Aâma, Tome 1 : L'odeur de la poussière chaude
de Frederik Peeters

critiqué par Hervé28, le 5 février 2012
(Chartres - 55 ans)


La note:  étoiles
Retour à la science-fiction pour Peeters.
C'est un Frederik Peeters en grande forme qui nous revient avec cet album.
En revenant à la science fiction, Peeters nous livre ici une aventure aussi mystérieuse que prenante.
Cet album de 86 pages, est axé sur les déboires de Verloc, homme paumé et raté , qui se retrouve sur une planète abandonnée, pour des raisons économiques, en compagnie de son frère et d'un garde du corps, Churchill, à la recherche d'une substance mystérieuse.
Le scénario est très bien construit, mêlant habilement flash-back et aventures sur la planète. Le récit est dense, très dense mais je ne me suis pas ennuyé une seule minute à la lecture; et il fourmille de gadgets originaux ("le parapluie","le filtre")
Le personnage de Churchill , un robot-singe, grand fumeur de cigare devant l'éternel, est assez énigmatique et très attachant et il me tarde de savoir ce qu'il lui est arrivé.
Quand la SF aime les héros loosers… 8 étoiles

C’est avec plaisir que j’ai retrouvé l’univers unique de cet auteur que j’avais découvert avec « Lupus », mélange de récit introspectif et de SF poétique. Mais cette fois, Peeters est passé à la couleur, et ça ne lui va pas si mal, même si la tonalité littéraire de l’histoire pouvait supporter largement le noir et blanc. Le trait a gagné en précision, mais se fait en même temps plus conventionnel. Un peu comme une version grand public de « Lupus », avec les mêmes obsessions de l’auteur mais davantage en mode aventure : la perte de l’être aimé, la maladie silencieuse (Verloc est victime d’une maladie de peau, le lupus en est une également), la marginalité au sein d’un monde normatif et étouffant, les paradis artificiels, l’incommunicabilité, l’étrangeté du monde et la difficulté à trouver sa place dans l’univers.

Ce premier tome bénéficie d’un scénario assez complexe, avec moult flashbacks, où il faut parfois faire preuve d’attention, mais reste cohérent. Les personnages sont bien campés, et la relation entre Verloc et Myo évoque immanquablement celle entre Lupus et Saana. Pour les textes, l’auteur s’est basé sur le carnet de bord du personnage principal, conférant ainsi une couleur littéraire et une profondeur au récit. J’attends donc la suite, car je ne peux pas dire que je suis encore complètement rentré dans l’histoire, mais il est certain que ce chapitre d’ouverture, s’il prend le temps de poser les bases et n’est pas exempt de quelques longueurs, peut laisser présager du meilleur.

Tout comme « Lupus », cette série a été récompensée à Angoulême. Je rappelle également que l’excellent one-shot « Château de sable » du même auteur a été couronné du prix Critiques Libres 2013 ;-)

Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 23 novembre 2013


Bon début 7 étoiles

On retrouve immédiatement le style Peeters. Son sens du cadrage, ses belles planches silencieuses, ses regards qui en disent longs et les rapports conflictuels entre les différents personnages. Une certaine étrangeté aussi avec ce monde rempli d’extraterrestres et ce robot gorille fumeur de cigares. Difficile de juger un premier album qui n’est en quelque sorte qu’une introduction et qui laisse beaucoup de questions en suspens, mais même si je ne sais pas où va me mener cette histoire, je suis prêt à suivre le destin de Verloc qui s’annonce plein de surprises.

Kabuto - Craponne - 64 ans - 17 juin 2012