Entre les bruits
de Belinda Cannone

critiqué par PGStats, le 22 décembre 2011
(Montréal - 67 ans)


La note:  étoiles
Les limites du sensible
Jodel mène une vie plan-plan. Rien d’inquiétant, rien d’excitant, à part ce petit don d’une très grande acuité auditive qu’il met à profit pour écouter des enregistrements au sein de la police. Survient Jeanne, une jeune fille à l’ouïe tout aussi exceptionnelle qu’il va prendre sous son aile pour lui apprendre à écouter, à décortiquer les sons. Au contact de sa protégée, Jodel va retrouver le goût de l’aventure, s’intéresser à sa mère, une musicienne, puis à Oulan, l’ambassadeur itinérant d’une communauté souterraine d’exclus.

Le thème de l’homme blasé qui renait au contact d’un enfant n’est pas nouveau, mais il est joliment développé dans ce conte pour adultes. Le portrait qui est fait de la psyché masculine est d’une rare justesse et l’écriture a juste ce qu’il faut d’invention pour intéresser sans fatiguer. Plusieurs ficelles pendouillent encore à la fin, mais ce n’est pas bien grave, dans un conte.

« Quand on cesse d’avoir peur des chimères, on ne comprend plus ce qu’on craignait avant, on ne comprend même plus qui on a été » p. 265