La mort invisible
de Richard Laymon

critiqué par Kalie, le 30 décembre 2011
(Sarthe - 54 ans)


La note:  étoiles
Tueur invisible
« La mort invisible » (« Beware ! » - 1985) est le quatrième roman de Richard Laymon, écrivain américain, publié dans la collection Gore. Le sujet rappelle « L’homme invisible » de H.G. Wells (toute proportion gardée) mais en beaucoup plus gore.

Un homme invisible sème la terreur dans une petite ville. Il est repéré et traqué dans une supérette où il se nourrit. Il met en pièces, successivement un chien de garde et son propriétaire ainsi que la gérante (sa tête, enveloppée dans du film cellophane, est retrouvée sur un étal). La journaliste locale, Lacey est violée par ce monstre. Toujours invisible, il prend place dans la voiture de la belle puis pénètre chez elle...

On suit aussi Dukane, un détective privé qui au péril de sa vie arrache des griffes d’une secte d’illuminés une jeune fille pour la rendre à ses parents. Le sauvetage se déroulant lors d’une orgie, le lecteur a droit à des scènes pornographiques très osées. La secte plus connue sous son appellation de Spiritual Development Foundation a pour leader une certaine Laveda qui posséderait des pouvoirs surnaturels. Il s’agit d’une organisation très puissante dont les membres sont infiltrés partout même dans la police.

L’homme invisible poursuit Lacey jusque dans une autre ville. Ancien tueur employé par la secte, il est lui-même recherché par ses membres. Laveda est-elle à l’origine de son invisibilité ? Pourquoi s’acharne-t-il sur Lacey ?

Durant tout le livre notre homme va exercer sur autrui toutes les humiliations que permet son invisibilité. Richard Laymon ne s’embarrasse pas de subtilités. L’homme invisible, véritable obsédé sexuel, est le mal incarné, sans nuance. Certains passages sont angoissants notamment lorsque les portes claquent, les lumières s’éteignent et lorsque le maniaque tousse près de sa future victime sans qu’elle puisse le voir. L’accumulation des méfaits de cet homme invisible satisfera les lecteurs en quête de sensations fortes et les multiples fusillades divertiront les amateurs d’action. Pour ma part, plus de psychologie aurait été la bienvenue. Les explications sur l'origine de l'invisibilité (les haricots...) et sur la quasi-invulnérabilité du bonhomme (les balles sont sans effet sur lui sauf si le coeur est touché) s'avèrent assez farfelues.

Ce n’est pas le roman Gore le plus intéressant de l’auteur mais c'est probablement le plus mouvementé.