L'éclaircie
de Philippe Sollers

critiqué par Veneziano, le 5 juin 2019
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Fugues et plaisirs
L'écrivain bordelais revient sur sa jeunesse dans une grande ville qu'il juge trop conventionnel, sur ses relations avec sa soeur Anne, qui l'impressionne et l'agace tour à tour de ses petits défauts auxquels il trouve néanmoins du charme ; par la suite, il dérive vite, dans une suite de fragments digressifs, vers ses menus plaisirs et grandes passions, pour la Chine, Venise, Manet, Picasso, Rimbaud. Ce butinage intellectuel semble tout d'abord fortuit, en vue de se faire purement plaisir, puis des liens sont évoqués, afin d'en étudier des correspondances, de motiver ces centres d'intérêts, ces réflexions restant entrecoupées de ses envies, fantasmes et indignations.
L'ensemble reste un tantinet décousu, mais tout aussi charmant. Cette apparence de conversation aimable à bâtons rompus avec la lectrice et le lecteur évite la leçon de culture générale trop académique et la crise d'élitisme, ce qui pourrait être vite fait, vu les thèmes évoqués. Par conséquent, le monde intellectuel de l'auteur est restitué avec sincérité dans sa subjectivité, avec des justifications et explications qui valent le détoure, car elles permettent d'affiner le sien propre. Merci à lui pour cet échange à distance.