L'antivoyage
de Muriel Cerf

critiqué par Catinus, le 2 février 2012
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Le livre-culte de la post beat-generation
Véritable poème en prose du parcours initiatique de l’auteur en Inde et en Orient. Bombay, Népal –Katmandou-, Calcutta, Sikkim, Bangkok, Penang, Singapour.

Elle, Muriel, femme d’une vingtaine d’année, jolie, 38 kg toute habillée, a suivi avec passion les cours de l’Ecole du Louvre-Paris. « Moi la petite fille froide comme une Anglaise et imperméable aux charmes de la vie familiale, douceur du foyer repos des chaumières et autres «.

Difficile, effectivement de tenter un résumé d’un poème. Car c’est bien de cela dont il s’agit ici, n’est-ce pas. ..L’auteur le dit elle-même : « J’écris 250 ou 400 pages de poésie et puis j’indique : roman, pour que cela se vende ! «. Et ses lecteurs approuvent.

Alors, tentons le coup des mots-clés : description d’une mourante, d’un homme riche, mécène mais pouilleux – fillettes népalaises- visons de Katmandou – Coulino, une des ses compagnes de voyage « l’Anglaise ressemblait plutôt à un renard des sables, museau de fennec, sous une prodigieuse tignasse de négresse rousse, sourire de vampire découvrant de drôles de petites canines pointues, pas de seins et la peau blanche à flamber sous le soleil des Tropiques. « - l’Américain, Marcel, Mazarin, le Duc, monsieur Lo – sacrifice des chèvres et des coqs – miracle de courte durée – deux gamines au casino –Calcutta – descente aux enfers, la gadoue et la fièvre – les Bouddhas- le 14 juillet à Bangkok – ménage à trois, …

Voila plus de trente ans que je tombe sous le charme et je compte bien me laisser à nouveau envahir par ces prodigieux poèmes – qui sont tout a fait accessibles, pour preuve ! -.
Un style à la fois précieux et cru.

« L’Antivoyage «, le livre-culte de la post beat-generation.

Extraits :

- Les ressources infinies d’un corps de vingt ans, je ne les connais pas encore, j’apprendrai plus tard grâce au mien qu’on peut être cassé en deux, en miettes, broyé par la mousson et les amibes, déchiré par un chagrin d’amour, et survivre, et continuer la route, et boire du champagne à Bangkok, que tout est possible si on a confiance.

- Plus je les regarde ces gamines népalaises, plus je les trouve belles. J’aime en bloc leur petit front têtu, leurs cheveux noirs coupés au carré, leur type incertain, mi-mongols, mi-chinois, leur petit mufle de chat, leurs joues rondes, leur nez minuscule, le jaune bronzé de leur peau et leurs corps de femmes miniatures.

- A Buddhanilkantha, Vishnu couché sur le serpent d’éternité dort depuis des milliards d’années, jusqu’à la prochaine création du monde, quand Brahma surgira de son nombril au bout d’une tige de lotus et bâtira un nouvel univers.