La Beauté des loutres de Hubert Mingarelli
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Seuls
Avouerais-je que c'est la beauté du titre qui m'a guidée vers ce livre ? Ainsi que l'ambiance de neige où il s'installe, dès les premières pages ?
Après ... une certaine désillusion, par rapport au romantisme attendu. Mais autre chose ... Car cette histoire, celle du convoyage de moutons en montagne, qui doivent être livrés au bout d'un long jour de voyage, tourne au huis-clos entre un homme et un adolescent, isolés dans la cabine d'un camion.
D'une aube, qui est encore la nuit, à la nuit suivante, le monde, pour eux, se résume à ces moutons innocents sous la neige et à la nature, menaçante et indifférente. A eux-mêmes, aussi, l'hommme, renvoyé à ses peurs, l'adolescent à ses espoirs, à ses questions. A la relation qui commence à exister entre eux, du maître à l'apprenti, avec maladresse et rugosité.
Et souffle dans ce livre, comme une haleine d'humanité profonde.
Il y a, dans le style dépouillé de l'auteur, où chaque petit geste du quotidien a son importance, une sobriété qui rappelle un peu Hemingway.
Les éditions
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La beauté des loutres [Texte imprimé], roman Hubert Mingarelli
de Mingarelli, Hubert
Seuil
ISBN : 9782020497121 ; EUR 14,20 ; 07/01/2002 ; 172 p. ; Broché -
La beauté des loutres [Texte imprimé], roman Hubert Mingarelli
de Mingarelli, Hubert
Seuil / Points (Paris)
ISBN : 9782020639507 ; 4,99 € ; 01/10/2004 ; 171 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (9)
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humanité d'un style dépouillé
Critique de Sylviastorm (, Inscrite le 5 mars 2023, 66 ans) - 5 mars 2023
Vieux camion, chaines-neige cassées ...
Et avec ces quelques éléments, Mingarelli nous embarque dans un monde, avec son style dépouillé, une naïveté apparente, une intériorité qui se livre entre Horacio et le jeune apprenti, Vito, qui aime prendre soin des moutons.
C'est comme s'il ne se passait rien, mais en réalité il y a toute l'humanité dans ce livre : l'empathie, les qualités de coeur qui affleurent, les petits trucs à trouver pour diminuer la peur puis pour gérer plus ou moins bien l'angoisse, l'entraide à demi-mots, la pauvreté (probablement qu'Horacio a besoin de livrer ces moutons car il a besoin d'argent), le système D, la difficulté à trouver les mots pour se dire, et la constance pour s'en approcher au plus juste et se faire comprendre, même quand on est honteux de ses emportements.
En peu de pages, c'est un grand roman.
J'ai beaucoup aimé aussi "Le voyage d'Eladio", où le dialogue intérieur incessant est construit comme de la dentelle.
Franchir le col
Critique de Fanou03 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 49 ans) - 17 février 2017
" C'est difficile ce que j'essaye de t'expliquer ! "
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 19 septembre 2012
Un col enneigé et verglacé qu'il convient de franchir avant la nuit sous peine de rester bloqué.
Au fil des kilomètres et d'une difficile ascension, l'atmosphère se tend, les visages se crispent, la tension monte .
Pour masquer la peur, il faut continuer de parler.
Horacio parle de " la seule loutre que j'ai vue, c'était sur une photographie. Elle était dressée sur ses pattes de derrière, elle tenait un tuyau dans ses pattes de devant et elle regardait dedans".
Vito sait qu'il parle en dormant et " ça me gênerait que vous compreniez ce que je dis quand je dors ".
Vito qui parle à l'oreille des moutons pour les rassurer.
De courts instants de connivence, de silence.
Chacun porte son histoire et tente d'en conserver le secret.
Deux taiseux qui tentent de créer un lien avec une infinie pudeur.
La peur plus forte que tout qui "percute" Horacio et le fait réagir en enfant.
Un incroyable huis-clos empli de sensibilité, de silence, de simplicité.
Part belle est faite à la Nature et à l'Humanité de ces 2 personnages.
Un court roman qui m'encourage à découvrir d'autres oeuvres de l'auteur.
Prometteur
Critique de Donatien (vilvorde, Inscrit le 14 août 2004, 81 ans) - 28 mars 2009
Hubert Mingarelli est un jeune auteur dont le style dépouillé, sobre atteint déjà une efficacité rare. Il parvient à distiller au fil de la lecture une atmosphère prenante et souvent dramatique. La force et la faiblesse des êtres humains vivant au milieu d'une nature souvent hostile et belle nous plonge dans l'essentiel de la vie et parfois de la survie.
Les amoureux de la montagne ne peuvent qu'être touchés par ces textes !
Auteur à suivre.
La beauté tout simplement
Critique de Laure256 (, Inscrite le 23 mai 2004, 52 ans) - 29 janvier 2006
D'une simplicité déconcertante
Critique de Palorel (, Inscrit le 25 décembre 2004, 44 ans) - 3 septembre 2005
Le salaire des moutons
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 21 septembre 2004
Très beau La Beauté des Loutres. Et au fait, en photo ou en vrai ...?
L'éleveur grognon
Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 20 août 2003
Les dangers de la route représentent l'unique préoccupation de cet éleveur, d'ailleurs fort imprudent puisqu'il n' a pas vérifié l'état des chaînes devant empêcher un dérapage possible de son camion sur les routes enneigées, d'autant plus qu'elle sont bornées de conifères, qui ne peuvent qu'aggraver une glissade éventuelle. Le bon ado se dévoue sans compter pour que ce grognon atteigne son but. Il pousse même le dévouement jusqu'à se tenir au milieu des moutons par temps froid afin que les bêtes ne souffrent pas d'insécurité. Son travail passera presque inaperçu aux yeux de son patron, qui, parfois, lui témoignera un peu d'appréciation en montrant une mine moins renfrognée. C'est loin d'être convivial. C'est à la dure que cet ado s'initie à devenir un homme. Un homme dur pour qui seul compte l'appât du gain. En Amérique, c'est l'image du mâle que plusieurs rejettent.
Mingarelli a fait le portrait de l'adulte qui rend méfiants les jeunes à l'égard de leurs aînés, incapables de reconnaître leurs valeurs. Ce n'est pas avec cet éleveur qu'un jeune développera l'estime de soi. Je n'y ai pas vu de bonté. À peine un peu de satisfaction parce qu'on lui aura permis de toucher le fric auquel il s'attendait. Avec cette oeuvre, on comprend le fossé entre les générations. Ce modèle d'homme incapable d'exprimer des sentiments conviviaux est combattu par bien des sociétés, qui ont noté qu'il est à la source de relations conflictuelles. C'est ainsi que j'ai perçu cette oeuvre aussi sèche dans son contenu que dans son écriture.
Simple, beau et émouvant
Critique de Tophiv (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 49 ans) - 18 août 2003
Dans « la beauté des loutres », il nous présente Horacio et Vito. Horacio, l’adulte endurci et Vito, le gosse, comme il l'appelle. Horacio doit amener des moutons à un éleveur de l’autre côté d'un col enneigé, une longue et difficile route, et il compte sur le jeune Vito pour l’aider. Les deux hommes se connaissent peu et tous les prédécesseurs de Vito sont partis, la faute à la maigre paye ou peut être à cause d’Horacio.
Traversant les paysages blanchis par la neige, les montagnes et les villages, les deux hommes se rapprochent peu à peu, tour à tour élève et mentor, fils et père, employé et patron. Vito découvre la beauté de la région, de ses hivers, de ses rivières. Vito représente un peu le lecteur, il est l’étranger à qui Mingarelli parle de son « monde ».
Harrison a l'amérique sauvage, Mingarelli a l’amour des Alpes et plus généralement de la montagne et comme Harrison, il sait très bien nous le faire partager. Il a aussi l’amour de ces hommes, durs et forts dans les épreuves, ces hommes attachés à leurs bêtes, proche de la nature qui les nourrit et les domine. Lorsqu'il nous dépeint l'échange entre Horacio et Vito, son texte m’a fait pensé au roman de Steinbeck, « des souris et des hommes ». Peut être pour ses phrases simples et ces dialogues parfois naïfs mais cachant toujours une grande tendresse, une grande humanité.
Prenez le temps de parcourir lentement ces lignes modelant des hommes et des paysages magnifiques et vous n’aurez qu'une envie, les découvrir, les connaître vous aussi.
Même Lucien délaissera peut être la Creuse pour une petite visite dans les Alpes ;-)
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Mingarelli | 14 | Tophiv | 22 septembre 2012 @ 06:12 |