L'oeil du tsar rouge
de Sam Eastland

critiqué par Frereanselme, le 21 décembre 2011
( - 45 ans)


La note:  étoiles
De bonnes idées qui n'aboutissent pas forcément...
Le synopsis avait tout pour plaire : Staline fait sortir l'ancien maître-espion du tsar Nicolas II de son goulag pour enquêter sur rien moins que la disparition des Romanov.
Très ambitieux donc, mais attention, c'est une série B. Je m'explique : le roman est construit en alternant chapitres sur l'époque tsariste et chapitres se déroulant 12 ans plus tard, mais les personnages ne génèrent pas d'empathie, à commencer par Pekkala, le personnage principal.
Si l'on comprend bien pourquoi il accepte la mission, son attitude envers ses geôliers (qui l'accompagnent dans sa quête) est incompréhensible (quasiment pas de tension), et je n'évoque même pas ses rapports avec Staline et le stalinisme.
La cour du tsar, décrite comme un havre de paix et de raffinement mis en opposition avec le régime stalinien prête aussi à sourire : les espions de Nicolas II n'étaient pas réputés tendres. Et ainsi de suite... Ah oui, on s'attend aussi à des révélations fracassantes étant donné la portée de l'enquête, eh bien le moins qu'on puisse dire c'est que vous risquez d'être déçus...
Seul point positif, l'atmosphère est assez bien recréée.
un trésor est caché dedans… 10 étoiles

Octobre 1917, dix jours qui ébranlèrent le monde, la Russie bascule dans le communisme après la victoire des bolcheviks. Le tsar et sa famille disparaissent, et la légende de leur survie, notamment celle de la princesse Anastasia, va perdurer tout au long du vingtième siècle. C’est sur cette trame historique, rappelée en fin d’ouvrage, que Sam Eastland a bâti ce captivant roman d’aventures politico-policières, brassant un peu plus d’une dizaine d’années de l’histoire russe à travers le destin tourmenté de l’inspecteur Pekkala, surnommé "L’œil du tsar" ou "L’homme aux mains rouges". Le rouge est celui du sang, bien entendu, en écho à ses opérations secrètes, autant que discrètes, au service de l’empereur de toutes les russies. Cet homme aux dons hors du commun, doté d’une mémoire extraordinaire et d’un sens intangible du devoir, va être "réveillé" de son exil sibérien pour une fabuleuse chasse au trésor, au service du nouveau tsar, le "camarade" Joseph Staline. Le récit est parfaitement maîtrisé, le suspense dure jusqu’au bout, et l’on se prend d’un intérêt croissant pour ce "monstre" beaucoup plus humain et doté de sentiment qu’il n’y paraît. Dépaysement garanti…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 1 février 2015


Déception historique 4 étoiles

Le massacre du dernier Tsar de Russie et sa famille est un sujet qui a inspiré plus d’un auteur. Malheureusement, ce roman se contente d’utiliser seulement l’époque sans nous plonger réellement dans le contexte historique. Les quelques références sont d’ailleurs parfois erronées.

La lacune principale selon moi découle du personnage principal. L’enquêteur Pekkala est dépeint comme un superhéros. Une sorte de surhomme invincible, porteur de la vérité absolue et des valeurs glorieuses. On n’y croit pas et c’est pompeux.

Bien que les retours-arrières soient en italique, ils apportent la confusion au lieu d’éclaircir l’intrigue.

Sur le même thème, « Le serviteur du Tsar » de Robert Alexander est plus divertissant.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 16 juillet 2012