L'ami d'enfance de Maigret de Georges Simenon

L'ami d'enfance de Maigret de Georges Simenon

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Catinus, le 17 janvier 2012 (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (14 892ème position).
Visites : 4 446 

Un excellentissime Maigret

Pourrait-on trouver meilleur personnage central pour une intrigue policière ? Josée (Joséphine), 34 ans, célibataire, sans profession, a pas moins de cinq amants. Aucun d’eux n’est au courant de la « concurrence « car Josée a donné cinq versions de vie et d’origines différentes et son agenda est archi bien tenu. En outre elle s’est bien gardée de leur dire qu’elle a acheté une maison à Montmartre et qu’elle possède des économies cachées dans un bas de laine (ou presque). Mais Josée est retrouvée assassinée dans son appartements, rue Notre-Dame-de-Lorette. Vous pouvez compter sur Maigret – qui, vous le savez, est plus que futé – pour trouver la ou les culpabilités.
Un plus qu’excellentissime Maigret. Côte : 5 balles en or !


Extraits :

- Car Maigret n’avait jamais voulu apprendre à conduire.

(note : c’est madame Maigret qui conduit quand ils prennent leur voiture)

- J’ai vendu une police d’assurance vie importante à un bonhomme de soixante-dix ans qui a peur pour son avenir. « Plus ils sont vieux, plus ils s’inquiètent de l’avenir «.

- Le vent soufflait en rafales, chargé d’eau qu’on recevait de plein fouet. De l’eau mouillée, comme il disait quand il était enfant.

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Il fallait bien que ça arrive un jour !

8 étoiles

Critique de Millepages (Bruxelles, Inscrit le 26 mai 2010, 65 ans) - 6 décembre 2023

La plus grosse crainte du commissaire Maigret ? Avoir un jour à enquêter dans une affaire où serait impliquée l’une de ses connaissances.

Alors quand un ancien condisciple vient lui annoncer le meurtre de sa maîtresse, il aimerait bien être quelques mois plus vieux ou trouver un moyen de se décharger de l’affaire ; bref son embarras transpire à chaque page. D’autant que Florentin avait le don d’irriter Maigret au temps du lycée. Le genre de gars plus malin que les autres, qui va vous montrer comment gagner facilement sa vie sans trop se fatiguer. Oui mais qui fait le malin tombe dans le ravin, dit l’adage. Et c’est bien ce qui est arrivé à notre guignol qui, à passé 50 ans, n’a ni profession stable, ni patrimoine, ni même un logement convenable.

Voilà donc Florentin dans de beaux draps….. mais pas tout seul. Parce que Josée, notre jeune et jolie trucidée, avait quatre autres amants, chacun d’eux se croyant seul. Imaginez donc leur état d’esprit quand ces nantis honorables se rendent compte que leur vernis de respectabilité vient de perdre de son éclat ! Convoqué par un commissaire, chacun d’eux doit avaler tout à la fois qu’il n’était pas seul à bénéficier des faveurs de Josée et qu’ il fait de surcroit désormais partie des suspects.

N’empêche, Maigret est gêné aux entournures. Il aurait suffisamment d’éléments pour faire inculper son ex camarade de classe. Mais il ne parvient pas à le faire. Par faiblesse ? Par instinct ?

Maigret aurait voulu la secouer pour en faire sortir la vérité comme on fait sortir les pièces de monnaie d’une tirelire.

8 étoiles

Critique de Sentinelle (Bruxelles, Inscrite le 6 juillet 2007, 54 ans) - 9 avril 2015

Léon Florentin, ancien condisciple de Maigret au lycée Banville, était ce qu’on appelle le rigolo de la classe. Ils ne s’étaient revus qu’une seule fois après s’être quittés à Moulins, il y a maintenant une vingtaine d’années. C’est dire la surprise de Maigret lorsque ce dernier se présente à son bureau, pour lui faire part de l’assassinat de Joséphine Papet, tuée par balle à son domicile pendant qu’il se cachait dans la penderie. Si Florentin se présente comme son amant de cœur, son ami et son confident, Joséphine Papet avait comme particularité d’avoir quatre amants, qui venaient la voir régulièrement une fois ou deux par semaine. Des hommes d’âge mûr pour la plupart, menant une vie calme et régulière en famille, chacun ignorant l’existence des autres tout en entretenant l’illusion d’être seul à entretenir leur maîtresse. S’ignoraient-ils tous vraiment ?

Maigret se charge de l’enquête, qui se révèle complexe dans la mesure où il doute de la sincérité de Florentin, qui avait toujours menti par jeu ou par instinct. Déjà condamné pour escroquerie et usage de faux et ayant toute sa vie tiré le diable par la queue, Florentin avait tout du raté vieillissant, moitié parasite et moitié escroc. Il aurait bien mangé jusqu’au dernier sou le capital de Joséphine, une femme douce et discrète mais qui était également une femme pratique qui savait compter : elle avait des économies et avait acheté, comme placement, une maison au-dessus de Montmartre. Sans oublier cette maudite concierge qui en savait certainement plus long qu’elle ne voulait le dire !

J’ai lu avec beaucoup de plaisir cette énième enquête de Maigret, que je connaissais visiblement bien mal, ignorant qu’il était marié et qu’il avait en horreur de conduire en voiture. Georges Simenon est toujours aussi talentueux pour décrire un personnage en deux lignes à peine, tout en baignant son roman dans une atmosphère triste et mélancolique. Car il est surtout question d’égoïsme, de cupidité et de la peur de la solitude d’une femme dont le meurtre n’avait fait aucun remous dans le quartier, pas même dans la maison qu’elle habitait depuis des années.

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