Sodome et Gomorrhe
de Jean Giraudoux

critiqué par Nance, le 8 janvier 2012
( - - ans)


La note:  étoiles
Pénible à finir
« L’ARCHANGE. Que toute la goinfrerie du monde soit protégée par un notable qui vit de haricots, son ordure par un coeur qui ne salit pas, son mensonge par un muet, c’est une tolérance de Dieu que les hommes exploitent sournoisement et proclament droit et convention. Et en effet un juste suffit pour relier par les haricots et les yeux clairs de l’innocence de l’aube à l’innocence du couchant. »

Les villes bibliques Sodome et Gomorrhe sont menacés de destruction, seul un couple uni et qui s’aime peut les sauver. Or, l’issue est entre les mains d’un couple que tout sépare.

Une des pièces que j’ai le moins aimé de Jean Giraudoux. J’aurais voulu, mais je trouvais que la pièce était remplie de belles phrases vides de sens sur le combat des sexes, Dieu, le couple et l’amour. C’était pompeusement amené, je ne me suis pas sentie touchée. C’est une pièce courte, mais ça m’a paru long. Je recommande plus des pièces comme Ondine et Électre.
L'incommunicabilité des sexes 8 étoiles

Les femmes et les hommes vivent séparément sur les deux îles de Sodome et Gomorrhe, où l'incompréhension s'avère totale entre les sexes, les dialogues virant au dialogue de sourds. Il en résulte la menace divine de la destruction. Seule un couple est susceptible de rétablir la situation, mais sa stabilité personnelle compromet gravement l'opération. Un ange supervise le projet avec désenchantement.
Ce pièce mêle étrangement absurde et appel à la concorde des sexes, ce qui la rend très moderne, et presque en avance sur son temps. Tout n'y est pas traité avec l'approfondissement et la finesse nécessaires, mais cela fait du bien que ces sujets soient traités, car ils sont malheureusement toujours à méditer. Cela me fait une transition toute choisie entre mes cycles de lectures consacrés à Jean Giraudoux et Simone de Beauvoir.

Veneziano - Paris - 47 ans - 26 décembre 2018