Vaches Noires
de Roland Topor

critiqué par Catinus, le 7 février 2012
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
La vache alors !
Un grand plaisir que la lecture de ces 33 nouvelles inédites. Un Topor à la fois comique, acerbe, cruel, un rien parano, maniant l’humour noir, comme de la crème brûlée avec un arrière goût de mort- aux- rats (très dangereux la mort- aux- rats !). Ou alors vous préférez un peu de grotesque, du décalé, du sexe peu conventionnel… y a qu’à demander.

J’ai tout particulièrement apprécié : vaches noires- la terreur est dans l’escalier-le temps-saleté de répondeur- l’argent qu’est-ce ?- journal intime –je ne suis pas drôle – quand je serai grand, je serai vieux – le goût salé de la vie,…

Méfiez-vous tout de même de Topor. Ainsi, s’il vous invite à venir boire quelques whiskies dans un bistrot mal-famé, quand vous sortirez, faites attention : bien poliment (c’est déjà louche !), il vous laissera passer le premier, mais faites gaffe au croche-pied ! D’ailleurs, ne l’entendez-vous pas ricaner, là, blotti dans un coin obscur ?
On ne se méfie jamais assez d’un Topor !

Extraits :

- La triste condition humaine ne nous laisse aucune illusion à ce sujet. Notre but final commun est la terre, puisque la mort se trouve inscrite comme une adresse dans nos gènes.

- C’est à force de parler et de penser que le temps s’envole. Les pierres doivent trouver le temps long.