Quai d'Orsay, tome 2 : Chroniques diplomatiques
de Abel Lanzac (Scénario), Christophe Blain (Dessin)

critiqué par Veneziano, le 15 janvier 2012
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Crise d'Irak : la caricature
Dans ce second opus, Villepin, qui en prend encore pour son grade en passant pour un hystérique lyrique inconstant, prépare la gestion de la crise d'Irak, dénommée Royaume du Lousdem. Les vrais acteurs de cet épisode de l'histoire sont restitués fidèlement, mais avec un changement de nom à l'appui, principalement Colin Powell. Le discours de Villepin à l'ONU est repris assez fidèlement.

L'intérêt de ce livre réside dans la valse des conseillers, surmenés par un Ministre tyrannique aux tendances mégalomanes. S'accumulent les gags sadiques où les pauvres conseillers tournent en bourrique. Les dessins et le graphisme sont franchement laids, mais l'ensemble est drôle. Il s'agit d'une caricature, ni plus ni moins, d'un épisode de l'histoire contemporaine, qui s'avère assez réussie.
Bis repetita 7 étoiles

Le tome 2 de cette bande dessinée garde le cap, le rythme et la qualité du premier volet. Son "apparence" de caricature géante et satirique en fait un ouvrage intéressant.

Vinmont - - 50 ans - 5 janvier 2020


Une BD politique 10 étoiles

Quai d'Orsay (BD) / Christophe Blain et Alain Lanzac
Quai d'Orsay nous offre le portrait, savoureux, du monde, dangereux et féroce, de la diplomatie.
L'un des auteurs, Abel Lanzac est en outre (est-ce un hasard ) ancien membre de cabinets ministériels.

Le héros, Arthur Vlaminck lui emprunte certainement quelques traits : engagé au cabinet du Ministre des affaires étrangères, il est chargé des « langages », jargon ministériel signifiant : « rédacteur de discours ».

Très vite, le Ministre des Affaires étrangères Taillard de Worms apparaît comme le véritable héros de Quai d'Orsay, C'est un personnage hyperactif, toujours en mouvement qui affronte ses missions (discours, négociations internationales) et les crises diverses (navire qui menace d'exploser) avec passion et rage. Brillant et ridicule, obsessionnel et versatile, il prend ses décisions en un instant, réfléchit à toute vitesse, Il assène poncifs et grands principes, se laisse influencer par ses amis (un poète, un philosophe,...).

Sur le plan formel et visuel, des astuces de découpage, des mises en scènes complexes composent un récit extrêmement rythmé, riche en envolées lyriques et en postures théâtrales.
L'entourage du ministre, détendu ou résigné, stressé ou parasite alimente une scénographie toujours crédible. Les mesquineries habituelles du monde du travail et les errements de la vie politique s'ouvrent sur la dénonciation jubilatoire et toujours subtile d'un monde feutré, codé toujours à la limite de l'implosion. Le héros en titre, se coule dans le moule . On lui prédit une belle carrière.
Quant au « vrai »ministre « Taillard de Worms », il impressionne par sa capacité exceptionnelle à avoir toujours une longueur d'avance sur ses collaborateurs et sur les événements.

Le résultat, hilarant, montre le tourbillon de contradictions, d'incompréhension, de stupéfaction dans lequel le ministre et ses collaborateurs évoluent. Y aurait-il une relation quelconque avec un certain Dominique de Villepin ?

Quoi qu'il en soit, on referme le livre avec le sentiment d'être (peut-être) un peu plus initié aux coulisses des cabinets qui nous gouvernent et d'avoir passé un bon moment traversé de sourires et de rires.

En complément :
Courons voir le film Quai d'Orsay afin de vérifier si le film véhicule la même bouffée d'air !

Slmm - - 68 ans - 24 mars 2017


Le prince des nuées 8 étoiles

Dans ce tome II, les choses s’aggravent. La guerre menace au Lousdem et un ballet diplomatique s’engage entre la France et les Etats-Unis.

Le ton reste très drôle mais la vision du ministre change. L’albatros visionnaire mais maladroit pointe derrière l’agité du bocal et on se demande si, finalement, ce n’est pas de l’admiration que ressentent les auteurs pour l’action de cet homme malgré ses manies et ses tics et les volumes d'air qu'il brasse.

Sans doute aussi les dix ans de recul font-ils apparaître ce discours final à l’ONU comme le dernier acte d'une diplomatie française désormais alignée sur la diplomatie US ou ce qui en tient lieu. Le conseiller Vlaminck prend conscience, à la fin de l’ouvrage, qu’il a été l’acteur d’un moment historique.

Guigomas - Valenciennes - 55 ans - 5 novembre 2014


Drôle et instructif 9 étoiles

J’ai trouvé que ce second volet montait en puissance par rapport au premier, avec des moments vraiment très drôles… Le personnage de Taillard « Villepin » de Vorms est aussi impressionnant que pathétique, et sa manière de claquer systématiquement les portes (VLON !) restera le gimmick rigolo de cette excellente BD.

En tous cas, je ne sais pas si l’intéressé se reconnaîtra, mais on ne peut pas dire que ce soit particulièrement flatteur pour lui… L’énergie démentielle qu’il dépense pour sa fonction, c’est comme si, tel un vampire tyrannique, il la prélevait directement sur ses équipes, en particulier son directeur de cabinet, Maupas, qui semble usé avant l’âge, le regard vitreux… Une plongée passionnante et ludique dans les coulisses de la diplomatie.

Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 5 juillet 2012


Un essai réussi 9 étoiles

Blain et Lanzac transforment l'essai avec ce tome 2 des chroniques diplomatiques. C'était un exercice difficile à réaliser étant donné le succès du premier tome.

Même s'il est moins drôle peut-être, la maîtrise technique du dessin et un scénario calqué sur l'histoire réelle font deviner les coulisses du ministère des Affaires étrangères, des ambassades et de l'ONU qu'on devine finalement assez proches de la réalité.

C'est donc une très grande réussite que ce tome 2 (et dernier de la série, les auteurs étant conscient de l'impossibilité de décliner ad nauseam ces histoires d'alcôves).

Vince92 - Zürich - 47 ans - 23 janvier 2012


Où l'on disserte du taylorisme du terrorisme... 8 étoiles

Moins réussi pour moi que le premier tome, mais sans doute parce que l'effet de surprise est passé.

Le récit m'a paru moins limpide, mais la complexité des événements décrits y est pour beaucoup.

Un véritable plaisir à lire, malgré cette petite baisse de régime.

Lu7 - Amiens - 38 ans - 16 janvier 2012