indridason où intervient le célèbre inspecteur Erlendur.

Didoumelie - - 52 ans - 1 juin 2013


léger 4 étoiles

Je me suis retrouvé très loin d'Erlendur et surtout de son univers & de ses personnages que Indridason nous fait découvrir avec brio lors de ses romans.
J'ai effectivement été très surpris au milieu du livre et j'avais comme envie de reprendre la lecture depuis le début pour savoir comment j'avais pu passer à côté; j'ai donc été agréablement surpris.
Mis à part ça il n'y a pas grand chose à raconter, j'ai trouvé ça assez plat finalement.
Mais surtout ne vous arrêtez pas à ce livre car pour moi on est très loin de l'univers "Erlendur" où l'on est si bien !

Gardigor - callian - 47 ans - 11 avril 2013


Betty 6 étoiles

La manipulation et la dépendance.

GiLau - Annecy - 62 ans - 20 janvier 2013


Manipulation implacable 6 étoiles

Le narrateur est en garde à vue pour le meurtre de son patron alors qu’il clame son innocence. Tout au long des pages, il va narrer la façon dont il a été conduit à être victime d’une machination qu’il n’a pas vu venir, aveuglé par son amour pour Betty.

Le récit est assez convenu jusqu’au milieu du livre où on a droit à une surprise.

Et si la police n’arrive pas aux mêmes conclusions que le narrateur dont tout montre la culpabilité, c’est qu’il a refusé de parler pendant une grande partie de l’enquête, abasourdi par ce coup monté qui ne l’empêche pas de continuer à aimer son auteur.

IF-0712-3919

Isad - - - ans - 30 juillet 2012


Trop peu d'exigence. 4 étoiles

J'aime Indridason pour l'humanité de ses récits, la profondeur de ses personnages, pour son talent de conteur.
Je n'ai rien retrouvé de tout cela dans "Betty". Une histoire convenue au possible, des personnages aussi fins que ceux d'un soap, des ficelles énormes...
Ce roman se résume à un exercice de style bien mené. L'auteur est un petit malin qui se joue de nos évidences. Il nous manipule, et c'est assez jouissif.
Mais ça ne suffit pas pour faire de ce livre une grande réussite. Ses faiblesses prennent malheureusement le dessus.

Valadon - Paris - 43 ans - 28 mai 2012


p 113 7 étoiles

Nouveau roman noir d'Indridason sans le commissaire Erlendur Sveinsson.
Le début un peu lourd et puis arrive enfin la page 113, tout s'accélère.
Une seule envie, terminer ce livre!
Je garde un bon souvenir de cette lecture sans plus.

Koudoux - SART - 60 ans - 28 mai 2012


Un grand choc mais après... 4 étoiles

Un personnage en détention provisoire essaie de remonter le fil de son histoire pour expliquer pourquoi il se trouve accusé de meurtre.

Puis vient le grand choc comme l'a si bien décrit Poki.
Mais passé ce choc, que reste-t-il?
Un roman assez plat, une construction classique et en fin de lecture, une sensation d'ennui.
Nous sommes loin de l'humanité des héros des autres romans de l'auteur, même si Indridason nous fait un clin d'œil en citant Sigurdur et Erlendur brièvement.
Déçue par ce dernier roman d'un auteur dont j'ai pratiquement toujours aimé les livres, mon admiration revient à l'excellent travail du traducteur car si l'auteur réussit à nous surprendre, que la traduction parvienne au même effet est un bel exploit!

Marvic - Normandie - 66 ans - 13 mai 2012


Quelle page! 8 étoiles

L'idée de lire Indridason dans un autre genre que le polar m'intriguait et m’attirait à la fois. L'histoire est pour le moins banale mais le style est agréable et les pages se laissent tourner sans interruption. Le narrateur nous fait partager son quotidien et les péripéties qui l'ont mené à sa situation. Le déroulement des évènements semble posé dès le départ et on avance tranquillement jusqu'au milieu du livre. On est détendu, sans crainte.
Et là...la chute libre, la déstabilisation complète! On arrive sur une page et on reste scotché à cette page qui remet tout en cause. Il nous prend alors le besoin incontrôlable de relire les pages précédentes pour comprendre par quel moyen Indridason nous a manipulés.
C'est en définitif un roman noir classique, qui prend son apothéose en son centre. L’œuvre serait restée mémorable, si cet effet troublant avait été placé à la fin, car elle perd de son impact dans la deuxième partie.

Killing79 - Chamalieres - 45 ans - 6 mai 2012


betty 1 étoiles

un dénouement en milieu de livre, une copie du "facteur sonne toujours deux fois", aucun intérêt littéraire, bref un échec total

Tars - - 56 ans - 12 avril 2012


Manipulations! 8 étoiles

Indridason nous surprend avec ce nouveau roman noir puisque nous n'y retrouvons pas les personnages habituels et récurrents, le commissaire Erlendur et ses deux acolytes.
Le personnage principal nous retrace son parcours qui commence par la rencontre avec une certaine Betty, son aventure avec elle et les évènements qui vont le conduire en prison. Je dirais que jusque là l'histoire est bien banale et déjà lue maintes fois si ce n'est le bouleversement à la moitié du roman, la fameuse page 113... ne la lisez surtout pas avant tout le reste ce serait vraiment vraiment très dommage d'autant que sans ce renversement de situation, ce roman est bien fade! Mais j'ai beaucoup aimé la façon dont Indridason nous manipule... j'ai relu dix fois la phrase qui chamboule tout et j'avais envie de relire tout le début pour comprendre comment l'auteur m'avait bien bernée!!

Poki - - 50 ans - 3 mars 2012