Don Quichotte précédé de « La Galatée » : Oeuvres romanesques complètes, I
de Miguel de Cervantes Saavedra

critiqué par Vince92, le 26 janvier 2013
(Zürich - 47 ans)


La note:  étoiles
Trop long...
Cet imposant volume de la Pléiade regroupe deux romans de Miguel de Cervantès l'auteur emblématique du classicisme espagnol.

La Galatée appartient au sous-genre de la pastorale, aujourd'hui tombé dans l'oubli: des bergers (censés représenter la pureté des sentiments), chantent à longueur de pages leurs amours impossibles, les aléas des sentiments des bergères. Après une centaine de pages, j'ai été forcé d'interrompre la lecture, la trame des petites histoires qui s'imbriquent m'ont rapidement lassé. Evidemment, la qualité littéraire répond aux standards attendus de la fin du Siècle d'Or espagnol, servie par une traduction irréprochable, le niveau de la langue constitue le principal intérêt de ce roman qui devait, dans les plans de l'auteur, comporter un second volume qui ne verra jamais le jour.

Je m'étais procuré ce volume de la Pléiade pour l'infiniment célèbre Don Quichotte de la Manche, du non moins célèbre Cervantès. Ecrit sur le tard, Don Quichotte apportera une notoriété internationale (déjà à l'époque) à son auteur, et constitue jusqu'à aujourd'hui la référence de la littérature espagnole dans le monde.

A la lecture de ce récit, on comprend que certains le considèrent comme le premier roman au sens moderne du terme. Les pérégrinations du Chevalier à la Triste figure et de son fidèle écuyer Sancho Pança sont en effet étonnamment contemporains... l'humour burlesque, la construction du récit, les messages "politiques", la langue, participent à faire de Don Quichotte un roman intemporel, qui est largement à la portée d'un lecteur du XXIe s. Voilà ce qui fait la force d'un tel livre et qui le hisse au rang de "classique".

Tout a été dit sur cette oeuvre, pas la peine de revenir en détail sur le récit, tout le monde connaît l'épisode des moulins, mais Don Quichotte, c'est beaucoup plus que cela.
On ne peut être que sensible à l'humour qu'il véhicule, la qualité d'écriture et les messages (dénonciation du classicisme, "égalité" des classes sociales, transgression des règles). Un point cependant fait que j'en ai abandonné la lecture: sa longueur... la récurrence des épisodes comiques dans la seconde partie devient lassante et amoindrit la force d'évocation...

Un mot de l'appareil critique qui fait l'intérêt de l'édition dans laquelle j'ai lu le roman. Les nombreuses notes sont souvent instructives, il y a deux notices de l'éditeur, l'une sur la Galatée, l'autre sur Don Quichotte qui permettent de mettre les récits en perspective et donnent des grilles de lecture intéressantes.