Première guerre mondiale, de la Flandre occidentale (Belgique) à l'Alsace de Auteur inconnu
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire , Arts, loisir, vie pratique => Voyages et géographie
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Pour le pélerin du centenaire
En août 2014 les fantômes de la première tragédie européenne du XXe siècle reviendront hanter les villages, les bois, les chemins creux, les canaux de Belgique et de France. Sur une bande de terrain d'à peu près 100 km de large, entre la mer du Nord et la frontière Suisse, les monuments, cimetières, chapelles, ossuaires, stèles, vestiges de forteresses ou de tranchées, jusqu'à l'humble tombe isolée au nom devenu indéchiffrable que personne ne vient plus fleurir, sans oublier les cicatrices de la terre encore visibles ici ou là, parsèment le territoire d'un réseau serré... mais souvent invisible. Il n'y a pas que la maladie ou les infirmités héritées de la naissance qui rendent aveugles. Plus que jamais s'impose la remarque de Metternich : "un soldat ne meurt pas quand il descend dans la tombe, mais lorsqu'il descend dans l'oubli".
Faut-il oublier ? Faut-il repousser comme "pornographie guerrière" l'évocation d'un martyre qui n'aura pas suffi à épargner au monde des épreuves nouvelles, dans une surenchère de l'ignoble ?
Un peuple sans histoire est un peuple en prison, dans la prison bornée et vide de sens de l'immédiat, donc incapable d'envisager un futur dont il pourrait se former une image.
Si nous pouvons faire confiance au monde de la communication pour nous titiller abondamment les neurones à cette occasion, par la presse, la librairie, la télévision, il nous manquera toujours des éléments de comparaison dans l'espace et le temps.
Il existe peu, très peu de familles qui n'aient rien eu à déplorer à l'issue de la Grande Guerre, en morts ou blessés. Peu s'en souviennent. Il n'est cependant jamais trop tard pour se pencher sur cette phase initiale d'un suicide collectif dont l'Europe et le monde portent encore les stigmates. Alors, une fois consultés la myriade d'ouvrages tous plus savants les uns que les autres écrits par les historiens, une fois parcourus les récits authentiques de nombreux Poilus, une fois visionnés films et documentaires, on reste néanmoins un peu sur sa faim : comme je l'évoquais dans une discussion du forum, cette chose, la guerre et surtout cette guerre-là, échappe à la familiarité, à la compréhension, presque autant que Fontenoy ou la bataille de Salamine. Il manque un aspect de la réalité - je ne parle pas de l'expérience du combat qui est rigoureusement intransmissible à quiconque ne l'a pas vécue - tenant à la matérialité des choses décrites. Les lieux, la déclivité du terrain, sa consistance sableuse ou boueuse, les obstacles, les saisons, la charge qui pèse sur les épaules, la peur... Monter un raidillon glaiseux sur un dénivelé de 50 mètres pour atteindre l'Abri des Quatre Cheminées à Verdun, alors qu'on est en paix, que le sac est léger, qu'aucune menace ne vous pousse, est une épreuve déplaisante ; alors en février 1916...! L'imagination travaille vite et on ressort effaré de la comparaison. Comment ont-ils pu...?
Si on veut donner à l'Histoire, au souvenir, un peu plus de consistance, de sève, de corps, et pourquoi pas créer l'opportunité de voir les endroits où le grand-père (il avait vingt ans) en a tant bavé, cet ouvrage est bien l'auxiliaire par excellence de ce genre de pèlerinage.
Le territoire a été divisé en grands secteurs, ne suivant pas forcément avec rigueur les découpages administratifs, mais correspondant aux théâtres des opérations. Un aperçu historique d'une centaine de pages placé en tête de l'ouvrage permet de mieux ensuite situer les évènements dans leur contexte géographique.
Chaque secteur est ensuite abordé, d'abord par le récit des principales opérations militaires qui s'y sont déroulées, ensuite par un itinéraire parcourant à peu près tous les lieux significatifs où existe une trace des combats, un mémorial, une source de documentation. Des épisodes marquants, des anecdotes, récits de témoins, extraits de lettres, souvent limités à un secteur très étroit, mais emblématiques d'un moment particulier dans un lieu particulier, sont fréquemment signalés au fil de l'itinéraire.
La bibliographie, qui n'est pas celle d'une thèse universitaire mais permet de compléter utilement ses connaissances, est soit dispersée au fil du texte, soit regroupée (sans redondances) à la fin de chaque chapitre. En outre sont signalés les horaires d'ouverture de certains sites, la fréquence et le calendrier de certaines cérémonies, les coordonnées téléphoniques des mairies, Offices du Tourisme, musées, etc. Une abondante iconographie vient compléter ce guide atypique mais digne successeur des guides "Michelin" des champs de bataille parus au lendemain du conflit.
Les éditions
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Première guerre mondiale [Texte imprimé], de la Flandre occidentale (Belgique) à l'Alsace [avec la collab. de Martine Riboux]
de Riboux, Martine (Collaborateur)
Casterman / Le Guide (Paris. 1994).
ISBN : 9782203612112 ; EUR 29,75 ; 30/06/2008 ; 474 p. ; Broché -
Le Guide de la Première Guerre Mondiale des Flandres à l'Alsace
de Barcellini, Serge (Directeur de publication)
Casterman
ISBN : 9782804601027 ; 40,89 € ; 01/10/1996 ; 474 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (1)
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Un ouvrage exceptionnel
Critique de Shelton (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 68 ans) - 24 février 2014
Tous ceux qui ont participé à l’écriture de l’ouvrage sont des experts, des passionnés, des officiels. Le résultat est d’une très grande qualité tant dans le récit historique, la présentation des personnages, les repères géopolitiques de ce conflit… que dans les aspects touristiques qui permettent d’aller visiter sans souci les cimetières, monuments, musées liés à cette boucherie du début du vingtième siècle.
Mais les articles sont aussi très poussés sur des aspects techniques et militaires comme peu d’ouvrages grand public ont pu l’être par le passé. Par exemple, sur une bataille de chars, on en profite pour expliquer comment cet engin est né, comment il est arrivé sur le champ de bataille et le rôle qu’il a pu jouer dans l’issue de la guerre. Et c’est le même type de raisonnement que l’on a sur les aéronefs, sur les sous-marins, sur certaines forteresses dotées de pièces d’artillerie hors normes…
On peut donc, guide en main, arpenter les champs de bataille en comprenant les tenants et aboutissants de chaque lieu. N’est-il pas écrit que c’est l’histoire qui explique la naissance des conflits, la géographie qui permet de les comprendre et de vaincre, la politique de construire la paix à l’issue des guerres ?
Voici donc bien l’incontournable des voyageurs sur les traces des Poilus ! Mais qu’il me soit permis de rappeler ici que l’on ne revient jamais indemne d’un voyage à la rencontre de ce conflit mondial. Je me souviens d’y avoir accompagné une classe de troisième, il y a quelques années. Non seulement les lieux les avaient marqués, mais en plus nous avions eu la possibilité de participer, le 11 novembre, à une prise d’arme à Verdun, au milieu du plus grand des cimetières… Les collégiens avaient chanté la Marseillaise, au petit matin, dans le brouillard gelé, devant les troupes en armes… Plus de dix ans après, quand j’en rencontre, ils s’en souviennent encore…
Je pense que cet anniversaire, ce centenaire étouffant et opprimant, doit au moins servir notre mémoire collective : la guerre n’est pas un jeu, c’est l’échec de la diplomatie et c’est toujours, pour tous les participants, un drame sanglant, une épreuve sans nom, dont tous les survivants ont beaucoup de mal à se remettre…
Excellent guide que vous devez vous atteler à rechercher dès maintenant !
Forums: Première guerre mondiale, de la Flandre occidentale (Belgique) à l'Alsace
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Réédition ?? | 5 | Radetsky | 24 février 2014 @ 10:08 |