Supplément au voyage de Cook
de Jean Giraudoux, Mariano Andreu Estrany (Dessin)

critiqué par Nance, le 7 janvier 2012
( - - ans)


La note:  étoiles
Sonne faux
Le capitaine James Cook, lieutenant du roi de l’Angleterre, charge un de ses hommes à passer une journée sur une île avant d’y accoster, cet homme devra préparer les habitants aux valeurs chrétiennes.

« MR. BANKS. Le corps est méprisable, ignominieux. Mais il est l’habitacle permanent d’un esprit qui y resplendit et y palpite, et qui s’appelle l’âme. [...]
MATAMUA. Les corps anglais sont méprisables ?
MR. BANKS. Tout ce qui est corporel est méprisable.
MATAMUA. Alors c’est curieux qu’un esprit parfait se plaise dans un logis ignoble. Vous devez vous tromper, en Angleterre, Mr. Banks. Ou vos corps sont mieux que vous ne croyez, ou vos âmes sont moins bien. Les nôtres sont plus difficiles. Elle ne viennent à nous que parce que le corps tahitien est beau, agile, parce qu’il est le plus beau vêtement sur cette terre, et d’ailleurs nous avons le plus grand mal à les y retenir, malgré le soin que nous prenons de nous orner et de nous tatouer. »

Une courte pièce d’un acte, une comédie légère. J’ai souvent eu de la difficulté à y croire, je crois que ça vient surtout du langage, du fait que les indigènes et les marins soient capables d’aussi bien communiquer, se comprendre. Il y aussi que je ne sentais pas les joutes sur les différences des croyances et de culture, n’y croyais pas. C’est drôle par moments, mais rien de mémorable.
De la conquête navale et de la colonisation 6 étoiles

En un acte unique, cette pièce courte retrace une expédition navale débouchant sur la découverte d'un nouvel archipel. Tout étant planifié, la morale, la religion sont dispensés aux indigènes, le temps que les représentants de la puissance conquérante s'installent. Le ton reste effectivement léger, pour un sujet grave, ce qui m'a passablement dérouté. J'ose espérer qu'il s'agit d'une condamnation, mais la chose n'est pas claire. Une forme d'esprit de boutade peut le laisser penser, mais le sujet étant d'actualité au moment de la rédaction de ce texte, où la France détenait un empire, ces propos ont pu avoir le mérite de rappeler les termes d'un débat, sans le trancher.
S'il est à lire, il reste à méditer.

Veneziano - Paris - 47 ans - 25 décembre 2018